Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité ce matin, Thierry Breton, ancien commissaire européen et surtout, surtout parce que c'est ce qui nous importe ce matin, ancien ministre de l'Économie de 2005 à 2007, Économie et Finances. Bonjour, Thierry Breton.
- Bonjour. Bien. Nous allons regarder ce budget, ce budget présenté hier par le gouvernement.
- Est-ce qu'on peut dire, compte tenu des déficits actuels, des chiffres donnés hier, des chiffres révélés dans l'année, qu'il y a eu il y a un an mensonge d'État ? Non, je crois qu'on peut pas dire ça, mensonge d'État. Vous savez, le budget, ça se construit effectivement en fonction des prévisions, en fonction des rentrées. Mais vous savez, derrière tout ça, moi, je me posais une question.
- Oui. On a aujourd'hui donc...
- On nous dit qu'on va avoir 6% de déficit. Alors pour nos auditeurs, 6% de déficit, ça veut dire qu'on dépense 180 milliards d'euros de plus que ce qu'on gagne.
- 180 milliards de plus que ce qu'on gagne. Par parenthèse, vous savez, Jean-Jacques Bondin, depuis 1981... Vous verrez pourquoi je prends cette date.
- Elle est historique, avec évidemment l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir. Depuis 1981, tous les ans, tous les ans, la France dépense...
- C'est la moyenne, je l'ai calculée. 57 milliards de plus que ce qu'elle gagne. En gros, 60 milliards. Ben, vous multipliez 60 milliards par... Maintenant, 40... 60 ans ? 43 ans. Non, plus 60 ans. Eh bien, vous avez la dette d'aujourd'hui. Tous ces déficits qui s'accumulent année après année, eh ben, ça se transforme en dette.
- Alors... Et là, vous voyez, la moyenne de la France depuis 1981, c'était 57 milliards.
- Aujourd'hui, on est à 150 milliards. Mais Jean-Jacques Bondin, ça va durer jusqu'à quand, ça ? C'est ça, la question qu'il faut que les Français se posent aujourd'hui.
- C'est pas de dire quelle Russie on va mettre. C'est un budget de pompiers, le budget qui nous est présenté aujourd'hui. Je jette la pierre à personne.
- Mais c'est un budget de pompiers. On est là, effectivement, au colmat les brèches. Mais pour nous dire quoi ? Pour nous dire qu'on va faire...
- C'est formidable. On va faire, l'année prochaine, combien ? 6% de déficit ? 5% de déficit ? Oui. 5% l'année prochaine, nous dit-on.
- 5%, Jean-Jacques Bondin, nous dit-on. Alors 5%. Et je... Encore une fois... Oui.
- Encore une fois, je ne critique personne. Mais 5% pour nos compatriotes. 5% du PIB. Le PIB, c'est 3 000 milliards. Ça fait encore 150 milliards de plus.
- Depuis 60 ans, on dépensait que 60 milliards de plus. On est sur un rythme 3 fois plus. 3 fois plus.
- Alors il faut bien donc qu'on se pose la vraie question. C'est une fuite en avant. C'est une fuite en avant.
- La seule question qui vaille aujourd'hui, c'est pas évidemment d'intervenir en pompier tous les ans avec un psychodrame. Parce qu'on nous a expliqué, et je le pense, je le crois, qu'il a fallu dissoudre l'Assemblée nationale...
Transcription générée par IA