Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité, Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, chef du service des urgences de l'hôpital Georges Pompidou.
- J'insiste bien, parce que je vais commencer avec les difficultés rencontrées dans les hôpitaux.
- Et nous parlerons ensuite de la vie politique, évidemment, de la réforme des retraites, du budget, du discours de politique générale de François Bayrou, de la situation avec l'Algérie. Mais Philippe Juvin, vous êtes chef des urgences d'un grand hôpital parisien.
- Ce qui se passe à Paris se déroule partout en France. En pire. En pire.
- Et en pire, même. En pire. En pire, parce qu'à Paris, honnêtement, on est quand même plus gâtés.
- Plus gâtés. Bien. Mais vous avez de nombreux patients sur des brancards au service des urgences.
- Bien sûr. Écoutez, on s'étonne chaque année qu'en hiver, il fasse froid et qu'on ait la grippe, et qu'en été, il fasse chaud et qu'on ait la canicule.
- Et chaque année, c'est pareil. Vous me réinviterez exactement dans un an, et je vous dirai la même chose.
- Oui, les urgences de France sont submergées aujourd'hui, avec plusieurs faits. Premièrement, nous ne sommes pas encore au pic de la grippe.
- Donc ça va continuer à augmenter. Deuxièmement, les gens viennent aux urgences. Et la plupart du temps, évidemment, quand vous avez une grippe qui arrive aux urgences, vous renvoyez le patient plutôt chez lui.
- Il se trouve que cette année, nous devons les hospitaliser deux fois plus, pour comprendre les enjeux, que l'année dernière.
- Donc la grippe est beaucoup plus grave. Parce que la grippe est plus grave.
- Absolument. Et parce que la population est peut-être moins vaccinée.
- Alors ça, nous ne le savons pas. Nous le saurons secondairement, quand on fera les statistiques.
- Comme nous saurons si, oui ou non, le vaccin a été adapté, sachant que le vaccin contre la grippe n'est pas très efficace.
- C'est de l'ordre de 40 à 70 % selon les années d'efficacité. Mais c'est mieux que rien, quand même.
- Donc voilà. On est dans une situation où il y a des gens sur les brancards. La conséquence, c'est quoi ? C'est que vous allez avoir forcément des décès, puisqu'on sait qu'il y a une corrélation.
- Il y en a eu la semaine dernière. Plusieurs décès.
- Oui.
- Et notamment...
- ...en région parisienne.
- Il y a une corrélation qui a bien été montrée, mais scientifiquement, par un papier qui a été fait par une équipe parisienne, d'ailleurs, publiée dans un journal international, qui montre que plus vous avez des patients qui dorment sur des brancards parce qu'il n'y a pas de lits dans l'hôpital pour les accueillir, plus vous avez un taux de mortalité.
- C'est-à-dire qu'aujourd'hui, certaines personnes qui sont sur des brancards...
- Et si elles sont sur des brancards, on peut rester combien d'heures ? Des heures sur un brancard ? Parce que personne ne vous prend en charge ? Alors non, c'est pas tout à fait ça.
- Alors comment ça se passe ? Ce qui...
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