Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité ce matin, Aurore Berger, qui est ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et chargée de la lutte contre les discriminations. Aurore Berger, bonjour.
- Bonjour. Merci d'être avec nous. 50 ans de la loi Veil.
- Aujourd'hui, c'était le 17 janvier 1975, promulgation de cette loi.
- 243 000 IVG en France en 2023. En 2024, c'est un peu plus. Vous avez des chiffres ? C'est un chiffre qui reste stable en France. Mais surtout, je pense qu'il faut qu'on accepte, depuis ces 50 dernières années, de changer le regard qu'on a sur l'avortement.
- Les femmes n'ont pas à se sentir ni honteuses ni coupables. C'est un droit. C'est une liberté.
- C'est à elles de choisir. Elles de choisir si elles veulent ou non être mères.
- Et le moment où elles souhaitent évidemment le devenir, et puis à la société de les accompagner dans leurs choix, pour qu'elles aient le choix de la méthode à laquelle elles veulent avoir accès, puisqu'il y a deux méthodes pour l'avortement.
- Médecins menteuses. Ou chirurgicales, exactement.
- Chirurgicales.
- On a essayé de faciliter aussi les conditions de recours, loin des fantasmes.
- Pas pour que plus de femmes puissent avorter, mais pour que celles qui le souhaitent.
- Laurence Rossignol le disait, une femme qui veut avorter, elle avorte.
- Et donc l'idée, c'est qu'elles le fassent dans des conditions qui sont évidemment les plus dignes pour elles.
- Donc on a élargi les conditions d'accès. Le nombre de semaines a été augmenté.
- De 12 à 14 semaines pour l'IVG.
- Est-ce qu'il faut encore allonger, selon vous, le délai légal ? Non, je pense pas. Je pense qu'on est dans la moyenne européenne.
- Et je pense que c'est éthiquement ce qui a du sens.
- En termes de santé aussi, ce qui a du sens.
- Et ce qui permet de donner du temps aux femmes, parce qu'on peut avoir du déni de grossesse, on peut avoir l'incapacité à savoir, on peut avoir la difficulté à prendre une décision.
- Bref, je pense qu'on est aujourd'hui sur un délai qui est absolument raisonnable.
- Oui, je vous coupe, Laurent Berger.
- Vous en plus, oui.
- Pourquoi, par exemple, j'ai vu ce que proposent les associations, pourquoi ne pas créer un répertoire des professionnels qui pratiquent l'IVG ? Alors, c'est même dans la loi. Et normalement, ça doit être créé.
- Mais ça ne l'est pas.
- Alors, pour deux raisons.
- Une raison, qui est que malheureusement, certains médecins se font menacer et harceler parce qu'ils pratiquent.
- Et donc on avait aussi un doute, une résistance de certains médecins à dire « Moi, je n'ai aucun problème à le dire, mais je ne veux pas être cyberharcelé.
- Je ne veux pas voir ma devant... » « Je ne veux pas avoir l'aventure, être attaqué. Je ne veux pas voir les personnes qui travaillent avec moi être menacées. » Parce que malheureusement, l'entrave à l'avortement, ce sont aussi des militants anti-choix, anti-droits, qui continuent à taguer...
Transcription générée par IA