Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin. Olivier Faure est notre invité, premier secrétaire du Parti socialiste. Olivier Faure, bonjour.
- Bonjour, Jean-Jacques Bourdin. Merci d'être avec nous. Ça fait longtemps qu'on vous attendait. Vous avez honoré l'invitation.
- Merci. Richard Ferrand, président du Conseil constitutionnel, point d'interrogation. Emmanuel Macron propose son nom. Y êtes-vous opposé ? Bon, d'abord, je voudrais quand même qu'on rappelle ce à quoi sert le Conseil constitutionnel. Cette affaire est sérieuse.
- On a là, en fait, un juge, une cour suprême, dit-on, aux États-Unis. C'est tout à fait le cas en France. Mais enfin, c'est l'arbitre des élections.
- C'est l'arbitre qui interprète l'ensemble des textes constitutionnels, qui fixe la jurisprudence en la matière, qui aussi a vocation à être...
- l'instance qui, à chaque étape, dit ce qui est acceptable pour un référendum, par exemple, qui doit interpréter la Constitution, dire, par exemple, si demain, le chef de l'État devait démissionner, est-ce qu'il peut ou pas être candidat à sa propre succession, puisqu'il n'aura pas assumé deux mandats complets ? Voilà donc ce à quoi sert le Conseil constitutionnel.
- Et s'agissant aujourd'hui de la nomination de Richard Ferrand, la question, c'est de savoir...
- s'il est en capacité de garantir le fait que c'est sa compétence, et non pas sa connivence avec le chef de l'État, qui est à l'origine de sa nomination.
- Alors êtes-vous opposé à cette nomination ? Moi, je souhaite que dans l'audition qui va maintenant intervenir devant les deux commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée, il apporte ses garanties, qu'il puisse dire ce en quoi il est prêt à rompre avec le chef de l'État.
- Vous vous y opposerez ? Les socialistes s'y opposeront, s'opposeront à cette nomination ? La décision n'a pas été prise, donc je peux pas dire si on s'y opposera.
- Ce que je souhaite, c'est qu'il puisse, lui, expliquer devant les commissions en quoi il ne sera pas celui qui, le matin, est au Conseil constitutionnel pour juger des lois qui sont adoptées par le Parlement, et le soir, celui qui vient chuchoter à l'oreille du chef de l'État.
- C'est pas compatible. Il y a un moment où il faut faire un choix. Et donc est-ce que Richard Ferrand est capable de faire ce choix, capable de dire « Je serai dans l'impatialité » ? Mais s'il vous dit cela, vous approuvez ? Écoutez... Je ne dis pas qu'on approuve.
- On n'est pas... On est en opposition. Et je vous rappelle qu'il faut trois cinquièmes du Parlement pour s'opposer à sa nomination.
- Exact. C'est beaucoup. Donc la réalité, c'est qu'il n'y a pas trois cinquièmes. L'opposition ne représente pas trois cinquièmes.
- Donc il a toutes les chances d'être en réalité approuvé, parce qu'au fond, la Constitution telle qu'elle a été modifiée en 2008 par Nicolas Sarkozy ne permet pas de faire l'inverse. Moi, je souhaiterais que ce soit l'inverse, c'est-à-dire qu'on est pour des fonctions de cette nature, non pas trois cinquièmes pour s'y opposer, mais trois cinquièmes...
Transcription générée par IA