Retranscription des premières minutes du podcast :
- En direct du Salon international de l'agriculture, depuis le stand de la coopération agricole, Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Bien, nous recevons ici, en direct du stand de la coopération agricole, nous recevons Annie Gennevard, ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire. Annie Gennevard, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin. Je vais commencer, beaucoup de sujets, évidemment, mais je vais commencer avec les droits de douane. Voilà que Donald Trump annonce, alors, pour l'instant, ce n'est qu'une annonce, il annonce une augmentation des droits de douane de 25% sur tous les produits, sur tous les produits européens qui seront importés aux Etats-Unis.
- Tous les produits européens. Est-ce que nous, les Européens, nous allons, nous allons augmenter les droits de douane de 25% sur tous les produits américains que nous importons ? De toute façon, l'Union européenne, là, est convoquée à sa responsabilité et à sa fermeté.
- On ne peut pas se laisser ainsi menacer, d'un côté par la Chine et de l'autre par les Etats-Unis.
- Donc, il y a des règles qui régissent le commerce international. On ne peut pas faire n'importe quoi.
- Mais il se moque des règles, Annie Gennevard.
- Oui, mais entre les annonces et les faits, vous voyez bien qu'il a menacé le Mexique, il a menacé le Canada.
- Rien ne s'est passé parce qu'en réalité, nous exportons, mais nous importons.
- Et donc, il y a des règles qui régissent le commerce international qui ne peuvent pas être ignorées.
- Ça veut dire quoi, Annie Gennevard ? Ça veut dire que si les droits de douane sont effectifs de 25% pour l'entrée de nos produits aux Etats-Unis, nous mettrons les mêmes droits de douane pour l'entrée des produits américains en Europe.
- Ça veut dire que l'Europe se défendra. Mais il faut explorer déjà toutes les voies de la diplomatie internationale pour pouvoir être certain que...
- Si on engage des démarches auprès de l'OMC, par exemple, l'Organisation mondiale du commerce, il faut...
- Oui, mais il se moque de l'OMC. Il passe par-dessus l'OMC.
- Oui, mais vous savez, il a en responsabilité des acteurs économiques qui ne sont pas forcément ravis de savoir qu'ils peuvent être les victimes, eux aussi, de rétorsions.
- Eux aussi de rétorsions. Donc il y aura des rétorsions, évidemment.
- Je ne sais pas s'il y aura des rétorsions. À ce stade, si vous voulez, entre la menace et les faits, il faut déjà s'assurer du fait de l'effectivité de ces taxes. Cela étant, elles sont très préoccupantes parce que, par exemple, sur les vins spiritueux, là, on est face à un tir croisé de la Chine qui compromet aujourd'hui des filières entières et notamment celles des brandies, qui sont un fleuron de la gastronomie française. Et puis les États-Unis...
- Le cognac.
- Oui. Donc voilà. Dans tout cela, il faut raison garder. Mais il ne faut pas être naïf.
- On ne peut pas être naïf. Le marché européen ne peut pas être le marché le plus ouvert du monde avec des pays qui sont les plus fermés au monde. Ça n'est pas possible.
- Mais ça, on est bien d'accord. Tous les agriculteurs seront d'accord.
- Mais Annie Gennevard, Donald Trump affirme que l'Union européenne profite des États-Unis.
- Les Européens ne veulent pas de nos voitures ni de nos produits agricoles.
- L'Union européenne a été construite pour nous entuber. Voilà ce qu'il a dit.
- Est-ce que nous sommes en train d'entuber les Américains ? Je ne crois pas.
- Je ne crois pas que les choses puissent évidemment se dire en ces termes.
- On le sait.
- C'est ce qu'il a dit, lui.
- Chez cet homme, le goût de la provocation... Voilà.
- Il a, si vous voulez, une approche protectionniste, nationaliste.
- Et quand j'entends certains dire... Il a raison, il défend ses producteurs.
- Oui, mais quand un politique français dit cela, c'est absurde.
- Parce que s'il défend ses producteurs, c'est au détriment des nôtres.
- Donc on ne peut pas se réjouir.
- Et le commerce, c'est la liberté.
- Une liberté qui a ses règles, qui a son encadrement.
- Mais on ne peut pas imaginer que chacun se replie sur son précaré en disant « Je ne commerce plus. Je rappelle que l'Europe est exportateur net de...
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