Retranscription des premières minutes du podcast :
- « Mon invité politique ce matin, c'est Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis, cofondatrice de l'Après, avec Garrido Corbière, bien sûr, à l'Assemblée, et puis auteur de ce livre aussi, dont on va parler tout à l'heure, « L'Avenir, c'est l'esprit public aux éditions du Seuil ».
- Bonjour Clémentine Autain. Bonjour. Et puis évidemment, vous avez aussi beaucoup travaillé à la Commission des affaires étrangères, et à ce titre, justement, on va pouvoir, pas que, bien sûr, mais on va pouvoir commenter ce qu'a dit hier soir Emmanuel Macron.
- Cette intervention d'un quart d'heure sur l'Ukraine et menaces de guerre, nous rentrons dans une nouvelle ère, a dit le chef de l'État, en insistant toujours sur la menace russe et puis les dangers du monde.
- Comment vous avez pris cette mise en garde ? Je partage. Je partage cette mise en garde du Président de la République. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, nous sommes dans un moment de bascule, mais il faut en tirer toutes les conséquences.
- Oui, il faut impérativement que nous affirmions notre solidarité à l'égard du peuple ukrainien, et je dirais que le chef de l'État a eu les mots qui sont justes à l'égard du régime de Poutine, et je les partage.
- Mais il faut voir aussi que nous sommes dans un monde où les États-Unis d'Amérique sont désormais présidés par Donald Trump, et que ça, c'est un point de bascule considérable, et que ce point de bascule, il s'accompagne d'une vague brune planétaire, dont il faut aussi prendre la mesure, parce qu'il y a l'impérialisme russe, mais il y a aussi l'impérialisme et la brutalité de Donald Trump, et c'est lui qui accélère une situation de très grande imprévisibilité et dangerosité.
- Mais là, le chef de l'État a eu un ton plus mesuré sur Donald Trump, en fait. Il a évoqué simplement les tarifs douaniers, grosso modo. C'est l'autre guerre qui nous menace.
- Exactement. C'est pour ça que je dis qu'il faut clairement prendre la mesure de ce changement.
- C'est-à-dire de toute logique atlantiste, qui a quand même prévalu dans notre pays et en Europe depuis fort longtemps, depuis trop longtemps, puisque c'est aussi la raison pour laquelle nous n'avons pas assuré notre indépendance à la fois militaire, de défense, mais aussi notre indépendance énergétique.
- Et nous voilà aujourd'hui, au pied du mur, dans une très grande difficulté. La deuxième chose, c'est que si on prend la mesure de cette bascule du monde, la réponse ne peut pas être seulement sur le terrain de la défense. C'est important, et j'y reviendrai.
- Bien sûr, il faut se défendre. Et à partir du moment où notre sécurité était quand même en grande partie assurée par les États-Unis, il faut qu'on en prenne la mesure et trouver les moyens de réinvestir. Mais vous conviendrez avec moi que ça, ça ne fait pas une stratégie géopolitique pour notre temps.
- Et ce que je crois qu'il n'est pas mesuré et qui n'a pas été dit hier soir et qui a manqué, c'est que la solution ne peut pas être de recréer un petit Occident isolé face à deux grandes puissances impérialistes.
- Moi, j'ai trouvé, en fait, dans son intervention, nous en parlions tout à l'heure dans le débat, qu'il y avait un certain nombre de questions et de sujets qui étaient mis sur la table, mais il n'y avait pas nécessairement les réponses sur la dissuasion de guerre, sur le financement de notre plan, et puis sur un autre terme.
- Là, je voudrais, avant d'aller voir en détail, notamment sur l'Europe, le terme de patrie qui a été utilisé. La patrie a besoin de vous, de votre engagement.
- Comment vous avez perçu, vous, ce message ? Là, plutôt cette partie-là, c'est plutôt la stratégie du choc.
- Au sens où il nous prépare, il prépare les esprits, et tout cela pour nous expliquer que l'effort pour investir dans notre défense sera supporté toujours par les mêmes, et que rien ne sera demandé aux hyper-riches et aux grands groupes économiques, et que donc, ce qui d'ailleurs, il n'y aura pas de hausse d'impôt.
- Il l'a dit de manière extrêmement claire. Sans hausse d'impôt, si vous augmentez, il a montré...
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