Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin. Notre invité ce matin, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur et des cultes, parce que le ministre de l'Intérieur est ministre des cultes en France. Bonjour, Bruno Retailleau. Bonjour, Jean-Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous sur Sud Radio ce matin. Bruno Retailleau, première question toute simple. Pourquoi n'êtes-vous pas allé à la Grande Mosquée de Paris hier soir au repas de rupture du jeûne du ramadan ? Question simple, comme vous dites, réponse simple. C'est que j'ai une ligne de conduite.
- Je suis ministre de l'Intérieur et des cultes, mais je ne participe à des cérémonies religieuses pour peu qu'il y ait une dimension officielle.
- Là, l'iftar, la rupture du jeûne, c'est un moment religieux. Je ne suis pas, vous voyez, allé officiellement à la messe du mercredi décembre, parce que si j'étais allé, évidemment, on serait tombé dessus. Donc non, c'est une ligne. Je veux m'y tenir, parce que je pense que le modèle républicain, c'est la laïcité. Il faut y faire très attention. Mais ça ne va pas empêcher de recevoir dans mon ministère, il y a quelques semaines, le forif, le forum qui représente les musulmans de France. Alors Jean-Noël Barraud, ministre des Affaires étrangères, y était et il a dit que la France est attachée à sa relation avec l'Algérie. Vous aussi ? Mais bien sûr. Mais évidemment. Moi, mon obsession, je vais vous dire, je vois où vous voulez en venir. Oui. Ben oui. Mon obsession, ce n'est pas la relation diplomatique. Mon obsession, écoutez-moi bien, j'en ai qu'une, c'est la sécurité des Français. Je ne veux pas que demain, il y ait sur le territoire national un attentat terroriste comme nous avons eu il y a peu de temps à Mulhouse. Qu'est-ce qui s'est passé à Mulhouse ? Parce que malheureusement, on oublie trop vite aujourd'hui.
- Un Algérien qui aurait dû être en Algérie, terroriste, a poignardé et a assassiné un ressortissant.
- Portugais, à Mulhouse, sur le sol national. Ce terroriste, à 14 reprises, à 14 reprises, on avait demandé au consulat algérien de le reprendre.
- Mon prédécesseur Gérald Darmanin, à deux reprises, avait signalé ce cas à l'ambassadeur algérien. L'Algérie n'en a rien fait. Je ne veux pas que ça se reproduise.
- Je suis comptable, moi, de la sécurité des Français. Bien. Les rapports entre la France et l'Algérie, je vais y revenir. Quelques mots pour commencer, parce que c'est la priorité.
- Boilem Sansal, êtes-vous un qui est pessimiste ? Avez-vous des nouvelles ? Est-ce que vous avez des nouvelles ? Je n'ai pas de nouvelles. Écoutez, je n'ai pas de nouvelles. Aucune nouvelle. L'Algérie ne donne aucune nouvelle au gouvernement français.
- Son épouse a quelques nouvelles, mais nous ne savons pas, ces nouvelles, si elles sont le produit de pression ou autre. Je me tiens informé aussi auprès de son avocat, François Zimré, qui n'a pas de nouvelles.
- Vous savez que les geôliers de Boilem Sansal lui ont demandé de changer d'avocat au prétexte que cet avocat...
- Oui.
- ... était juif. Vous vous rendez compte ? Est-ce que ça fait grand cas en France ? Vous savez, je n'ai pas entendu l'extrême-gauche, la gauche protester sur cette proclamation pourtant antisémite.
- Et Boilem Sansal est retenu arbitrairement. Qu'est-ce qu'on lui reproche ? D'être amoureux de la langue française ? C'est son dernier livre. Son dernier livre, le titre, c'est « Le français, parlons-en ».
- Un hymne à la langue française. On lui reproche de trop aimer la France, d'être trop libre. Ça n'est pas acceptable. Il est âgé et il est malade.
- Voilà.
- Donc il doit être libéré. Bruno Retailleau, l'Algérie a refusé de reprendre les Algériens, la liste d'Algériens que vous vouliez renvoyer dans leur pays d'origine. Combien ? 60 ? Une soixantaine. Une soixantaine. Je n'ai jamais voulu dire le nombre exact. Peu importe.
- Bon, peu importe. Peu importe le nombre. Bien. Alors j'ai entendu hier le ministre de la Justice, votre prédécesseur, Darmanin, dire qu'il faut absolument que l'ambassadeur de France, en Algérie, soit rappelé. Vous êtes d'accord ? Il faut rappeler l'ambassadeur de France en Algérie, maintenant ? Attendez. Il faut se tenir à la ligne que le gouvernement et le Premier...
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