Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité ce matin, Benjamin Lucas, qui est député Génération. C'est le parti de Benoît Hamon, des Yvelines.
- Vous, bonjour d'abord, Benjamin Lucas. Vous êtes au groupe écologiste à l'Assemblée nationale.
- Exactement. Écologiste et social. Voilà. Benjamin Lucas, première question toute simple et directe.
- Est-ce qu'aujourd'hui, vous demandez la censure du gouvernement Bayrou ? Moi, je vais plaider au sein de mon groupe et au sein du Nouveau Front populaire pour que nous fassions tomber, pour que nous censurions François Bayrou sur notamment la question des retraites.
- Sur quoi ? Donc vous demandez la censure du gouvernement Bayrou. On est d'accord ? Oui. Moi, je la demande. Je ne sais pas ce que décidera mon groupe. Nous en discutons.
- Vous, vous la demandez. Moi, je plaiderai au sein de mon groupe et du Nouveau Front populaire pour que nous déposions et que nous votions une motion de censure.
- Voilà. Sur quoi ? Sur la trahison de la parole donnée par le Premier ministre.
- Le Premier ministre s'est engagé devant la représentation.
- Est-ce que, d'une manière ou d'une autre, on puisse remettre en cause la réforme d'Elisabeth Borne ? Moi, j'ai pris un engagement moral vis-à-vis de mes électrices et de mes électeurs.
- Si la parole publique a encore du sens, si la parole politique a encore du sens, si se présenter aux élections avec des engagements, ça a encore du sens, si le vote des Français a encore du sens, alors on ne peut pas accepter que le Premier ministre dise que nulle part, sous aucun prétexte, on ne pourra remettre en cause la réforme d'Elisabeth Borne.
- Parce que je rappelle que les Français ont sanctionné les macronistes dans les urnes le 9 juin, à l'occasion des élections européennes, et qu'ils ont mis en minorité le camp qui défendait la réforme des retraites de Mme Borne, qui a une majorité au Parlement pour voter l'abrogation de la réforme des retraites, qu'il y avait un consensus, qu'une unanimité syndicale pour la combattre, et que jamais les Français n'ont été consultés.
- Il n'y a pas eu de vote. C'est indigne de démocratie, la réforme des retraites.
- Il faut y mettre un terme.
- Oui, mais Benjamin Lucas, il y a aujourd'hui un conclave qui se poursuit.
- Malgré tout, la CFDT, qui est le premier syndicat de salariés en France, poursuit les discussions.
- Donc si la CFDT poursuit les discussions, c'est qu'elle estime qu'il y a peut-être au bout de la discussion une avancée pour tous les salariés de ce pays.
- Elle a émis des critiques très fortes.
- Elle s'est affranchie d'ailleurs des paroles du Premier ministre.
- Oui, mais elle poursuit la discussion.
- Elle poursuit la discussion.
- Il peut y avoir une discussion.
- Elle ne demande pas la rupture.
- Moi, je vous dis que ce sont deux choses différentes.
- Je suis pour le dialogue social.
- Je suis pour que les partenaires sociaux discutent et décident d'amélioration sur notre modèle social, de conquêtes à obtenir, de progrès divers et variés pour le travail, pour les droits des salariés, etc.
- On parlera peut-être après.
- Des licenciements.
- Et je mène actuellement une commission d'enquête sur les plans de licenciement massifs qui sont faits avec la complicité de l'État.
- Mais il y a aujourd'hui une responsabilité des parlementaires.
- Pardon, mais M. Bayrou, il avait une réputation dans la vie politique française depuis 30 ou 40 ans.
- C'était d'avoir une forme de droiture morale.
- C'était d'être une forme de centrist, humaniste, quelqu'un qui avait une boussole, en tout cas qui était honnête.
- Bon, on voit sur Bétarame que c'est quelqu'un qui a quand même des choses à se reprocher.
- C'est-à-dire qu'il a une parole qui fluctue.
- Il a changé de version plusieurs fois.
- Donc la question de la droiture, de la sincérité.
- L'engagement de François Bayrou est à remettre en question.
- Et surtout, on ne peut pas dire à la représentation nationale...
- Pardon, mais c'est important, Jean-Jacques Bourdin.
- Les parlementaires, ce n'est pas rien.
- C'est les représentants de la nation.
- On ne peut pas venir nous dire, vous pourrez discuter de la réforme des retraites.
- Et s'il n'y a pas d'accord, on rediscutera.
- Et trahir cette parole, s'essuyer les mains de...
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