Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 8h35. Notre invité ce matin, Emmanuel Grégoire, député socialiste de Paris, porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et candidat à la mairie de Paris.
- Bonjour. Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Je vais commencer avec le jugement attendu à 10h concernant Marine Le Pen et les élus du Front national, puisque c'était le Front national à l'époque. La vraie question, c'est est-elle coupable ou pas ? Les juges le diront.
- Mais même si elle est déclarée coupable, il y a présomption d'innocence.
- Oui, il y a présomption d'innocence. C'est d'ailleurs un principe sacré de la justice de notre pays. Mais elle est injusticiable ou injusticiable comme les autres.
- Comme les autres. Et donc à la fois, je ne veux pas commenter la décision de justice, parce qu'il revient que la justice puisse faire librement son travail et en même temps rappeler que les juges, quand ils prendront leur décision, le feront sur la base des lois de la République.
- Et donc ça s'applique à tout le monde. Alors la question politique, sans doute sous-jacente, c'est est-ce que ça a des conséquences politiques ? La réponse est oui. Mais il faut savoir disjoindre la responsabilité de quelqu'un ou d'une organisation sur des faits qui relèvent du jugement des juges.
- Et deuxièmement, les conséquences politiques, c'est autre chose. Il ne faut pas mêler les sujets.
- Mais est-ce que les juges ont à influer sur la vie politique en prononçant par exemple une peine inéligible ? Je vais répondre différemment. C'est eux qui décideront ce qu'ils veulent, ce qu'ils pensent juste selon les lois de la République.
- Mais je pense qu'au contraire, ils doivent s'abstraire des conséquences et juger seulement les faits. Et je le redis...
- Ne pas tenir compte de l'avenir politique de tel ou tel prévenu.
- Non. Enfin je veux dire si vous, moi, on est confrontés...
- Mais vous êtes un homme politique.
- Mais tout le monde. Tout le monde. Il y a des chefs d'entreprise. Ça peut avoir d'immenses conséquences. Il y a des artistes pour lesquels ça a des immenses conséquences.
- Et pour la vie de chacune et de chacun d'entre nous, quand on est confronté à la justice, ça a des immenses conséquences.
- C'est pas en mondiovision. C'est pas à la télé. Mais enfin ça a des immenses conséquences.
- Et chacun, chacune assume les conséquences de ses actes, que ce soit les petits actes qui font l'objet de sanctions minimes ou les actes plus graves.
- Et encore une fois, il faut que la justice puisse travailler sereinement.
- Je ne comprends pas qu'on puisse demander aux juges d'intégrer les conséquences potentielles qui les conduiraient à altérer leur jugement, à le rendre moins libre du fait de la pression politique qu'ils s'y exercent.
- Les juges doivent travailler librement. Si la loi est mal faite, parce que ça peut être ça le sujet, eh bien alors on change la loi. Mais on ne reproche pas aux juges de l'appliquer.
- Est-ce que la justice est politique ? C'est un reproche qui est fait régulièrement à la justice française. Est-ce que la justice est politique ? Oui. D'abord, c'est un reproche qui est formulé par ceux qui...
- qui font des bêtises. Je rappelle que tous les gens qui ne commettent pas de bêtises, qui ne sont pas appelés à aller se présenter au tribunal, ils disent pas que la justice est politique. Ils n'ont pas de commentaire à faire, puisqu'ils ne sont pas concernés.
- La réalité, c'est que cet argument de la politisation de la justice, elle est utilisée ad nauseum par les gens qui, a posteriori, sont des délinquants.
- Des délinquants. Donc les délinquants qui dénoncent la justice comme politique, excusez-moi, leur jugement me paraît altéré par les propres conséquences qu'ils en éprouvent.
- Et donc je trouve ça, franchement, une défense totalement absurde. D'autant que je le dis, quand il arrive qu'on puisse contester la légitimité d'une décision de justice, il existe des voies de recours. On peut faire appel. Ensuite, il y a même des juridictions supérieures, qu'elles soient nationales ou européennes.
- Bref, on peut peut-être se tromper une fois. Mais dans ce type de processus, il y a plusieurs décisions...
Transcription générée par IA