Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité ce matin, Boris Vallaud, député des Landes et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
- Boris Vallaud, bonjour. Bonjour.
- Merci d'être avec nous. La volte-face de Donald Trump. Nous allons commencer avec ça, parce que le monde est aux aguets.
- Comme ça change tous les jours, le monde est aux aguets. Dernière idée de Donald Trump. Terminée. Enfin pas terminée.
- Hein ? Pause pendant 90 jours sur les taxes douanières imposées au monde entier. Enfin pose 10% quand même de taxes.
- Mais pose, sauf pour la Chine, où alors là, on y va plein pot, 124%, 25%, 84% du côté chinois.
- Alors que pensez-vous de ce comportement, Boris Vallaud ? Vous avez parlé de volte-face. Vous pourriez parler de la dernière volte-face. On n'est pas à l'abri que d'ici la fin de l'émission.
- Nous soyons saisis par une nouvelle annonce fracassante, désordonnée, compulsive d'un président de la République qui lui-même n'est pas très ordonné, qui essaie de donner rétrospectivement du sens politique, économique à des déclarations à l'emporte-pièce.
- La réalité, c'est que son comportement est extrêmement inquiétant, inquiétant pour la stabilité politique, pour la stabilité économique du monde.
- Et en effet, la guerre commerciale qu'il avait annoncée, qui a l'air d'être en tout cas...
- Improvisoirement remisée, aurait eu des conséquences extrêmement importantes sur l'économie mondiale, sur l'économie américaine, sans aucun doute.
- Peut-être est-ce cela qui l'a fait reculer, mais sur l'économie européenne, avec des risques inflationnistes extrêmement importants.
- Justement. Bon. La guerre commerciale est déclarée à la Chine. Bon. Nous verrons. Nous risquons, nous, Européens, de subir cette guerre commerciale.
- Je veux dire par là que les Chinois, qui ne vont plus pouvoir exporter leurs produits vers les États-Unis, vont exporter vers l'Europe.
- Mais vous avez parfaitement raison de dire qu'il y a en effet un risque. C'est d'ailleurs dans le secteur du textile l'une des inquiétudes des acteurs européens.
- C'est que face à la fermeture du marché américain, ce soit le marché européen qui soit inondé de produits et donc de concurrence déloyale.
- Eh bien l'Europe a aussi le devoir de protéger son marché intérieur, de ne pas être... Moi, j'appelle l'idiot utile du village global, c'est-à-dire de ne pas s'imposer à elle-même des règles qu'aucun de ses concurrents ne s'impose.
- Protéger notre base industrielle française et européenne.
- Donc augmenter les droits de douane ? Il faut voir. Alors il y a bien des outils. Vous savez qu'il y a bien des outils pour cela.
- Il y a la négociation, qui est toujours préférable à la méthode du shérif qui sort son badge comme le fait Trump.
- Il y a des mesures tarifaires. Il y a des mesures non tarifaires.
- Et il y a la nécessité, en tout cas pour l'UE, de se faire respecter des États-Unis et des partenaires commerciaux, en mettant aussi de la protection et de la loyauté dans un commerce mondial qui, à certains égards, a fait depuis des années et des années la promotion...
- Pendant longtemps, la gauche a été contre le libre-échangisme, contre la mondialisation. Moi, j'ai entendu des discours de gauche.
- Prenez le protectionnisme. D'ailleurs, comme Marine Le Pen, d'ailleurs.
- Mais vous avez parfaitement raison. Et je ne dis pas autre chose. Je veux dire que la mondialisation déloyale a eu des conséquences ravageuses.
- Oui.
- Et que la gauche ne veut pas... D'accord.
- Elle ne veut pas faire de libre-échange en échange de rien. Je disais, elle ne veut pas être l'udio utile du village global.
- Nous ne voulons pas dépendre... C'est la question de la souveraineté industrielle. Nous ne voulons pas dépendre des médicaments indiens, des composants électroniques chinois, du gaz russe, du pétrole saoudien ou de la défense américaine.
- Ça veut dire que dans le moment et face au grand désordre du monde dont Trump d'un côté, Poutine de l'autre sont parmi les acteurs principaux, l'Europe doit engager la grande bataille de la réindustrialisation, c'est-à-dire de sa souveraineté.
- Eh bien...
- Et de son indépendance. C'est pas rien. On a vu dans la crise de la Covid, ensuite dans la guerre en Ukraine, à quel point nous étions dépendants dans la chaîne de valeur d'un certain nombre de...
- Est-ce que Trump...
Transcription générée par IA