Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Avec nous, Robert Ménard, maire de Béziers. Bonjour, Robert Ménard.
- Bonjour, Jean-Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous. Je vais revenir sur l'assassinat, parce que c'est prémédité, donc c'est un assassinat, d'Abu Bakar Sissé, vendredi matin, dans la salle de prière d'une mosquée de la Grande Combe, dans le Gard. Je connais bien la Grande Combe.
- Je sais l'émotion que ça a provoqué. Marche blanchière, 2 000 personnes, une commune de 5 000 habitants.
- D'ailleurs, au passage, la maire de la Grande Combe communiste n'était pas présente à la marche blanche.
- Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être des rivalités locales. Néanmoins, aujourd'hui, l'assassin présumé se serait, s'est rendu, pas se serait, s'est rendu en Italie, près de Florence. Alors il y a eu beaucoup de réactions politiques. Énormément, vous avez vu cela.
- Beaucoup de réactions politiques.
- Est-ce qu'il y a... Vous n'avez pas un peu marre de la récupération politique après ces crimes ou ces assassinats ? Attends. D'abord, moi, je ne veux pas laisser penser à qui que ce soit que je serais moins choqué, moins troublé, moins scandalisé par la mort d'un musulman que d'un catho comme moi. Non, je veux le dire parce que c'est vrai que tu peux craindre ça.
- Oui.
- Moi, je connais assez de mes copains qui sont des connards de racistes pour savoir qu'ils n'ont pas exactement cette réaction-là.
- Donc d'abord, je veux dire ça parce que, pas par précaution, parce que je le pense vraiment. Avec Emmanuel, mon épouse, on était samedi dans une mosquée de Béziers.
- Enfin, moi, c'est ma place de maire d'être avec les musulmans. Ça, c'est la première chose. Ensuite, ce que je trouve insupportable, c'est cette espèce d'amalgame qui est fait.
- Si tu critiques les islamistes, ça veut dire que tu critiquerais l'islam.
- Si tu critiques le gouvernement algérien, ça veut dire que tu critiques les Algériens et donc les musulmans et les arabes.
- Enfin, ça n'a strictement rien à voir. Moi, je suis scandalisé de ce qui s'est passé et je comprends l'émotion. Il était malien, si j'ai bien compris.
- Malien, venu avec sa famille dans la région de la Grande Combe il y a quelques années.
- Voilà. Je veux dire, tu n'as pas... Personne ne peut accepter ça. Et en même temps, ça respire une partie de la gauche.
- Et plus elle est à gauche...
- Plus ça le respire. Qui saute dessus en se disant... Ah, voilà ! On a notre affaire. D'habitude, c'est des islamistes qui tuent des cathos ou des gens qui ne sont pas comme eux.
- Ce coup-ci, ça retourne la situation et on va pouvoir nous descendre dans la rue en disant ça. Mais ça te donne envie de... Tu te débectes quand tu vois ça.
- Je veux dire, tu te dis mais quand même, quels soucis ils ont des gens ? Quels soucis ils ont des gens ? Moi, mon souci de maire, c'est que les gens, ils n'importent pas des conflits.
- D'ailleurs, chez moi, et que les gens, ils ne se fassent pas la guerre. Je ne parle pas de l'autre abruti du mec de la... Comment ça s'appelle ? Justin, à Nantes. Oui. Le type qui veut mettre...
- Non. Lequel ? Non. Celui qui veut mettre des groupes d'autodéfense.
- Ah bon, c'est qui, ça ? Non, j'ai pas vu, non.
- Ah non, c'est un attaché parlementaire. Ah oui, oui, j'ai vu ça.
- Un attaché parlementaire. Des milices. Pas des groupes d'autodéfense, des milices.
- Tu imagines le jobard que c'est. Le jobard que c'est. Oui. Oui. Ça, c'est sûr.
- Mais vous, maire de Béziers, est-ce que dans votre ville, vous sentez monter un racisme anti-musulman comme un racisme anti-juif ou un racisme anti-chrétien ou anti-blanc ? Vous sentez monter ou pas ? Non.
- Non. Non. Je sens... J'essaye de réfléchir honnêtement, de ne pas faire...
- Oui, honnêtement. Honnêtement. Non, ce qui m'intéresse, Robert Ménassé, c'est la raison pour laquelle j'aime bien vous inviter, c'est que vous, vous raisonnez avec la base. Vous raisonnez... Honnêtement.
- À travers ce que vous voyez.
- Vous voyez ce que vous vivez avec votre bon sens. Alors... Je veux pas vous mentir.
- Aujourd'hui, la montée de l'islamisme...
Transcription générée par IA