Avec Thomas Cazenave, Ministre délégué chargé des Comptes publics
Avec Thomas Cazenave, Ministre délégué chargé des Comptes publics
Les invités
Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Vous faites un bid ?"
Jean-Jacques Bourdin : Notre invité ce matin, Thomas Cazenave, ministre des Comptes Publics. Les Comptes Publics. Les Comptes Publics. L'État est dans le rouge hein, Thomas Cazenave. Bonjour d'abord. (Bonjour.) 0826-300-300. Ça c'est pour les auditeurs qui peuvent réagir évidemment tout à l'heure après 9 heures. L'État est dans le rouge. Nous, nos Comptes Persos sont souvent dans le rouge. Aussi Thomas Cazenave. Nous allons faire un peu un parallèle. Alors le budget présenté la semaine prochaine, budget 2024, en conseil des ministres. Je vais commencer avec le coût du carburant, que ça plombe nos portefeuilles, le coût du carburant, le prix de l'essence. Vous aviez, vous avez imaginé une vente à perte. Et puis voilà que les distributeurs disent non. Le PDG de Total dit non. Alors franchement, je vais être un peu familier. Vous faites un bid ?
Thomas Cazenave : Non, on est complètement mobilisé sur le prix du carburant. On utilise toutes les solutions possibles. On demande aux distributeurs de limiter leur prix. D'ailleurs c'est le cas de Total Énergies, avec le fait qu'ils plafonnent. (Un 99.) Oui, ils plafonnent. Ils maintiennent le plafonnement, c'est un effort. Est-ce qu'il y a d'autres distributeurs, certains disent, je peux pas faire mieux, je peux pas vendre à perte. Ce que dit la première ministre, elle dit, mais chiche, regardons dans quelles conditions vous pouvez aller plus loin. C'est pas une mesure obligatoire. Celles et ceux qui peuvent, on leur crée la possibilité de faire des opérations. Il n'y a pas d'obligation. Ce que l'on veut, c'est permettre à ceux qui peuvent le faire, de le faire. Des opérations coup de poing, du plafonnement, et pour ceux qui le veulent, dela vente à perte. (Vous maintenez la mesure.) Oui, on maintient la mesure. On a même regardé comment, avec les pompistes indépendantes...
Jean-Jacques Bourdin : Mais qui va faire baisser ? Qui va vendre à perte ? Mais qui ? Puisque les distributeurs ne veulent pas. Total, qui est aussi un distributeur, ne veut pas non plus.
"On crée les conditions pour faire plus."
Thomas Cazenave : Les distributeurs qui nous disaient, il y a encore quelques semaines, on ne peut pas faire plus, parce qu'il est interdit de vendre à perte. On les a pris au mot, avec la première ministre. On dit, on va regarder dans quelles conditions vous pouvez vendre à perte de manière exceptionnelle, de manière temporaire. On crée les conditions pour faire plus. C'est ça notre enjeu. Et maintenant qu'ils expliquent, je peux, je ne peux pas faire, mais au moins, il n'y a plus l'argument je ne peux pas vendre à perte pour faire plus d'efforts sur le prix des carburants. Nous verrons ce qu'ils feront.
Jean-Jacques Bourdin : En revanche, les petites stations services, elles, ne vont pas vendre à perte, elles vont fermer la porte.
Thomas Cazenave : Et c'est la raison pour laquelle, on leur a dit, on va vous accompagner. Moi, j'en ai bien compris le problème. Autant, les grandes surfaces, les grands distributeurs, on comprend qu'ils peuvent faire des opérations coup de poing. Les pompistes indépendants, c'est plus difficile. Un fond va être créé pour les accompagner, les protéger dans la période.
Jean-Jacques Bourdin : Un fond ? De combien ?
Thomas Cazenave : Un fond, on est en train de le chiffrer. On est en train de le chiffrer.
"Vente à perte, possible."
Jean-Jacques Bourdin : C'est-à-dire, si je comprends bien, si je comprends bien, pour résumer la situation, parce que c'est un peu compliqué votre affaire, pour résumer la situation, vente à perte, possible. Très bien. Personne ne dit, je vais vendre à perte. En revanche, puisque la vente à perte est possible, il y a des petites stations qui risquent de fermer. Alors là, vous dites, on va créer un fond. Donc on va dépenser de l'argent pour aider ceux qui ne peuvent pas vendre à perte. C'est un peu compliqué votre affaire. Alors je résume en plus. Je résume encore Thomas Cazenave. Les pétroliers accroissent leurs bénéfices à travers le raffinage. En ce moment, vous en convenez, multiplié par cinq depuis le mois de juillet. Première chose, les distributeurs ne veulent pas vendre à perte. Deuxième chose, l'argent en grange de la TVA, si j'en crois Marine Le Pen et Xavier Bertrand, sur le dos des Français. Équiper tout ça, pas les Français.
Thomas Cazenave : Alors, il y a un certain nombre de mensonges qui ont été véhiculés. Alors quand j'entends dire que l'État se ferait de l'argent sur l'inflation et prix du carburant, pardon, j'en tombe de ma chaise. Pourquoi ? En gros, l'augmentation des prix du carburant, ça a permis de générer des recettes de 2 milliards d'euros de plus de recettes de TVA. Combien l'État français a dépensé pour protéger les Français face à l'inflation et des prix du carburant en 2023 ? 40 milliards d'euros. Qui peut sérieusement dire, dans notre pays, que l'État se ferait un pactole sur le dos des Français ? On a protégé, comme jamais, 40 milliards d'euros, à comparer aux 2 milliards d'euros. Et j'en viens à votre réaction sur le prix des carburants. Moi, le ministre des Comptes Publics que je suis, je préfère négocier avec les distributeurs, plutôt que suivre Xavier Bertrand qui nous propose une ristourne de carburant, qui serait un coût pour le contribuable, parce que l'État, c'est le contribuable, de 12 milliards d'euros. 12 milliards d'euros. Je préfère qu'on négocie avec les distributeurs, plutôt que demander au contribuable de financer une ristourne carburant.
Jean-Jacques Bourdin : Comme le dit Marine Le Pen, qui veut faire passer la TVA à 5,5 ?
Thomas Cazenave : Mais la TVA, je vous l'ai dit, on a mis 40 milliards d'euros pour protéger les Français. Ça nous a rapporté, la TVA ne nous a rapporté que 2 milliards d'euros. (...)