Avec Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout La France
Avec Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout La France
Les invités
Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Quels efforts doivent faire de leur côté les pétroliers Nicolas Dupont-Aignan ?"
Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h33, merci d'être avec nous, c'est ici que ça se passe, vous le savez, interview politique le matin, entre 8h30 et 9h00 sur Sud Radio, avec comme invité ce matin Nicolas Dupont-Aignan, qui est député de l'Essonne bien sûr, et président de Debout la France, 0826 300 300. Vous réagissez, après les infos de 9h00, sur tous les sujets de l'actualité, c'est chez vous, ici c'est chez vous. Nicolas Dupont-Aignan, bonjour.
Nicolas Dupont-Aignan : Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
Jean-Jacques Bourdin : Merci d'être avec nous, nous avons parlé évidemment du budget, nous avons parlé du prix de l'électricité, mais j'aurais commencé sur le coût de la vie, qui est la préoccupation principale des Français. Le prix des carburants, les distributeurs vendront à prix coutant, alors je précise que ça représente le prix coutant, ça ne concerne qu'à peu près 4000 stations sur 11000, il faut bien le savoir. Alors prix coutant, ça veut dire quelques centimes de moins, entre 2 et 4 centimes, une initiative qui durera, sera réévaluée ou adaptée pour tenir compte des conditions d'approvisionnement et de l'implication attendue des pétroliers, c'est ce que disent les distributeurs. Quels efforts doivent faire de leur côté les pétroliers Nicolas Dupont-Aignan ?
Nicolas Dupont-Aignan : Alors deux choses, d'abord prix coutant, ça veut rien dire, prix coutant du distributeur. Oui, du distributeur qui achète à un prix et qui revend le prix. Mais comme le distributeur est celui qui fait le moins de marge, c'est très habile de la part du gouvernement, il a fait croire aux Français qu'il y a un effort énorme qui est demandé aux pétroliers, pas du tout, c'est le distributeur qui a une toute petite marge. Le vrai problème aujourd'hui c'est les surprofits colossaux des compagnies pétrolières qui s'expliquent par ce qu'ils appellent la marge de raffinage, qui a été multiplié par 5 entre avril et août. C'est pas moi qui le dis, c'est le journal Le Parisien, qui est pas susceptible d'être pour moi. Et ça représente 15 à 20 centimes par litre et c'est là où moi je demandais au gouvernement d'agir. Mon plan pour réduire de 30 centimes le prix de l'essence de manière raisonnable, c'est récupérer ces 15 centimes sur les pétroliers qui alimentent leurs surprofits. Et deuxièmement, supprimer la TVA sur la taxe puisque nous sommes l'un des seuls pays, vous le savez, qui taxe une taxe. Ça me présenterait 15 autres centimes, 6 milliards de coûts pour l'État. (Oui, ça fait entre 10 et 15 centimes.) 15 centimes d'un côté, 15 centimes de l'autre, on serait à 30 centimes. Ce qui représenterait un peu le prix des pays européens voisins.
"Et je crois qu'il faut dire la vérité aux Français."
Jean-Jacques Bourdin : Même si ça augmentait dans les pays européens, j'ai regardé les chiffres, notamment en Italie où c'est plus cher qu'en France. Et notamment en Portugal et Espagne, ils sont moins chers.
Nicolas Dupont-Aignan : Et je crois qu'il faut dire la vérité aux Français. Moi je vais pas faire de la démagogie à dire, à dire on va baisser énormément le prix du pétrole. C'est pas vrai. C'est pas possible. En revanche, il est inacceptable que d'un côté les pétroliers fassent des surmarges et il est inacceptable que l'État taxe deux fois. Moi c'est tout ce que je demande. Est-ce qu'on peut revenir à quelque chose de raisonnable qui permettrait quand même d'alléger 30 centimes par litre ? Ce qui serait pas négligeable pour ceux qui roulent beaucoup, ce qui serait une vraie solution, pour moi c'est le bon compromis. D'ailleurs c'est le compromis, figurez-vous, qu'on avait trouvé l'automne dernier et qui a été abandonné par le gouvernement. Et il faut pas oublier de dire que ces 6 milliards, il les a récupérés grandement avec l'inflation sur la TVA. Il a récupéré 20 milliards. Donc 20 milliards moins 6, ça va.
Jean-Jacques Bourdin : Les recettes de TVA, 9 milliards, les recettes de TVA. Marche des raffineries, il y a 7 raffineries en France. ( Vous savez ce qui s'est passé aussi.) 4, 4 total, 2 ESO et une Petroineos.
"Donc Total nous vole."
Nicolas Dupont-Aignan : Alors vous savez aussi pourquoi il y a la marge à augmenter ? (Pourquoi ?) Deux raisons. Trois raisons pour moi. Une première raison, quand même, ils se gavent. Ils en profitent. Il y a qu'à voir les proches. Deuxième raison quand même, il faut être honnête, mais ça c'est la conséquence de la politique des raffineurs. Ils ont fermé les raffineries. Ce qu'on ne dit pas assez sur la hausse des prix que nous vivons dans notre pays depuis 2020, c'est les conséquences de cette fameuse délocalisation mondialisation qu'on nous présentait magnifique, faisant baisser les prix parce qu'on importait tout de Chine ou d'Inde. Eh ben oui, mais comme on s'est privé, on a des goulots d'étranglement, ils ont le pouvoir et nous sommes dépendants. Comme on a fermé des raffineries, problème. Et dernier point, c'est le conflit en Ukraine. (Donc Total nous vole.) Total, je dirais pas que Total nous vole, mais Total abuse de la marge de raffinage. Et c'est à l'État, là, pas de concerté de demander les rapports de prix et de bloquer. On peut bloquer. Pourquoi il ne le veut pas ? Je ne sais pas.
Jean-Jacques Bourdin : Bien, les prix d'électricité. Nous allons reprendre le contrôle des prix de notre électricité, a dit Emmanuel Macron dimanche soir. C'est nouveau. (…)