Avec Olivier Marleix, député d'Eure et Loir et président du groupe Les Républicains à l'Assemblée Nationale
Avec Olivier Marleix, député d'Eure et Loir et président du groupe Les Républicains à l'Assemblée Nationale
Les invités
Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Et chaque année ce gouvernement est allé volontairement dans le mur."
Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h33, c'est un plaisir de vous retrouver pour l'inviter politique, ce moment politique d'une demi-heure jusqu'à neuf heures. Vous savez que vous pourrez réagir après les informations de neuf heures, 0826-300-300. Et pour parler politique ce matin, avec l'actualité, nous sommes au cœur de l'actualité. Avec nous Olivier Marleix qui est député d'Eure-et-Loire et président du groupe LR à l'Assemblée nationale.( Bonjour, Jean-Jacques Bourdin.) Merci d'être avec nous. Vous êtes le patron des députés LR à l'Assemblée nationale. Regardons les questions budgétaires. Alors expliquons bien pour nos auditeurs la distinction entre la loi de programmation des finances publiques, qui est une loi de programmation sur quatre ans, 2023-2027, et le budget 2024. Alors commençons avec cette loi de programmation des finances publiques qui a été présentée par le gouvernement. Peu avant minuit, le gouvernement, par la voix d'Elisabeth Borne, a déclenché le 49-3. Ce n'est pas une surprise pour vous ?
Olivier Marleix : Ce n'est pas une surprise que le gouvernement n'avait pas de majorité. Notamment mon groupe avait fait savoir qu'on ne voterait pas cette trajectoire de redressement qu'on trouve un peu brutale et pas très crédible, à vrai dire, des finances publiques après cinq années de quoi qu'il en coûte.
Jean-Jacques Bourdin : Alors je vais revenir justement sur vos critiques, vos remarques, mais soyons concrets. Donc 49-3 déclenché par le gouvernement, vous étiez prêt à voter contre cette loi. Bruno Le Maire a essayé d'infléchir votre position, j'imagine ? Il vous a appelé ?
Olivier Marleix : Oui, il nous a interpellé en disant qu'il y avait un rendez-vous de responsabilité à ne pas rater. Enfin, le rendez-vous de responsabilité, il avait lieu tous les ans, c'était le vote du budget de la France, et chaque année ce gouvernement est allé volontairement dans le mur. Le sentiment qu'on a aujourd'hui, c'est qu'on est en train d'assister à un réveil avec un peu la gueule de bois, et que finalement on va demander aux Français de payer l'addition de ce quinquennat Macron, de ce espèce de grand moment d'ivresse qui a été le premier quinquennat Macron où on a dépensé sans compter, parce que les taux d'intérêt étaient négatifs à l'époque et que l'État pouvait continuer à s'endetter. Il pouvait continuer à s'endetter et se lui coûter moins cher en taux d'intérêt. On est le seul pays d'Europe à avoir fait ce calcul cynique. Tous les autres ont profité des taux d'intérêt négatifs pour se désendetter. Et aujourd'hui, on est le pays d'Europe qui est dans la situation la plus catastrophique financièrement.
Jean-Jacques Bourdin : Alors Olivier Marleix, je vais revenir sur le…
Olivier Marleix :Pour nous, ce sera clairement pas de quitus pour la gestion du passé à ce gouvernement.
"Pour toucher l'argent d'Europe ?"
Jean-Jacques Bourdin : Vous dites non, vous vouliez voter contre, il y aura 49-3, on est bien d'accord. Est-ce que vous allez déposer une motion de censure ?
Olivier Marleix : Non, elle ne la déposera pas, je pense que le… parce que… Parce qu'il y a une conséquence à ce texte. Pourquoi est-ce que le gouvernement doit impérativement faire passer ce texte qu'il a mis sur la table, (pour toucher l'argent d'Europe ?) Pour toucher les 17 milliards d'aides européennes, du grand plan, etc. Donc évidemment, on ne va pas priver le pays de ces 17 milliards, mais on veut avoir aucune responsabilité de cogestion de quoi que ce soit.
Jean-Jacques Bourdin : Donc pas de motion de censure, est-ce que vous voterez ? Parce que LFI va déposer une motion de censure, d'autres peut-être. Est-ce que vous voterez une motion de censure ?
Olivier Marleix : Non, clairement le pays a besoin de ces 17 milliards aujourd'hui. Et puis, voilà, la notation de la France pour emprunter, elle est déjà dégradée. Donc on ne veut pas non plus continuer à l'aggraver. Ce serait jouer contre l'intérêt du pays que de voter une telle motion de censure.
Jean-Jacques Bourdin : Donc vous ne voterez pas de motion de censure. Bien, le budget 2024 a été présenté hier. Je change, on n'est plus dans la loi de programmation des finances publiques. On est dans le budget de la France pour 2024. Il s'agit, dit le gouvernement, de lutter contre l'inflation, de maîtriser les dépenses, de dégager des marges de manœuvre pour investir et de baisse d'impôts. Vous l'avez lu, ce budget, comment le jugez-vous ?
"Incompréhensible en réalité."
Olivier Marleix : Vous voyez, rien que l'énumération que vous avez faite, j'ai entendu un monde qu'on n'y comprend rien, ce que sont les objectifs du gouvernement en réalité.
Jean-Jacques Bourdin : Mais vous le jugez comment ce budget ? D'un mot ?
Olivier Marleix : Incompréhensible en réalité. Les objectifs sont incompréhensibles, ce gouvernement, et l'inquiétude, ce qui en ressort, c'est quand même une fois encore qu'on a le sentiment que les Français vont devoir payer l'addition des égarements, des errements de politique publique depuis six ans. Je rappelle, c'est mille milliards de dettes, la France, mille milliards de dettes depuis dix ans, que M. Macron, d'une manière ou d'une autre, pilote nos finances publiques. Et on a des vrais sujets d'inquiétude sur deux sujets, qui sont les sujets essentiels pour l'inflation. M. Le Maire nous dit que c'est son combat de tous les jours, la question des carburants, au-delà la question de l'énergie. (On va revenir sur les carburants, oui.) Aujourd'hui, pour les Français qui ont subi une inflation très forte sur les produits alimentaires, on parle de 20%, cette augmentation des prix de l'énergie, évidemment, elle est insupportable. (…)