Avec Mathilde Panot, députée du Val de Marne et présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale
Avec Mathilde Panot, députée du Val de Marne et présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale
Les invités
Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Quel est le regard des Français sur Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ?"
Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h33, merci d'être avec nous sur Sud Radio, c'est un plaisir de vous retrouver tous les matins. Vous savez que c'est très simple, si vous voulez réagir à l'actualité, vous composez le 0826 300 300 et je vous prendrai après 9h jusqu'à 9h30, ensuite nous aurons un débat de 9h30 à 10h. En attendant, c'est l'invité politique, c'est l'interview politique, c'est ici que ça se passe tous les matins et Mathilde Panot est notre invité ce matin, députée du Val-de-Marne et présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, bonjour. (Bonjour, M. Bourdin.) Mathilde Panot, je vais pas vous faire plaisir d'entrer, nous venons de recevoir le dernier sondage IFOP Fiducial pour Sud Radio, effectué mardi et mercredi, alors quel est le regard des Français sur Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ? Résultat, 55% des Français préfèrent Fabien Roussel, 24% préfèrent Jean-Luc Mélenchon et 21% ne préfèrent ni l'un ni l'autre, c'est la victoire de la vieille gauche, Mathilde Panot ?
Mathilde Panot : Non, je ne crois pas, bon déjà quand vous regardez, parce que moi j'ai regardé avec un peu d'amusement votre sondage, notamment quand je vois que les jeunes de moins de 35 ans préféraient Fabien Roussel à Jean-Luc Mélenchon, je n'y crois pas à une seule seconde, je vais vous dire, lors de la dernière élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a fait 22% quand Monsieur Roussel faisait 2,28% (22% des inscrits, des votants) Justement, quand vous regardez les jeunes de 18-25 ans, la moitié des jeunes qui se sont déplacés ont voté pour Jean-Luc Mélenchon et quand vous regardez le dernier sondage avant la présidentielle, nous donnait à 5 points de moins que ce que nous étions trois jours après. Donc permettez-moi de douter de ce sondage, d'autant que vous regarderez une chose intéressante par contre, c'est que Fabien Roussel est très aimé des gens de la droite voire de l'extrême droite et je crois que ce n'est pas ceux que nous voulons convaincre et qui va très pourront… (C'est un collaborateur.) Comment ? (C'est un collaborateur.) Je l'ai dit, Roussel, non, n'est pas Doriot, mais Daniel Schneidermann et Sophia Chikirou ont pointé une dérive qui est inquiétante avec, je crois, une chose qui est importante, on ne peut pas combattre les idées de la droite et de l'extrême droite en avalisant certains de leurs thèmes.
Jean-Jacques Bourdin : Alors est-ce que c'est un collaborateur ? Je ne sais pas, moi, du grand capital, un ennemi du peuple…
Mathilde Panot : Non, juste un communiste qui ferait bien, peut-être, de retrouver le programme commun de la Nupes sur lequel lui-même a été élu, comme moi-même et comme les 151 députés de la Nupes, programme qui, je le rappelle, nous a fait gagner le premier tour de l'élection législative.
"Oui, mais… Mais il y a du Doriot dans Roussel."
Jean-Jacques Bourdin : Moi, je veux bien que vous disiez ce matin que Fabien Roussel n'est pas Doriot. (Tout à fait. Je l'entends.) Mais pourtant, il y a du Doriot dans Roussel, c'est ce que j'ai lu et entendu.
Mathilde Panot : Mais ça vient tout à fait d'une note de bloc de Schneidermann que je vous invite à lire et qui est très intéressante.
Jean-Jacques Bourdin : Mais oui, mais à sentiment, propos repris par Sophia Chikirou, qui est députée de Paris, qui est proche de Jean-Luc Mélenchon, à sentiment de Jean-Luc Mélenchon. Donc il y a bien du Doriot dans Roussel.
Mathilde Panot : Alors Jean-Luc Mélenchon a dit encore hier, non, Roussel n'est pas Doriot, mais il y a de…
Jean-Jacques Bourdin : Il n'est pas Doriot, ça on est bien d'accord, oui. Oui, mais… Mais il y a du Doriot dans Roussel.
Mathilde Panot : Monsieur Bourdin, lorsque vous avez le leader communiste qui dit que par exemple nos frontières sont devenues des passoires, ce qui est factuellement faux puisque, je le rappelle juste, puisque Emmanuel Macron a fait ce même mensonge encore récemment, l'Europe n'est pas celle qui prend la plus grande part de l'immigration. La plupart des migrations dans le monde sont des migrations sud-sud, d'accord ? (Partout dans le monde, les migrations.) Par exemple, monsieur Roussel dit ça. Quand monsieur Roussel parle de la France des allocs. Nous ne sommes pas d'accord avec ces termes. Voilà ce que nous pointons. Et nous avons eu un certain nombre de déclarations de monsieur Roussel, qui sont des déclarations anti-Nupes, alors qu'il y a un groupe à l'Assemblée nationale, grâce à la création de la Nupes, grâce au programme commun partagé. Donc il y a une dérive qui nous inquiète.
"Alors qui a dit cela, les communistes sont bons à planter des tentes ?"
Jean-Jacques Bourdin : Qui vous inquiète, si j'ai bien compris, les communistes sont bons à planter des tentes. C'est ce que j'ai entendu et lu.
Mathilde Panot : Pas du tout. (Mais c'est ce que j'ai…) Mais monsieur Bourdin, vous comprenez bien que…
Jean-Jacques Bourdin : Vous l'avez dit ! (Vous comprenez bien que…) Jean-Luc Mélenchon l'a dit !
Mathilde Panot : Non. Alors non, il ne l'a pas dit ça.
Jean-Jacques Bourdin : Alors qui a dit cela, les communistes sont bons à planter des tentes ?
Mathilde Panot : Eh ben je ne sais pas qui a dit ça.
Jean-Jacques Bourdin : Eh ben c'est à LFI qu'on a dit ça. (Eh ben non.) Je ne fais pas la Nupes parce que j'aime les autres. Je ne les aime pas. Qui dit ça ? Qui a dit cela ?
Mathilde Panot : Alors ça c'est effectivement Jean-Luc Mélenchon, mais il a raison. C'est pas une question d'amitié ou d'amour entre nous. Non mais… Eh monsieur Bourdin, j'ai bien vu que vous vouliez faire une polémique avec ça.
Jean-Jacques Bourdin : Mais pas du tout, je fais pas de polémique, je vous pose la question précise.
Mathilde Panot : Monsieur Bourdin, je vais vous expliquer. Jean-Luc Mélenchon, quand il dit « je ne les aime pas », ce n'est pas cette question-là qui est posée. La question c'est comment pouvons-nous gagner ce pays ? Sur un programme qui est un programme de rupture. Si vous vous intéressez aux livres qu'ont fait Piketty et KJ, qui ont compilé des données sur un temps extrêmement long, qu'est-ce qu'ils montrent ? (…)