Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"La vie des otages doit-elle passer avant la vengeance et la destruction du Hamas ?"
Jean-Jacques Bourdin : c'est un plaisir de vous retrouver tous les matins, vous le savez, entre 8h30 et 9h, notre invité politique, vous réagirez ensuite à partir de 9h sur toute l'actualité, évidemment le Proche-Orient, en priorité, notre invité ce matin, Aurélien Pradié, député du Lot, LR. Bonjour Aurélien Pradié.
Aurélien Pradié : Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
Jean-Jacques Bourdin : Merci d'être avec nous, parlons de ce qui se passe en Israël au Proche-Orient. Le dernier bilan, plus de 1200 morts en Israël, des centaines de morts, on n'a pas les chiffres exacts, à Gaza, et puis les otages, qui sont au cœur aujourd'hui de toutes les questions, des otages israéliens, mais des otages aussi venus de différents pays, des otages des enfants, des bébés même, des personnes âgées, des otages au cœur de la question détenue par le Hamas. La vie, je vous pose une question toute simple, mais très difficile, la vie des otages doit-elle passer avant la vengeance et la destruction du Hamas ?
"Nous avons une guerre à mener, je dis bien nous, Israël et nous."
Aurélien Pradié : Oui, bien sûr, et c'est la règle que nous devons évidemment nous appliquer continuellement. Ce que le Hamas veut faire comme toute organisation terroriste, c'est basculer vers le pire, et nous faire basculer vers le pire. Il faut comprendre que nous avons là Israël comme nous, parce que c'est un ennemi commun, face à nous des barbares, dont le seul objectif est de nous faire basculer nous aussi dans la barbarie. C'est tout le cœur des actes terroristes, c'est que la brutalité, la violence, la boucherie, dont ils sont capables en vocation à nous faire basculer dans leur camp, celui de l'obscurantisme. Et nous avons donc un devoir de solidarité absolue avec Israël, et aujourd'hui de mobilisation militaire. Nous avons une guerre à mener, je dis bien nous, Israël et nous, parce que si demain Israël ne peut pas répliquer et aller vers la destruction de cette organisation terroriste qu'est le Hamas, alors sera adressé au monde entier un message de faiblesse de toutes les démocraties. Il faut que nos concitoyens comprennent bien qu'au-delà de l'horreur de ce que nous voyons quotidiennement, ce qui se joue en Israël n'est pas une question territoriale entre Israël et la Palestine. Ce qui se joue à cet instant, c'est la défense des valeurs de nos civilisations et des démocraties face au terrorisme. Voilà pourquoi il nous faut nous battre avec les armes de la démocratie, y compris la guerre, mais certainement pas avec les armes des barbares.
"La réalité, c'est que la vie de ses otages est absolument fondamentale."
Jean-Jacques Bourdin : Oui, y compris la guerre, mais le Hamas se bat avec d'autres armes, en prenant en otage des femmes, des enfants, des bébés, des personnes âgées. Oui, en les prenant en otage, c'est en quelque sorte une monnaie d'échange. Alors, que faire ? Il faut négocier avec le Hamas pour la libération de ses otages ?
Aurélien Pradié : D'abord, le Hamas a une pratique ancienne, des prises d'otages, ce n'est pas nouveau. C'est depuis l'origine leur pratique. La réalité, c'est que la vie de ses otages est absolument fondamentale.
Jean-Jacques Bourdin : Alors on fait quoi ? On s'en remet à l'armée israélienne ? On dit aux Israéliens qu'est-ce qu'on peut faire ?
Aurélien Pradié : Jean-Jacques Bourdin, ce n'est pas la première fois que dans des situations comme celle-ci, nous avons affaire à des prises d'otages. Et c'est là d'ailleurs que la question de la parole de la France compte. Ce qui me frappe depuis deux, trois jours, c'est que nous mesurons à quel point les années d'effondrement, du rayonnement et de la parole de la diplomatie française vont coûter, y compris en Israël. Lorsqu'il y a eu des prises d'otages par le passé en Israël, comme ailleurs dans le monde entier, la diplomatie française a toujours été au cœur du jeu. Des choses que nous savons et que nous ne savons pas, des actions indirectes qui se jouaient pour négocier ces sorties. Qui sont nos alliés aujourd'hui dans cette région du monde ? Qui sont les alliés de la France ?
"Est-ce qu'ils regardent la France encore avec respect ?"
Jean-Jacques Bourdin : Mais que doit faire la France sur cette question cruciale ?
Aurélien Pradié : Elle doit parler avec tous ceux qui peuvent sauver les otages. Je ne vais pas vous faire de dessins.
Jean-Jacques Bourdin : Donc avec le Hamas ?
Aurélien Pradié : Pas seulement le Hamas. (Le Qatar ?) Tous ceux qui ont une influence sur le Hamas. Le Qatar singulièrement. Est-ce que la France est capable de parler avec le Qatar ? Est-ce que nous sommes capables de parler avec l'Egypte ? Est-ce que nous mesurons bien Jean-Jacques Bourdin ? Et je le dis avec une gravité sans aucun esprit politicien, que toutes les déculottées diplomatiques, toutes les positions que nous avons perdu, notamment en Afrique depuis quelques mois, notamment au Niger, elles ont été observées partout dans le monde. Et que le Qatar et l'Egypte notamment, qui aujourd'hui ont un rôle clé dans les discussions à venir et dans le sauvetage de ces otages. Est-ce qu'ils regardent la France encore avec respect ? Nous sommes en train de payer, Jean-Jacques Bourdin, des années de défaillance du rayonnement de la France.
Jean-Jacques Bourdin : Est-ce que condamner les massacres perpétrés par le Hamas signifie que l'on soutient la politique du gouvernement israélien ? Aurélien Pradié ?
Aurélien Pradié : Il y a des temps à respecter. Aujourd'hui, le seul sujet, c'est de dénoncer, de se détacher de toute forme de complicité avec le terrorisme. Ce qui s'est joué depuis quelques heures et quelques jours sur le territoire israélien et palestinien, c'est une question de terrorisme. (…)