Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Danièle Obono, êtes-vous en colère ou résigné ?"
Jean-Jacques Bourdin : 0-826-300-300, c'est votre numéro, le numéro, vous appelez et vous réagissez évidemment sur tous les sujets d'actualité. Ce matin, notre invité Danièle Obono, qui est député LFI de Paris. Danièle Obono, bonjour, merci d'être avec nous ce matin. Le terrorisme a tué, hier encore, à Bruxelles, deux Suédois tués, parce qu'ils sont suédois, et parce qu'en Suède, notamment des Corans ont été brûlés récemment. Aussi, il l'a dit, il a été interpellé, il aurait été interpellé, il l'a dit dans une vidéo, aussi parce qu'il pensait aux enfants palestiniens. Ce matin, Danièle Obono, êtes-vous en colère ou résigné ?
Danièle Obono : D'abord, je suis soulagée qu'effectivement, l'assaillant, le meurtrier était appréhendé, il semble que ce soit le cas. Oui. Et je partage l'effroi qu'on a tous et toutes ressenti en apprenant ces événements, et je partage le sentiment de solidarité avec nos amis belges, bien entendu. Et par contre, je ne crois pas qu'il faille se résigner, il ne faut pas se résigner. C'est une des volontés des personnes qui commettent ces actes terroristes, c'est de terroriser la population. Et donc non, il ne faut pas se résigner, il faut rester unis et déterminés, ne pas céder aux volontés de terroriser la population et de faire reculer nos sociétés, de les faire basculer dans un choc des civilisations ou je ne sais quoi.
Jean-Jacques Bourdin : Alors, le terrorisme islamiste en Europe, c'est une réalité que nous rencontrons maintenant sans cesse, trop. Gérald Darmanin dit, les personnes dangereuses étrangères inscrites au fichier FSPRT, il s'agit de la France, bien sûr, fichier des personnes radicalisées seront expulsées. Titre de séjour, protection consulaire retirée. L'État doit être ferme, Danièle Obono, maintenant ?
"Déterminer pourquoi les moyens de la lutte anti-terroriste ne sont pas suffisants..."
Danièle Obono : Il ne doit pas l'être seulement maintenant, je pense qu'il doit l'être.
Jean-Jacques Bourdin : L'est-il suffisamment ?
Danièle Obono : Il doit l'être et il faut penser notre politique de lutte contre le terrorisme en ayant pour objectif de prévenir l'ensemble des actes, des tentatives. Et donc, il faut se donner les moyens suffisants et s'ils ne sont pas suffisants, déterminer pourquoi les moyens de la lutte anti-terroriste ne sont pas suffisants, où est-ce qu'il faudrait mettre l'accent, où est-ce qu'il faudrait mettre les moyens.
Jean-Jacques Bourdin : Vous approuvez donc l'expulsion de toute personne étrangère présentant des signes de radicalisation ?
Danièle Obono : Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit qu'en matière de lutte contre le terrorisme, il y a une politique à avoir, la politique de lutte contre le terrorisme, et qui a besoin de moyens, qui a besoin de… Moi, je pense, et nous, nous pensons notamment de moyens humains. Il y a un débat qui existe depuis 2008, et la fusion des unités du renseignement de la DST et des RG. Nous, nous pensons qu'il faut annuler cette fusion, il faut faire en sorte que les personnels soient titularisés. Tous les personnels aujourd'hui de la DGSI ne sont pas des titulaires, il faut plus de formation, donc il faut mettre le maximum de moyens de ce côté-là. Donc, il y a un débat à avoir sur la politique de lutte anti-terroriste, mais je ne passe pas l'analyse qui consiste à considérer que c'est un problème de politique migratoire, parce que c'est cet angle-là que choisit le ministre Darmanin.
Jean-Jacques Bourdin : Ca n'a Rien à voir avec l'immigration, pour vous. Rien à voir. Le terrorisme n'a aucun rapport avec l'immigration.
"Toute personne étrangère présente en des signes de radicalisation ne doit pas être expulsée ? "
Danièle Obono : Non, et je reprendrai les propos mêmes de monsieur Darmanin, qui avait répondu, et qui rappelait que la majorité des actes terroristes qui ont eu lieu sur notre territoire, l'ont été par des ressortissants français. Et quelle que soit, d'ailleurs, la nationalité des personnes qui commettent ces actes. Le problème, c'est le caractère terroriste de ces actes, des meurtres qui sont commis. Et donc, ce qu'il faut prévenir, c'est les actes terroristes. Et donc, on doit parler de la politique anti-terroriste.
Jean-Jacques Bourdin : Alors, je pensais évidemment à l'assassinat de l'enseignant d'Arras, Danièle Obono. Mais je vous repose la question. Toute personne étrangère présente en des signes de radicalisation ne doit pas être expulsée ? selon vous, systématiquement. Je ne crois pas que ce soit le cadre actuel du droit. Et vous savez que je suis députée de la nation, commissaire aux lois, et que je me dois de garantir le respect de la loi et du droit. Et ce n'est pas actuellement le cadre. Peut-être que ça changera et nous en discuterons. Nous discuterons de ces conséquences.
Danièle Obono : Alors, pour François Ruffin, qui est de la France Insoumise aussi, la famille Mogouchkov ne devait plus être en France. Pour vous aussi ?
Jean-Jacques Bourdin : Je ne sais pas. Je pense qu'il faut qu'une enquête soit… Non, vous avez des éléments qui vous permettent, vous, de… Je ne sais pas quels éléments avait François Ruffin. Je vous repose la question. C'est François Ruffin. Répondez à François Ruffin. Oui, mais je n'ai pas François Ruffin en face, je vous ai en face. (…)