Avec Sacha Houlié, député Renaissance de la Vienne et Président de la Commission des Lois
Avec Sacha Houlié, député Renaissance de la Vienne et Président de la Commission des Lois
Les invités
Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Ce n'est pas le moment de voter la paix."
Jean-Jacques Bourdin : Et 8h34, merci d'être avec nous, c'est un plaisir de vous retrouver, vous le savez tous les matins. Vous vous retrouvez pour cette interview politique de 8h30 à 9h, et vous savez aussi qu'après 9h, vous pouvez réagir 0826 300 300 en appelant notre numéro et en témoignant, en témoignant de ce que vous vivez et nous avons besoin de vos témoignages. Ce matin, notre invité Sacha Houlié, qui est député renaissance de la Vienne, présidente de la commission des lois de l'Assemblée nationale, Sacha Houlié, bonjour, (bonjour), merci d'être avec nous, 200, 300, 400 morts dans un hôpital du cœur de Gaza, explosion, israélien et palestinien se rejettent la responsabilité, enquête en cours, manifestation propalestinienne un peu partout dans le monde arabe, Israël dit qu'il apportera l'épreuve de l'implication du djihadiste islamique dans cette explosion, c'est indispensable. Sacha Houlié.
Sacha Houlié : D'abord, aujourd'hui, on n'en est pas à l'imputabilité de cette frappe, c'est un désastre, c'est un drame, vous avez énuméré le nombre de morts qui pourrait être même plus nombreux encore puisque on parle de 500 à 1000 morts et c'est une condamnation unanime, quel que soit l'auteur des frappes, c'est un crime de guerre et en fonction de qu'il sera imputé, les auteurs devront s'expliquer.
Jean-Jacques Bourdin : Quel que soit, si ce sont les israéliens, qu'il s'agisse d'un crime de guerre,
Sacha Houlié : qu'il s'agisse d'Israël, comme ça a été un temps évoqué sur les réseaux sociaux, sans que la confirmation ne soit parvenue jusqu'à présent, ou qu'il s'agisse des terroristes du Hamas, de la même façon, il faudra une explication, une condamnation et une réponse, et une réponse de la communauté internationale. En attendant, on a un autre problème, un autre problème que ce drame qui aujourd'hui a entrainé le nombre de morts, c'est que les vivres manquent, les médecins manquent, les médicaments et l'aide humanitaire manquent, et à Gaza, elle doit arriver, c'est l'expression, cette nuit, du président Macron, et c'est ce qui doit être l'urgence absolue dans les prochaines heures.
Jean-Jacques Bourdin : Oui, l'urgence absolue. Pourtant, à l'ONU, la France a voté contre une résolution demandant un cessez-le-feu à Gaza. Résolution russe, c'est dans la nuit aussi. Ce n'est pas le moment de voter la paix.
"Où est la diplomatie française ?"
Sacha Houlié : C'est très clair pour la France qu'Israël a le droit, 1, de poursuivre les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza, 2, de l'interpeller, 3, d'obtenir la libération de ces otages, de ces otages qui sont aujourd'hui retenus en territoire palestinien, et cette défense, elle est proportionnée. En revanche, ce qui ne l'est pas, si c'était avéré et si c'était imputable à Israël, ce qui fait beaucoup de conditions qui aujourd'hui sont inconnues pour nous, eh bien ce sont des frappes sur des hôpitaux, sur des personnes civiles et sur des populations Gazaouis qui
sont démilitarisées pour celles-ci.
Jean-Jacques Bourdin : Alors Emmanuel Macron s'est exprimé dans la nuit, oui, mais le chancelier allemand Scholl s'est allé sur place, Joe Biden est au Proche-Orient, et la France, pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron ne s'exprime pas, je ne sais pas, à la télévision, solennellement, parce que l'affaire est grave aujourd'hui. Il y a aujourd'hui une rencontre importante à Pékin entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, parce que la France a besoin d'exister diplomatiquement, où est la diplomatie française ?
Sacha Houlié : D'abord, le président s'est exprimé jeudi dernier sur la situation israélienne. Ensuite, ce que je constate des deux visites de Joe Biden, le président américain, de Olaf Scholz, le chancelier allemand, c'est que ces visites ont dû être écourtées, compte tenu de la situation aujourd'hui à Gaza, en Israël, écourtées parce qu'Olaf Scholz, il suit les tirs, sur place, écourtées parce que le président Biden n'a pas été reçu en Jordanie, et de ce point de vue-là,
"Trop de choses fausses sont dites, trop de mauvaises informations, trop de désinformation est faite sur ce sujet, pour qu'on cède à l'empressement."
Jean-Jacques Bourdin : pour rencontrer Mahmoud Abbas,
Sacha Houlié : Cela montre qu'il est parfois inutile de se rendre sur place, il est parfois précautionneux, ou en tout cas important d'avoir tous les éléments en tête, et l'expression mesurée, attentive du président Macron, montre qu'il faut prendre le temps, pour ne pas dire de bêtises sur cette question, trop de choses fausses sont dites, trop de mauvaises informations, trop de désinformation est faite sur ce sujet, pour qu'on cède à l'empressement.
Jean-Jacques Bourdin : Si Israël est responsable de la frappe sur l'hôpital, la France condamnera Israël ? (De toute évidence, oui.) Bien, faut-il toujours interdire les manifestations propalestiniennes en France ?
Sacha Houlié : Oui, lorsqu'elle crée des troubles à l'ordre public, lorsque vous avez des appels à la mobilisation, qui sont ceux de la haine, de l'antisémitisme, lorsque vous avez des dénonciations qui sont aujourd'hui inacceptables, parce qu'elle porte un message qui est, ou xénophobe, ou je le redis, antisémite, oui, ces manifestations doivent être interdites. Si demain, des manifestations ont des messages appelant à la paix, si demain les organisateurs n'ont pas été condamnés pour une raison ou une autre, qui tombe sous le coup de la loi, alors ces manifestations pourront être autorisées. (…)