Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
" Oui, la tête de Jean-Luc Mélenchon n'est-ce pas là le problème ?"
Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h33, rendez-vous que vous appréciez, je le sais, 8h30, 9h00, notre invité politique, vous savez qu'après 9h00 0826 300 300, avec ce numéro vous pouvez intervenir, vous pouvez commenter l'actualité et surtout, surtout ce que j'apprécie le plus c'est nous raconter ce que vous vivez, nous avons besoin de savoir pour comprendre évidemment. Il est 8h33, notre invité ce matin, Manon Aubry, député européenne LFI, Présidente groupe de la gauche au Parlement européen, Manon Aubry, bonjour.
Manon Aubry : Bonjour, Jacques Bourdin.
Jean-Jacques Bourdin : Alors d'abord, avant d'évoquer la situation au Proche-Orient, est-ce que vous confirmez que vous conduirez la liste LFI aux européennes ?
Manon Aubry : Soyez patient ! La France Insoumise m'a nommée coordonnatrice pour l'unité, comme on l'a appelé, pour constituer, mener cette bataille, pour convaincre aussi des partenaires qu'il est essentiel qu'on porte collectivement, ou en tout cas le plus collectivement possible, le programme de la Nupes et c'est ce à quoi je m'emploie.
Jean-Jacques Bourdin : Enfin le programme de la Nupes, collectivement la Nupes c'est...
Manon Aubry : Mais vous savez, on a signé un programme il y a un an, c'était pas rien, ça nous a fait élire 150 députés, c'est un programme de 650 propositions, je crois qu'il y a plein de gens qui ont retrouvé l'espoir grâce à la NUPES et moi je veux leur dire que, quoi qu'il en soit, je porterai ce programme de la NUPES aux élections européennes et quoi qu'il en soit, l'espoir qui est né il y a un an, eh bien nous tenterons d'y être à la hauteur face au duo entre l'extrême droite d'un côté et les macronistes de l'autre.
"Mais moi je continuerai à porter ce programme de la Nupes."
Jean-Jacques Bourdin : Donc que vous conduirez la liste LFI quoi.
Manon Aubry : Attendez quelques semaines.
Jean-Jacques Bourdin : Parce qu'il n'y aura pas de liste Nupes, on le sait maintenant.
Manon Aubry : Un mot là-dessus parce que c'est important quand même.
Jean-Jacques Bourdin : Oui parce qu'après on va passer à plus important.
Manon Aubry : Est-ce que les socialistes, les communistes et les écologistes ont fait un soi solitaire que je regrette ? Parce qu'il y a un an, quand il s'agissait de mettre le logo Nupes et la tête de Jean-Luc Mélenchon, c'était bien pratique pour faire élire des députés. Mais donc le programme qu'ils ont signé il y a un an, il n'y croit plus. Il y avait un chapitre sur les questions européennes. Quel est leur désaccord aujourd'hui avec ce chapitre ? Moi je leur pose la question. S'ils n'ont pas de désaccord, alors nous aurions pu mener ensemble cette liste. S'ils ont des désaccords qui les explicite. Mais moi je continuerai à porter ce programme de la Nupes.
Jean-Jacques Bourdin : Oui, la tête de Jean-Luc Mélenchon n'est-ce pas là le problème ? Nous y reviendrons tout à l'heure. Manon Aubry, mais regardons la situation.
Manon Aubry : En tout cas, il était bien pratique.
"Emmanuel Macron est en Israël. Visite importante. Est-ce qu'il a raison d'aller sur place ?"
Jean-Jacques Bourdin : Il était pratique. Il est peut-être moins aujourd'hui. Nous verrons cela tout à l'heure, Manon Aubry. Bien. Un intendant le Proche-Orient, Emmanuel Macron est en Israël. Visite importante. D'abord, est-ce qu'il a raison d'aller sur place ?
Manon Aubry : Oui, il a raison d'aller sur place. La voix de la France est importante dans le conflit israélo-palestinien. Elle est très attendue, je crois. Et je crois aussi qu'elle n'a pas été à la hauteur ces derniers jours. La voix de la France, historiquement, c'est celle qui a porté la voix d'une solution à deux États. C'est une voix un peu singulière. La France qui est par ailleurs un membre permanent du Conseil de Sécurité. Et le rôle de la France, à 7 heures, Jean-Jacques Bourdin, c'est de porter la voix d'un cessez-le-feu. Que les armes se taisent. Que l'on protège les civils. Les civils palestiniens comme les civils israéliens. C'est ça la voix de la France. Pas un va-t-en-guerre. Pas un soutien inconditionnel. Comme Yaël Braun-Pivet la présidente de l'Assemblée nationale, l'a démontré, l'a témoigné ces derniers jours en se rendant. Il y a eu un cafouillage. Pourquoi le président de la République se rend après la présidente de l'Assemblée nationale ? On ne sait même pas si c'est pour porter le même message qu'elle. Et donc, la voix de la France compte pour rappeler un cessez-le-feu. Pour rappeler un levé du blocus. Pour rappeler à la condamnation des crimes de guerre. Voilà moi ce que j'attends du président de la République. Et on a d'ailleurs envoyé une lettre au président de la République ce matin à la France Insoumise. Pour lui demander précisément que cette voix de la France pour la paix que je viens de décrire soit celle que Emmanuel Macron...
Jean-Jacques Bourdin : Les messages que porte Emmanuel Macron. Solidarité avec Israël. Riposte dans le respect du droit humanitaire. Solution à deux États. Pose humanitaire et construction d'un cessez-le-feu. Et puis libération des otages évidemment. Rencontre avec Benjamin Netanyahou pour négocier une trêve humanitaire. Vous soutenez cet effort ? Une trêve humanitaire ?
"Une trêve humanitaire ?"
Manon Aubry : Bien sûr que je soutiens une trêve humanitaire. Mais combien de temps ça va durer une trêve humanitaire ? Comment on fait concrètement ? C'est quoi une trêve humanitaire ? On fait taire les bombes pendant une heure, deux heures. On laisse passer 20 camions, 30 camions humanitaires. Alors qu'il en faudrait 100 par jour. Est-ce qu'on mesure bien ? On a plus de 2 millions de personnes. Qui sont privées d'eau, d'électricité, de nourriture. Qui sont sous le feu et sous les bombes indiscriminées d'Israël. C'est pour ça que nous demandons un cessez-le-feu. Et d'ailleurs, j'observe que jusqu'à présent, la France n'a pas parlé d'un cessez-le-feu.
Jean-Jacques Bourdin : Mais comment on pouvait vous demander un cessez-le-feu à un terroriste ? Expliquez-moi.
Manon Aubry : C'est quoi l'autre solution ? Bombarder de manière indiscriminée l'ensemble de la population palestinienne ?
Jean-Jacques Bourdin : Mais la trêve humanitaire est peut-être un premier pas, non ?
Manon Aubry : Mais vous savez, je l'ai voté, la trêve humanitaire au Parlement européen. Mais elle est insuffisante. Ça n'a jamais été codifié par ailleurs en droit international la trêve humanitaire. Il faut un cessez-le-feu pour que les armes se taisent. Parce que contre le mot cessez-le-feu est absent. Ce qui reste, c'est le bruit assourdissant des armes et des bombes qui sifflent. Vous avez des journalistes qui se sont fait tuer. Vous avez des humanitaires qui se sont fait tuer. (...)