Avec Bérangère Couillard, Ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations
Bérangère Couillard, Ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, est l'invitée politique de Jean-Jacques Bourdin
Les invités
Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Bérangère Couillard, dimanche, est-ce que vous demandez à ce qu'aucun drapeau israélien ne soit brandi pendant la marche ?"
Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h34, vous êtes sur Sud Radio, merci d'être avec nous, vous avez l'habitude, tous les matins, 8h30, 9h, notre invité politique est ce matin, nous recevons Bérangère Couillard, bonjour, vous êtes ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, et chargée de la lutte contre les discriminations. Bérangère Couillard, marche civique contre l'antisémitisme, dimanche, avec aussi des rassemblements devant les préfectures à l'initiative des maires de France. Je regardais ce sondage, 69% des Français soutiennent cette marche, sondage au Doxa pour le Figaro, ce sont les électeurs du Rassemblement National qui sont les plus réticents, les plus hostiles à cette marche, tous les partis pensent que les Français sont légitimes d'y participer, c'est-à-dire que tous les partis sont derrière cette marche, le RN c'est un peu plus mesuré, les électeurs du RN et les électeurs et LFI aussi sont un peu plus mesurés. Bon, Bérangère Couillard, dimanche, est-ce que vous demandez à ce qu'aucun drapeau israélien ne soit brandi pendant la marche ?
Bérangère Couillard : Écoutez, alors déjà moi je marcherais dimanche, je marcherais pour la République et contre l'antisémitisme, Exactement, et je répondrais à l'appel de Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Concernant les drapeaux israéliens, écoutez, moi j'ai pas d'avis sur le sujet, compte tenu que c'est pas le sujet de la marche, le sujet de la marche c'est pour la République et contre l'antisémitisme.
Jean-Jacques Bourdin : Pas de drapeau ni palestinien ni israélien ?
Bérangère Couillard : Écoutez, sur le principe, je pense que quand on défend la paix, je pense qu'il ne faut pas inciter à ce qu'il y ait des tensions, donc je pense que c'est préférable qu'il n'y en ait pas. Voilà, mais j'ai pas après d'avis particuliers sur la question.
Jean-Jacques Bourdin : Non, je vous pose la question Bérangère Couillard, parce que est-ce que manifester contre l'antisémitisme, c'est manifester son soutien à la politique de Benjamin Netanyahou ?
"Le soutien doit être entier envers le peuple israélien qui a connu des actes terroristes effroyables."
Bérangère Couillard : Mais non, ça n'a rien à voir, et d'ailleurs je vous rappelle en 2015, lorsqu'il y a eu une marche, évidemment, après les terribles drames et les attentats que nous avons vécu. Lorsque la communauté internationale est venue soutenir la France, elle est venue soutenir la France, elle n'est pas venue soutenir François Hollande, et de la même manière, nous soutenons le peuple israélien dans les pogroms qu'ils ont vécu, et l'atrocité des massacres qu'ils ont vécu, mais en aucun cas nous soutenons particulièrement la politique de l'Etat israélien et de Benjamin Netanyahou. Donc la question, elle n'est pas là. Le soutien doit être entier envers le peuple israélien qui a connu des actes terroristes effroyables. Nous venons appeler à la paix, au respect des valeurs de la République, et à lutter contre l'antisémitisme. Je vous rappelle tout de même qu'il y a plus de 1200 actes antisémites depuis le 7 octobre.
Jean-Jacques Bourdin : Ouais, combien là ?
Bérangère Couillard : 1200, un peu plus de 1200. Et en un mois, et ça représente trois fois plus que ce que nous avons connu l'année dernière. Donc on voit bien qu'il y a une flambée des actes antisémites. Les responsables politiques engagés avec sincérité doivent venir marcher dimanche. C'est pourquoi je ne suis pas particulièrement favorable à marcher aux côtés du Rassemblement National pour l'histoire du parti que nous connaissons.
Jean-Jacques Bourdin :Je vais y revenir, Bérengère Couillard, mais le président de la République, Emmanuel Macron, d'après mes informations, vous allez me dire si je me trompe ou pas, ne sera pas la dimanche.
Bérangère Couillard : Écoutez, je ne sais pas si c'est la place d'un président de la République de venir marcher pour cette marche. Il peut s'exprimer.
Jean-Jacques Bourdin : Oui, il va s'exprimer, probablement demain, à l'occasion des cérémonies du 11 novembre. Vous confirmez ?
Bérangère Couillard : Oui, bien sûr. Et puis je vous rappelle qu'Elisabeth Borne sera présente. C'est important que la chef du gouvernement puisse être présente à cette marche. Je ne suis pas sûre que ce soit la place du président de la République.
"Je dis aussi que les responsables politiques du Rassemblement national, je ne crois pas qu'ils soient engagés avec sincérité."
Jean-Jacques Bourdin :Oui, probablement. Il ne sera probablement pas là dimanche, mais bon, c'est peut-être pas le sujet principal. Vous disiez, je marcherai dimanche. Le Rassemblement national marchera aussi dimanche entre les Invalides et le Sénat. Vous trouverez dans le cortège loin du Rassemblement national ?
Bérangère Couillard : Écoutez, le plus loin possible, ce n'est pas moi qui organise évidemment la marche, mais autant dire, le sujet ce n'est pas moi. Moi, je marcherai aux côtés des Français qui sont engagés avec sincérité. Et donc quand je dis ça, je dis aussi que les responsables politiques du Rassemblement national, je ne crois pas qu'ils soient engagés avec sincérité. Je ne parle pas des électeurs du Rassemblement national qui, en partie, évidemment, ne votent pas pour Marie-Josette parce qu'ils sont tant solides.
Jean-Jacques Bourdin : Mais vous regrettez qu'ils soient là, dans cette marche, qu'ils soient présents ?
Bérangère Couillard : Je regrette qu'ils récupèrent ce sujet depuis maintenant plusieurs jours. Il n'y a pas que le sujet de cette marche. C'est aussi les multiples interventions de la part des responsables politiques du Rassemblement national et pas que de l'extrême droite en général pour dire au combien ils sont en soutien des Français de confession juive.
Jean-Jacques Bourdin : Il y a une chose que je ne comprends pas, vous luttez contre les discriminations. (...)