Par Jean-Marie Bordry avec Nicolas Corato
Le gouvernement Barnier est-il l'otage des partis ?
Va-t-on vers des votes à front renversé sur le budget ? Les macronistes pourraient le rejeter, la gauche voter pour, après avoir fait passer ses amendements. L'hémicycle vote ce soir sur la partie recettes, tandis que la partie dépenses a été rejetée sans surprise cet après-midi en commission. Hier soir, c’est le président des députés Droite Républicaine, Laurent Wauquiez, qui a annoncé les revalorisations de retraites à la place des invités. On en parle avec Nicolas Corato, président fondateur du think tank Place de la République.
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
- Enfin presque, enfin presque, direction l'Assemblée Nationale.
- Avec cette question que nous vous posons, le gouvernement Barnier est-il l'otage des partis ? Vous pouvez voter sur Twitter, sur Youtube, prendre la parole au 0826 300 300.
- On en débat avec notre invité Nicolas Corato, président du think tank Place de la République.
- Je le disais, le gouvernement Barnier est-il l'otage des partis ? Est-il l'otage de la gauche qui a d'ailleurs complètement remanié le projet de budget à tel point qu'elle pourrait le voter ce soir, alors même que les macronistes pourraient voter contre ? Est-il l'otage des républicains, Philippe Bilger, quand Laurent Wauquiez vient à la télé pour dire ce qu'il a obtenu avant les ministres ? Alors Laurent Wauquiez, de mon point de vue, n'est plus à une erreur près.
- Je trouve parfaitement indélicate cette attitude, même si je comprends bien pourquoi sur le plan politique il l'a adoptée.
- Mais pour répondre à votre question, je trouve en effet que, très paradoxalement, la majorité, le socle commun qui, en réalité, s'effrite assez régulièrement, laisse la main aux partis, et notamment dans le camp de la majorité au sens large, à des gens qui ne sont pas persuadés, non seulement de la réussite de Michel Barnier, mais qui ne sont pas loin de souhaiter obscurément sa défaite.
- Et il y a quelque chose de paradoxal.
- L'attitude de Michel Barnier, c'est que, dépassé en quelque sorte par l'administration parlementaire, il a décidé de la théoriser.
- J'entends combien de fois il a dit « mais je vais laisser faire l'Assemblée nationale ».
- C'est une attitude qui montre qu'il cherche à tirer profit d'une impuissance au moins relative de sa part.
- Et à la question, je dirais oui.
- Pierre-Yves Martin.
- Le choix que de générer et d'animer un contexte de consensualité, avec des règles peut-être moins fermes, et avec une ouverture peut-être plus prononcée.
- J'ai entendu également qu'il fallait soigner l'ego de M. Wauquiez en lui permettant une tribune valorisante, démontrant qu'il gardait peut-être un petit peu, un petit peu de pouvoir, une petite influence, notamment par rapport à son grand ami ministre de l'Intérieur, qui lui a vivement réussi le casting du gouvernement.
- Je pense qu'il n'y a pas de...
- Pour rebondir sur le sujet, Philippe, du rôle du Parlement, de ce qu'on peut en attendre, on est dans un régime hyper présidentiel, sauf que là, le président, il n'est pas hyper, hyper fort.
- Et je me dis que c'est peut-être intéressant, de la part de Michel Barnier, d'essayer de faire vivre un début de trajectoire politique, notamment avec des interactions parlementaires, même si tout le monde s'accorde à dire que, finalement, c'est un jeu de dupe, personne n'a réellement le pouvoir, et donc, du coup, tout le monde est obligé de manœuvrer sans savoir exactement où l'on va.
- Bruno Pommard.
- Oui, en fait, personne ne dispose de la majorité, quoi.
- Il y a trois blocs, gauche-droite et puis...
Transcription générée par IA