Retranscription des premières minutes du podcast :
- Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
- Un homme poignardé à mort à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis.
- Le suspect avait déjà tué à Paris en 2015.
- L'auteur des faits a été interpellé, puis conduit à l'hôpital pour vérifier son état de santé physique et mentale.
- Ce trentenaire, interné mardi, avait été déclaré pénalement irresponsable à deux reprises.
- Ce qu'on sait c'est que cet individu serait connu des services de police.
- Et donc cet homme de 27 ans qui a mortellement poignardé lundi soir à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis.
- Le suspect, Soufiane, avait déjà commis un homicide en 2015 à Paris, pour lequel il avait été déclaré pénalement irresponsable et interné en psychiatrie.
- Son intervention et internement avaient été levés après une double expertise psychiatrique concordante.
- Alors parlons vrai, est-ce que la place de ce personnage qui avait déjà tué était dans la nature ? Et à la question, faut-il engager la responsabilité pénale des psychiatres, en cas de récidive, vous dites oui à 91%, vous voulez réagir, le 0826-300-300.
- Et notre invité, Christophe Ehoche-Duval, bonsoir, merci d'être avec nous.
- Bonsoir.
- Au fonctionnaire et auteur du livre, Le prix de l'insécurité, enquête sur une défaillance d'état aux éditions Erol.
- Merci d'avoir accepté notre invitation.
- Philippe Bilger, sur cette responsabilité pénale.
- N'ayant jamais été un enthousiaste absolu de la psychiatrie judiciaire, franchement, lorsque j'étais avocat général aux assises, questionné des experts, certains en tout cas, qui ne brillaient pas par leur pertinence et leur lucidité, je ne veux pas ajouter à cette charge.
- Et bien sûr, dans l'affaire tragique qui nous occupe, deux experts, ou peut-être quatre, ont confirmé un statut d'irresponsabilité dont il faut rappeler qu'il doit être, évidemment, concomitant au moment même où le crime est commis.
- Et donc, à partir du moment où nous avons la certitude, ce qui est le cas dans notre affaire, que la conscience professionnelle et la compétence ont été manifestées d'une manière normale, je ne crois pas qu'on puisse mettre en cause la responsabilité des psychiatres.
- Ce serait...
- Parce que, pardon, je finis là-dessus, de toute manière, même le plus remarquable des psychiatres ne peut pas prétendre être assuré de sa conclusion totalement scientifique, je veux dire, irréfutable.
- François de Rugy.
- Oui, moi, je ne pense pas que la question de mettre en cause la responsabilité pénale des psychiatres soit une bonne chose.
- En revanche, moi, ce qui m'a toujours posé problème, c'est ce concept d'irresponsabilité pénale déclarée au nom de l'abolition du discernement par des psychiatres, par la justice, mais à la suite d'expertise psychiatrique, avant un procès.
- Moi, ça ne me choquerait pas que, dans un procès, en ayant tout étudié, tout mis sur la table, tout décortiqué, on finisse par conclure que quelqu'un, à un moment donné, avait une abolition totale du discernement.
- Ce qui ne veut pas dire...
- Pas au moment du crime.
- Voilà.
- Ce qui ne veut pas dire qu'il ne devrait pas être condamné, à mon sens.
- Là, c'est le débat.
- Et ensuite, il y...
Transcription générée par IA