Retranscription des premières minutes :
- Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
- La grogne des maires de France.
- Il a supprimé aux maires la taxe d'habitation, ce qui est idiot, parce qu'en réalité en faisant ça, on enlève ce qui permet aux maires de gérer leur commune.
- Oui, quand la France va mal, quand la France se déchire, les maires sont là pour réparer à proximité.
- C'est devenu très compliqué pour les maires, il n'a pas tant de pouvoir que ça.
- Entre la suppression de la taxe d'habitation, la baisse régulière des dotations de l'État, le coût délirant, l'hiver dernier on s'en souvient, de l'énergie, et bien beaucoup de communes aujourd'hui se retrouvent sur le flanc.
- Et Camille Pouponneau, qui était maire de Pibrac en Haute-Garonne, raconte pourquoi elle a démissionné 4 ans plus tard.
- Prise en tonaille entre les normes contradictoires, les budgets contraints et la sollicitation à toute heure des administrés, 70 heures de travail par semaine, sans marche de manœuvre.
- Comme elle, plus de 2400 maires ont jeté l'éponge depuis 2020.
- Alors parlons vrai, à un an des municipales, craignez-vous qu'on manque de candidats et donc d'élus locaux dans un an ? Et à cette question, violences des administrés, faibles rémunérations, horaires à rallonge, les maires ont-ils raison de démissionner ? Vous dites oui à 87%, vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
- Et notre invité Jean-François Bigier, maire de Bursurivet dans l'Essonne et vice-président de l'Association des maires de France, bienvenue sur Sud Radio, Philippe Bilger.
- Je crains qu'on alterne assez régulièrement sur Sud Radio comme dans d'autres médias sur les sujets contrastés suivants.
- La fonction de maire est la plus belle, dans notre vie politique, et la seconde, c'est est-ce qu'il est normal que les maires démissionnent en masse ? Autrement dit, entre la lumière et l'ombre, en permanence, on est obligé de choisir, et je regrette que, évidemment, les dangers qui sont évoqués et qui font partir les maires sont indiscutables, sont éprouvants.
- Moi, ce que je regrette tout de même, mais il est facile de regretter qu'on n'ait pas confronté aux défis qu'ils connaissent, qu'ils ne tiennent pas alors qu'ils exercent un formidable métier.
- Je pourrais le dire pour d'autres métiers, d'autres fonctions, mais je les comprends, mais je voudrais qu'ils restassent, mon Dieu, en poste parce que 40, vous l'avez rappelé, qui partent de manière régulière, c'est effrayant.
- Gilles Boussingo, qui ne s'est pas remis de cet imparfait du subjonctif, Alors, oui, oui, effectivement, c'est tellement rare maintenant d'entendre l'imparfait du subjonctif.
- Après, le problème du maire, c'est que, d'une manière générale, la société française s'est quand même énormément dégradée sur le plan de la violence et des communications interpersonnelles entre les gens.
- Donc, du coup, le maire sert de tampon aujourd'hui.
- Et qui plus est, aujourd'hui, le maire a une responsabilité pénale qui est ouverte tous azimuts.
- Dès qu'il y a un problème, que ce soit dans une piscine ou qu'il y ait un trou dans un trottoir, c'est le maire qui est responsable pénalement.
- Et pourtant, il y a la loi Fauchon.
- Oui, il y a eu, bien sûr.
- Mais malgré tout, ça ne suffit pas à endiguer ce genre de problème.
- Donc, le maire, il est tout le temps le dos tendu, craignant que, pour la moindre chose qu'il puisse décider, il y ait une levée de bouclier qu'on lui tombe dessus à bras raccourcis.
- Ça, ça rend une position de maire très souvent intenable.
- C'est ce que je disais tout à l'heure sur la violence.
- Ils sont aussi responsables des administrés.
- Donc, je comprends M. le maire qui se dise au service de ses administrés, mais qu'on voit souvent l'invective vis-à-vis des maires qui est totalement, souvent injustifiée.
- Un maire qui démissionne, c'est la République, la démocratie française qui s'en va.
- C'est effectivement un référent pour un grand nombre de Françaises, de Français dans des villes, dans des villages, dans des villes de moyenne importance.
- Et ce sont des gens qui ont voté à l'unanimité et qui perdent pour dents l'homme, la femme, qu'ils avaient choisi démocratiquement.
- Donc, c'est très profond, un maire qui s'en va.
- C'est très significatif d'un malheur...
Transcription générée par IA