Retranscription des premières minutes :
- Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
- Et retour sur le drame de Nantier, un élève en poignard de 4 autres, une lycéenne est décédée, 3 autres sont blessés.
- Ce n'est pas un fait d'hiver mais un fait de société, estime le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
- Alors parlons vrai, est-ce que si c'est un fait de société, on pourrait arriver à le juguler ? Et à cette question, l'attaque au couteau de dente, c'est un fait d'hiver ou un fait de société ? Vous dites un fait de société à 88%, vous voulez réagir ? Le 0826 300 300, avec nous Christophe et Eugéval, aux fonctionnaires, auteurs du livre « Le prix de l'insécurité », enquête sur une défaillance d'État publiée aux éditions Erol.
- On fait un tour de table des vraies voix, Philippe Bilger, Retailleau a raison, on lui a reproché de faire de la récupération politique.
- Non, je trouve qu'il a raison, mais si on s'arrêtait qu'au phénomène politique, ce serait insuffisant.
- Il y a à la fois une trajectoire intime déséquilibrée à l'évidence, et ensuite un phénomène politique, parce que, comme vous l'avez dit dans votre question, ça relève d'un processus qui peut ou proue ressemble, par les dérèglements d'hier, à ce qu'on a connu à Nantes.
- Moi, ce qui me frappe, c'est, je laisse de côté toutes les solutions pragmatiques qui sont évoquées pour répondre aux défis de ce port des couteaux.
- Les cellules photographiques, que sais-je encore, les fouilles.
- Ce qui me frappe, c'est de voir que ce jeune homme de 16 ans, des parents irréprochables, dans un milieu totalement équilibré apparemment, a perçu comme, pour aller vite, déséquilibré, comme Félix l'a très bien dit tout à l'heure, eh bien, l'impasse était celle-ci.
- Où on accepte de prévoir le pire ? À partir de signes superficiels.
- Et dans ce cas-là, on est un peu totalitaire dans sa vision.
- Ou bien, on ne fait rien, et à un moment donné, on peut être taxé d'indifférence.
- Il y a des parents, des éducateurs, des professeurs, et c'est cette impasse qui est terrifiante.
- On a un deuxième spécialiste de la justice, Loïc Guérin.
- Votre avis, vous qui êtes avocat pénaliste.
- Alors, je vais pour le moment être dans l'extrême minorité.
- Pour moi, ce dossier-là...
- En tout cas, autant qu'on puisse en juger, parce que ce n'est pas un dossier qu'on a entre les mains, mais ce qu'on peut en lire, en tout cas, à travers la presse, est plutôt, à mon sens, un fait divers.
- On a un individu qui, à l'évidence, est déséquilibré psychiatriquement, puisque pour arrêter une garde à vue, pour être tout à fait honnête, on a tendance à aller assez largement dans la compréhension de l'équilibre de la personne.
- Pour en avoir défendu quelques-uns, je vous assure, ils n'auraient jamais dû être en garde à vue.
- Mais on a passé ça à l'as pour garder la personne en garde à vue et l'interroger pour faire plaisir à tout le monde.
- Donc, on est plutôt dans une tendance à alléger artificiellement, dans les difficultés psychiques ou physiques d'un individu pour permettre sa garde à vue, que l'inverse.
- Donc, il faut quand même comprendre qu'en termes de signal, c'est qu'a priori, le signal était très fort pendant la garde à vue, c'est-à-dire du délire complet.
- On ne peut pas systématiser un fait qui touche à un individu qui est totalement hors-sol.
- Ça me semble, sur le plan même de la cohérence, difficile.
- Qu'après, ça s'inscrive dans une récurrence d'agressions à l'arme blanche, peut-être de nature tout à fait différente, c'est-à-dire avec une tendance idéologique ou religieuse.
- Ça, c'est une chose.
- Et je pense que la sensibilité de l'opinion publique réagit surtout aux faits divers antérieurs, qui sont peut-être plus des faits de société que des faits divers, à ce fait divers-là qui s'inscrit, à mon sens, assez artificiellement dans cette tendance.
- Mickaël Sednou.
- Oui, ça me semble aussi être un fait divers d'une violence assez intemporelle, qui n'est pas créée particulièrement par des conditions politiques.
- Après, le fait politique, c'est que la société se retrouve démunie face à cette violence qui, je pense, d'une manière ou d'une autre, a toujours...
Transcription générée par IA