Manifestation pro-palestinienne à Paris : «voici la France », Mélenchon s’en prend à la présidente de l’Assemblée nationale qu’il accuse de « camper à Tel Aviv pour encourager les massacres »
Manifestation pro-palestinienne à Paris : «voici la France », Mélenchon accuse Braun-Pivet de "camper à Tel Aviv pour encourager le massacre"
Chaque matin, Elisabeth Levy donne son avis sur l'actualité
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"Attaque qui suscite énormément de réactions, Élisabeth."
Benjamin Glaise : Et à 8h14, vous le savez, c'est Élisabeth Lévy qu'on accueille. Lévy, sans interdit, bonjour Élisabeth.
Elisabeth Levy : Bonjour Benjamin, bonjour à tous.
Benjamin Glaise : Vous avez décidé de parler ce matin de cette attaque de Jean-Luc Mélenchon contre Yaël Braune-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale. Attaque qui suscite énormément de réactions, Élisabeth.
Elisabeth Levy : Eh ben, pas encore assez, si vous voulez mon avis. Donc Yaël Braune-Pivet, vous l'avez dit, était en Israël, et après sa visite des kibboutz supplicier, elle a déclaré, "rien ne doit empêcher Israël de se défendre." Et de la manif tapissière parisienne de soutien aux Palestiniens, le général Tapioca a soumis à poster une vidéo où on entend la foule crier. Nous sommes tous des Palestiniens, très bien. Avec ce commentaire, donc de Mélenchon, je cite, «Voici la France, pendant ce temps, voici la France, c'est les manifestants, pendant ce temps, Madame Braune-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre. C'est beau comme du Le Pen ou comme du Dieudonné, sauf que si c'était Le Pen, ce serait un scandale national. » Alors le sous-texte est limpide, il joue sur le fait que Yaël Braune-Pivet est juif, les Juifs sont le parti de l'étranger, la vraie France, c'est les quartiers, les descendants d'immigrés, voilà pourquoi nos compatriotes assassinés, trente, et les sept qui sont portés disparus, Mélenchon son fils, ce ne sont pas de vrais Français. Eh bien, on assiste donc à une sidérante l'opénisation des esprits insoumis. Pourquoi ? Parce que traditionnellement, en effet, la dénationalisation des Juifs de France, c'était l'extrême droite, c'était Maurras qui disait « Les Juifs ne peuvent pas vraiment comprendre la culture française ». Sartre a répondu avec cette magnifique formule « Racine et ma langue et mon sol ».
"Si les insoumis arrivaient au pouvoir, beaucoup penseraient sans doute à faire leur valise."
Benjamin Glaise : Après, rien n'interdit de défendre les Palestiniens, Elisabeth ?
Elisabeth Levy : Oui, évidemment, et d'ailleurs, nous avons tous le cœur serré pour les innocents qui meurent aujourd'hui. Mais Jean-Luc Mélenchon exploite l'ignorance de ses partisans, car si toutes les vies se valent, évidemment, toutes les morts ne se valent pas. L'armée israélienne tue des civils, elle ne commet pas de massacres, et encore moins de génocides, comme le répètent sautement les manifestants, si Israël ne se défendait pas, les théropogromistes qui ont massacré, violé, torturé, seraient heureux de faire subir le même sort à tous les Juifs israéliens et aux Arabes trop proche d'eux, d'ailleurs. Que veut-il donc, Jean-Luc Mélenchon ? L'électoralisme, ça ne suffit pas comme explication. Même si tous les musulmans étaient, comme il semble le penser, des partisans sur Hamas, cela ne ferait pas une majorité. Alors peut-être qu'il compte sur l'indifférence de ces autres électeurs qui, en ont peut-être marre de ce conflit, ne se sentent pas concernés, eh bien moi, j'espère qu'ils se trompent. L'explication, comme le dit notre cher Françoise Degois, eh bien, par dit, c'est l'idéologie. Ces propos dégueulasses, pardonnez-moi l'expression, ne sont pas un dérapage de Mélenchon, mais sa vérité profonde. Pour ce vieux trotskiste tiermondise, les musulmans sont le nouveau prolétariat, et cette fois-ci, il est vraiment transnational, ce prolétariat. Alors cet épisode devrait définitivement déciller ceux qui adorent croire que le danger pour la France, pour les libertés et pour les juifs, c'est l'extrême droite. Pas un juif n'a quitté la France par peur du rassemblement national, mais si les insoumis arrivaient au pouvoir, beaucoup penseraient sans doute à faire leur valise. Alors si les autres partis de gauche ne rompent pas clairement aujourd'hui, eh bien, ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas.
Benjamin Glaise : On verra, puisqu'il y a un débat très attendu du côté de l'Assemblée nationale. En tout cas, à ce sujet, merci beaucoup, Elisabeth.