Crépol accroît les tensions : écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"Alors après la mort de Gérard Collomb, beaucoup saluent son talent visionnaire."
Patrick Roger : Il est 8h12 minutes Lévy, sans interdit Elisabeth Lévy. Après, bonjour Elisabeth.
Elisabeth Levy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.
Patrick Roger : Alors après la mort de Gérard Collomb, beaucoup saluent son talent visionnaire.
Elisabeth Levy : Oui, la mémoire est injuste Patrick. Gérard Collomb a servi son pays et sa ville durant un demi-siècle et la postérité retiendra peut-être surtout cette phrase prononcée le 3 octobre 2018 après sa démission de la Place Beauvau. "Déplorant que dans certains quartiers règne la loi du plus fort," il ajoutait aujourd'hui "on vit côte à côte, je crains que demain on puisse vivre face à face." Alors peut-être avait-il d'autres raisons plus lyonnaises et plus personnelles pour démissionner mais il faut tout de même saluer son courage politique. Quand tant de dirigeants s'adonnent au déni, lui a dit tout haut ce que tous savent. Pensons à François Hollande déclarant publiquement que les territoires perdus n'existaient pas au moment où il confiait à des journalistes sa crainte de la partition du pays ou à Emmanuel Macron qui prétend combattre le séparatisme et refuse de le voir quand il se manifeste de façon violente.
"Ils accusent toujours la France Tranquille de jeter de l'huile sur le feu."
Patrick Roger : Oui, alors est-ce que le diagnostic de Gérard Collomb n'était peut-être pas un peu excessif Elisabeth ?
Elisabeth Levy : Bah écoutez, ce n'est pas ce qu'on pense aujourd'hui, ce n'est pas ce que pense la France des clochers après le meurtre de Thomas. Évidemment, c'est la première fois que l'issue est aussi tragique mais ce n'est pas la première fois que des racailles sèment la peur dans des fêtes villageoises ou veulent casser, planter, tuer. C'est France qui a été dit quand même par plusieurs témoins aux procureurs, pas seulement. Alors ce face-à-face entre deux France, eh bien on l'a vu à Crépol et on l'a vu à Roman sur Isère. Soyons clairs là-dessus, alors là je parle de la manifestation de samedi. Les droitards identitaires qui définissent l'identité française par la couleur de la peau sont concernant et j'ajoute d'ailleurs que traiter de collabos des policiers qui ont fait leur boulot et peut-être éviter le pire est particulièrement dégueulasse, pardon pour l'expression. Comme les racailles en fait, ces manifestants, certains étant visiblement des petits nazions, voulaient occuper le territoire mais il ne me semble pas que c'était une ratonnade, d'abord parce qu'on ne fait pas une ratonnade à un contre-sens et d'ailleurs c'est un manifestant qui s'est fait tabasser, aussi nazi on soit-il, on devrait aussi condamner cette violence mais non, le silence dit bien fait pour lui. Nous ne sommes pas encore à Dublin j'espère parce que ça s'est dégradé depuis mais bon le peuple français dans son ensemble, enfin dans sa majorité, le peuple français subit l'ensauvagement et la haine de certains français, évidemment pas de tous les descendants d'immigrés loin s'en faut, heureusement, ce peuple condamne l'agression raciste pourtant et pour l'essentiel, pour l'essentiel évidemment il manifeste dignement sa colère, sans brûler des cols, sans sortir de couteau et sans faire d'amalgame. Mais nos dirigeants eux jouent l'apaisement face aux fauteurs de haine, ils accusent toujours la France Tranquille de jeter de l'huile sur le feu. Alors ceux qui pourraient faire déborder le vase et faire monter la tension provoquée ce face à face qui est l'autre nom de la guerre sébiles, eh bien ce sont leurs mensonges et leur aveuglement paniquard.