Quand l’immigration bouscule les Européens : écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"À vrai dire, les conséquences néfastes de cette immigration massive et mal intégrée ou pas intégrée sont devenues presque impossibles à cacher."
Patrick Roger : Il est 8h et 13 minutes Lévy, sans interdit, Elisabeth Léviy, bonjour.
Elisabeth Levy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.
Patrick Roger : La question migratoire ne cesse de s'inviter dans l'actualité européenne, j'allais dire de la France à l'Irlande. À la Finlande.
Elisabeth Levy : Oui, c'est vraiment toute l'Europe et pour paraphraser Marx, on pourrait dire qu'un spectre hante l'Europe, celui de l'immigration massive. C'est à la fois une obsession et un refoulé. Très schématiquement, je dirais une obsession des peuples et un refoulé des élites. Evidemment, c'est schématique. Et elle a donné lieu depuis 40 ans, cette immigration à un mensonge absurde, un discours de recouvrement qui nous dit que l'immigration ne change rien, mais que c'est une merveilleuse révolution et que d'ailleurs, ceux qui disent le contraire sont des racistes, allez comprendre. Alors depuis 2015, il affut de millions de demandeurs d'asile dont beaucoup ne veulent pas ou ne peuvent pas s'intégrer, s'adapter à nos mœurs. À vrai dire, les conséquences néfastes de cette immigration massive et mal intégrée ou pas intégrée sont devenues presque impossibles à cacher. Alors, citons la délinquance urbaine et l'insécurité, l'islamisme et le terrorisme et on assiste aussi à la multiplication de faits divers, comme on dit, impliquant des étrangers illégaux ou des descendants d'immigrés. Ce qui ne veut évidemment pas dire que tous ces étrangers soient eux-mêmes des délinquants. Je le précise. Alors, à Dublin, vous l'avez cité, un homme d'origine algérienne a agressé cinq personnes au couteau samedi dernier. Je crois les autorités ont essayé de cacher son origine. Ça a suscité à la fois le fait et la tentative de le cacher des expéditions punitives et une véritable frénésie anti-immigrant sur les réseaux sociaux. On a appris que l'homme aurait dû être expulsé en 2008 mais que finalement, il a gagné après cinq années deux procédures et il est même devenu irlandais. Bon, à Crépol, ça nous rappelle à nous d'autres affaires. Alors, à Crépol, vous le savez, il y a eu cette affaire de prénom qu'on a essayé de cacher aussi. Hier encore, sur une télévision publique, un éditorialiste expliquait que ces jeunes étaient venus à Crépol s'amuser et draguer des filles. Oui, avec des couteaux. C'est curieux. Alors, il y a eu quelques défilés. J'ai entendu dans le journal, dans plusieurs villes d'ultra-droites qui sont en réalité au-delà des images, des manifestations de faiblesses. Mais ça permet de faire diversion et de nous expliquer que le danger, c'est les fachos qui représentent probablement quelques milliers de personnes aujourd'hui cette mouvance d'ultra-droite dans l'Hexagone. Et là, la main des juges ne tremble pas. Il y a eu des condamnations fermes hier. En somme, il vaut mieux agresser un policier, traîné sur plusieurs mètres qui a été condamné à des travaux d'intérêt général. Donc, il vaut mieux agresser un policier que défiler avec une cagoule. Bon, le daigné, en tout cas, alimente les amalgames et les fantasmes et il pèse évidemment de façon injuste sur les immigrés paisibles. Et pourtant, pourtant, Patrick, malgré ce qu'on nous raconte du matin au soir sur les fachos, l'extrême droite, l'ultra-droite, les Français restent dignes, peut-être, parce que beaucoup croient encore pouvoir changer les choses par leur vote.
"Alors Emmanuel Macron lui reste sourd, semble-t-il, à l'insécurité culturelle qui s'installe dans nos bêtes provinces."
Patrick Roger : Qu'est-ce que vous voulez dire ?
Elisabeth Levy : Je veux dire que les mêmes causes ont des chances de produire les mêmes effets. C'est-à-dire, rappelez-vous, il y a eu cette année la victoire de Mélanie en Italie, plus récemment celle de Gerd Wilders au Pays-Bas et partout de l'Est et en Europe du Nord, on assiste à la montée en puissance de partis anti-immigration. Certains sont d'ailleurs déjà dans les coalitions et ils ont pesé, ils ont influencé des politiques très restrictives, notamment au Danemark ou en Suède, alors ça joue plus sur plusieurs leviers, l'examen des demandes d'asile qui se fait plutôt à l'extérieur, les restrictions sur les aides sociales ou tout simplement le durcissement des conditions d'entrée. Alors, il y a aussi la méthode allemande, Patrick, et la méthode allemande, écoutez ça, ça consiste à entendre les inquiétudes des citoyens et à essayer d'y répondre. Ainsi, depuis la mi-octobre, l'Allemagne a obtenu une dérogation pour rétablir les contrôles aux frontières et ça aurait permis de réduire les entrées illégales de 40 %, ce qui prouve que c'est possible. Alors Emmanuel Macron lui reste sourd, semble-t-il, à l'insécurité culturelle qui s'installe dans nos bêtes provinces. Ses capteurs et ses études lui disent que l'immigration, c'est un thème monté en sauce par des médias nauséabondes, mais que les Français se soucient seulement de pouvoir d'achat et de retraite. Et il est vrai d'ailleurs, cher Patrick, que sur ces fronts, son deuxième quinquennat est une totale réussite.