Le racisme anti-blancs existe-t-il ? Écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"Ça veut dire que plusieurs racismes peuvent pas exister. Cependant, c'est Thomas qui a été tué."
Patrick Roger : Lévy sans interdit, Élisabeth Lévy, bonjour.
Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.
Patrick Roger : Il a été beaucoup question de racisme anti-blanc ce week-end dans les déclarations de politique.
Elisabeth Lévy : Oui, alors c'est un concept qui a longtemps été étiqueté d'extrême-droite, on finit d'ailleurs par penser que tout ce qui est réel est d'extrême-droite. Le racisme anti-blanc comme l'islamo-gauchisme, ça n'existe pas, nous disait-on. Bon, il revient dans l'actualité en réalité depuis le meurtre de Thomas à Crépol, où neuf témoins sur une centaine ont évoqué des « je vais saigner du blanc » qu'ils auraient entendu. Alors il semble qu'un participant aurait aussi dit qu'il voulait tuer du bougnoule. Ça veut dire que plusieurs racismes peuvent pas exister. Cependant, c'est Thomas qui a été tué. Alors dans le journal du Dimanche, Edouard Philippe franchit le pas. Il est bien possible qu'il y ait une forme nouvelle de racisme anti-blanc comme il y a une forme ancienne de racisme anti-noir, anti-arabe ou anti-juif, déclare-t-il. Aucune de ces formes n'excuse l'autre. Et Gérald Darmanin, vous l'avez dit, "il faut être aveugle pour ne pas le voir, dit-il." Bon, sur CNews, Marine Le Pen est allée un peu plus loin puisque, comme Marion Maréchal, la réconciliation peut-être, elle accuse Rima Abdul Malak de le promouvoir ce racisme anti-blanc. La ministre de la Culture veut recruter les cadres des institutions culturelles sur des bases notamment raciales. Alors elle se défend, elle veut, dit-elle, de la diversité en tout, pas seulement pour la couleur de peau. Pas seulement, donc, aussi pour la couleur de peau. Alors ce n'est peut-être pas du racisme au sens commun du terme, parce qu'elle ne cache pas de haine des blancs, mais une conception racialiste qui distingue les gens, non pour ce qu'ils font, qui le méritent, mais pour ce qu'ils sont.
"Le racisme anti-blanc existe, mais à force de le nier tout en le laissant sévir, eh bien, on finira par créer une identité blanche, et ça, c'est une mauvaise nouvelle pour la France."
Patrick Roger : C'est ça. Alors cependant, la justice, enfin pour certains, et les chercheurs, pour certains aussi, contestent l'existence de racisme anti-blanc, Elisabeth Lévy.
Elisabeth Lévy : Oui, alors la justice, on le sent bien, est mal à l'aise avec ce concept. Par exemple, je vous donne un exemple, rappelez-vous de Nick Conrad qui dans « Pendez les Blancs » chantait « Je rentre dans les craies, je tue des bébés blancs », et bien il a pris en première instance 5000 euros d'amende avec sursis pour provocation au crime, mais aucune circonstance aggravant n'avait été retenue. Et à Crépol, ce qui est plus dramatique, le motif raciste n'est pas non plus retenu pour l'instant aux grandes âmes des parents. Quant aux sociologues qui sont plus ou moins wokisés, eh bien ils divisent le monde entre les racistes et les racisés. Alors oui, ils reconnaissent que les blancs peuvent être victimes d'hostilité, d'ailleurs c'est bien normal, vu le mal qu'ils ont fait, mais pas, disent-ils, de racisme systémique. Sauf que dans certains quartiers, la haine du gaulois, du blanc ou de la face de craie, comme ils disent, est parfaitement systémique. Mais dans cette logique, si vous voulez, seules les minorités peuvent être victimes, car seules les minorités constituent des groupes sociaux légitimes. Les noirs, les asiatiques, les arabes, les noirs, les asiatiques, les arabes, ça existe pas les Français de souche. De fait, d'ailleurs, ceux-ci ne se pensent pas, Patrick, comme une communauté, ou ne se pensaient pas, car le risque, évidemment, est que cela change, parce que non seulement le racisme anti-blanc existe, mais à force de le nier tout en le laissant sévir, eh bien, on finira par créer une identité blanche, et ça, c'est une mauvaise nouvelle pour la France.