La préférence nationale au cœur des débats : écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"La République est en danger et moi je ne le sens pas très bien."
Patrick Roger : Lévy sans interdit, Elisabeth Lévy, comme chaque matin du lundi au jeudi, bonjour Elisabeth Lévy.
Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.
Patrick Roger : Alors vous revenez sur la loi immigration, le projet dans son ensemble, et une idée qui a enflammé le palais Bourbon, c'est la préférence nationale.
Elisabeth Lévy : Ah oui, c'était un peu Hollywood à l'Assemblée, hier soir les vierges effarouchées étaient sorties, Fabien Roussel a fulbé Marianne d'un bandeau sur l'œil façon Le Pen, racisme à l'état brut à pleurnicher Aurélien Taché, déshonneur, c'est enflammé Boris Vallaud, c'est la collaboration. Bref, pour les belles âmes qui aiment l'humanité mais se fichent un peu de leurs électeurs qui sont beaucoup moins immigrationnistes que leurs élus, les heures les plus sombres sont de retour, la République est en danger et moi je ne le sens pas très bien. Bon, si cette préférence nationale suscite autant de syncopes, c'est d'abord parce qu'il y a national dedans, ça c'est un très vilain mot, et ensuite parce qu'elle figure depuis longtemps au programme du rassemblement national qui d'ailleurs parle plutôt maintenant de priorité que de préférence. Alors hier soir, donc toutes ces belles âmes n'avaient qu'un mot à la bouche, le péniste, et c'est le péniste, sont tellement mauvais qu'une loi adoptée avec leur voie serait viciée et contaminée. Les 3 millions de pestiférés qui ont voté pour le RN au premier tour des législatives apprécieront certainement.
Patrick Roger : Bon, mais vous pouvez admettre qu'on soit hostiles à cette idée de préférence nationale.
"Donc je pense que le gouvernement pourrait faire un geste en direction de la gauche et abolir une forme de préférence nationale qui est l'exception culturelle, oui."
Elisabeth Lévy : Quand on est député de la nation, ben non. Pardon, je dois être un peu basique, mais non. Je ne peux pas le comprendre parce que les députés sont élus pour défendre les intérêts de leurs électeurs, c'est-à-dire du peuple français, la préférence nationale c'est leur mandat, c'est leur mission la préférence nationale. Alors d'abord, parlons de l'accusation de racisme, on voit vraiment pas d'où ça sort, parce que ça mensonge, puisqu'ils ne sont quand même pas assez idiots tous ces gens pour ne pas comprendre que dans le projet de loi, si vous voulez, un français d'origine, un français noir ou un français arabe aura plus de droits qu'un suédois ou qu'un italien. Donc je vois pas où est le racisme dans cette affaire. Non mais quel est le rap. ? Non, non. Donc il ne s'agit évidemment pas de racisme puisqu'il s'agit d'une différence selon la nationalité. Et en fait il n'y a pas de nation sans préférence nationale, le droit de vote c'est une préférence nationale, le fait que certains emplois soient réservés aux français aussi, à part de la légion étrangère qui est une exception. Vous ne pouvez pas vous faire trouer la peau pour la France sans être français, préférence nationale. Alors bien sûr il y a une nouveauté dans la loi, elle est introduite très timidement en matière sociale et notamment pour ces fameuses APL. Or dans ce domaine, il y a une constante, c'est la préférence immigrée de la gauche et de la droite qui s'est soumise à la gauche. Et d'ailleurs elle a été terrorisée par Hollande notamment en 2008, il disait on n'est pas là pour protéger seulement nos citoyens, je suppose qu'il a une responsabilité pour le monde entier. Le préfet Michel Aubouin montre comment le logement social a été en réalité le fer de lance d'une immigration à contrôler qui a joué un grand rôle, j'ai entendu votre auditeur tout à l'heure. Et rappelez-vous cette phrase hier d'Elisabeth Borne, quand même le grand guignol là vraiment, "il y a des immigrés qui n'arrivent pas à se loger à Paris", a-t-elle dit ? Ben oui, ça c'est un aveu que pour tous les français qui n'arrivent pas à se loger à Paris, ça c'est pas grave. Quand à Hidalgo, il paraît qu'elle continuera à verser les APL aux migrants, oui, elle entre en résistance, a-t-elle dit ? Oui oui, en résistance avec notre argent bien sûr, et moi je me demande si on ne pourrait pas entrer en résistance contre notre maire, mais c'est une autre affaire. Bon, cela dit, il faut avoir un esprit de compromis, vous me connaissez Patrick, je suis pour le compromis, donc je pense que le gouvernement pourrait faire un geste en direction de la gauche et abolir une forme de préférence nationale qui est l'exception culturelle, oui. C'est une préférence nationale qui protège les créateurs et la création française, et moi je vous dis qu'il n'y a pas de raison, il y a certainement dans le monde des millions d'artistes et de créateurs qui ont eux aussi besoin de notre soutien.