Patrick Roger : 8h12 sur Sud Radio, Lévy sans interdit, Elisabeth Lévy, bonjour Elisabeth.
Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.
Patrick Roger : Alors vous voulez revenir sur une représentation théâtrale qui était prévue ce soir et qui a été annulée à Grenoble. Vous allez nous raconter cette histoire.
Elisabeth Lévy : Ah oui, alors le maire donc, Eric Piolle, devait assister ce soir au spectacle de la compagnie Ta... Euh, pardon, pas Tartiflette, Artiflette, pardon. Le spectacle s'appelait "Les Copains d'en bas", attention ce n'est pas du vulgaire théâtre, c'est un genre nouveau, nous apprend le site de la mairie entre théâtre et récit-conté, tissé de mots et de musique, de la bouillie subventionnée donc. Alors sur le bandeau qui a été ajouté sur l'affiche par la mairie, qui était la puissance invitante pour ce spectacle, il y avait cette phrase, "comment vivre au quotidien à proximité d'un point de deal." Donc Eric Piolle laisse les dealers pourrir la vie des habitants et même celle d'une école maternelle il y a quelques mois, et il invite à faire ami ami avec les dealers, parce que eux aussi ont un cœur ces dealers lors d'une tournée en 2023. Avec sa pièce, l'auteur de cette pièce déclarait, le plus grand dealer est aussi un grand frère, mais les difficultés de la vie l'ont parfois poussé à être violentes ces pauvres petits. Alors cette affaire a évidemment cette affiche, notamment a enragé nombre de grenoblois qui se sont défoulés sur les réseaux sociaux, sans doute d'afféreurs et haquets qui devraient être envoyés dans une cité sensible pour leur apprendre à vivre ensemble. Résultat, Artiflette a déclaré forfait avec la polémique, c'est ce qu'on peut appeler une forme de self-conseil culture, une culture de l'auto annulation.
"Tout le monde sait aujourd'hui, et notamment les grenoblois, que le vivre ensemble est une vaste blague."
Patrick Roger : Alors pourquoi en parler du coup Elisabeth ?
Elisabeth Lévy : Parce que, qu'il soit annulé ou pas, le projet est quand même révélateur de l'idéologie d'Eric Piolle et d'ailleurs de beaucoup d'élus de gauche. C'est la réécriture du réel par la propagande multiculturelle. Alors je vous raconte quand même la pièce, parce que ça vaut le coup, un couple de bobos en quête d'aventure, Ben, je sais plus comment s'appelle, s'accompagne, s'installe dans un HLM pour vivre la mixité sociale. Comme ces gens sont exotiques chéri. Ils rencontrent donc Asia, la voisine marocaine qui leur apporte des couscous fumants, Kenny, une maman malgache pleine de rêve, Bachir, l'épicier d'enfance qui leur fait crédit, je vous conseille d'essayer, ou encore les jeunes casquettes et barbichettes. C'est donc le paradis de la convivialité, cette cité, sauf que bien sûr, ce récit nœud nœud est malheureusement totalement mensonger. Vos copains d'en bas tweet une certaine kérima à l'intention du maire, terrorisent la population, tirent à balles réelles, sèment la mort. Vous avez de drôles de copains. Ce qui enrage les citoyens, plus encore que le désastre qu'ils vivent souvent dans ces cités, notamment avec les dealers, c'est qu'on leur interdisent de dire qu'ils le vivent. Mais c'est fini, le réel se rebiffe. Tout le monde sait aujourd'hui, et notamment les grenoblois, que le vivre ensemble est une vaste blague. La coexistence des cultures, une source de difficulté, la vie avec les dealers, un enfer. Alors, Eric Piolle et tous les bonimenteurs de son espèce devraient se rappeler qu'ils ont des électeurs. Avec les musulmans, en Seine-Saint-Denis, les insoumis font du clientélisme, au moins ils les draguent sur quelque chose, mais en se soumettant aux voyous, on ne drague personne, sinon les voyous. Parce que voyez-vous Patrick, même les électeurs écolos aiment vivre en paix.