Élisabeth Lévy réagit à l'arrivée de Rachida Dati au gouvernement
Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture :Élisabeth Lévy réagit à son arrivée au gouvernement
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"Nous avons aussi en commun d'incarner la diversité culturelle qui fait la force de notre pays."
Patrick Roger : Il est 8h et 12 minutes Lévy sans interdit. Bonjour Elisabeth Lévy.
Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.
Patrick Roger : Vous revenez sur l'arrivée de Rachida Dati au ministère de la Culture où il y a déjà eu beaucoup de commentaires, hein ?
Elisabeth Lévy : Oui, alors vous savez, j'ai déjà, j'ai toujours eu un faible, enfin vous ne le savez pas d'ailleurs, j'ai toujours eu un faible pour Rachida Dati, son côté ambitieux, intrigante, sa façon de porter la haute couture française très chic, son combat de chipie avec Hidalgo qui m'amuse. Mais la passation de pouvoir, c'était déjà inquiétant, ça donnait l'impression que Rachida Abdul Malak cédait la place à Rima Dati ou le contraire, et pas seulement, parce qu'elles se sont données du cher Rachida, cher Rima. Alors, la première chose c'est que tous deux jouent, Dieu violon, sur le thème « Je suis une femme issue de la diversité » comme si ça leur conférait une once de plus-value, écoutez. Alors, vous l'avez dit, on n'entend pas le son, pardon, je vais vous le dire, voilà ce qu'a dit madame Dati. Vous l'avez dit madame la ministre, cher Rima, nous avons cela en commun, la liberté de penser, notamment pour les femmes, une liberté de parler, notamment pour les femmes, une liberté de créer, notamment pour les femmes. Nous avons aussi en commun d'incarner la diversité culturelle qui fait la force de notre pays. Alors, citons aussi les propos lunaires de Rima Abdul Malak, tenu sous le regard enamouré des patronnes de l'audiovisuel public Delphine Ernotte et Sybille Veil. Face à la désinformation, à la simplification trop fréquente de la pensée, a-t-elle dit « Suivez mon regard », elle salue le service public de l'audiovisuel dont, dit-elle, les équipes travaillent avec rigueur en toute indépendance la bonne blague. Alors Rima Abdul Malak aura méconnu jusqu'au bout le sens de sa fonction, garantir le pluralisme des médias, et pas le piétiner avec sa croisade personnelle contre les chaînes Bolloré. Or, pourquoi je parle de cela ? Parce qu'en public, eh bien Rachida Dati professe la même admiration pour le service public, elle avait déclaré que France Inter ça fait partie du parcours républicain des Français.
"En réalité, ça témoigne d'une soumission idéologique au gauchisme culturel."
Patrick Roger : Bon, votre dossier est un peu léger là, quand même, Elisabeth Lévy.
Elisabeth Lévy : Bah pas tant que ça, parce qu'en réalité, ça témoigne d'une soumission idéologique au gauchisme culturel. Alors Rachida Dati n'y croit même pas, elle ne veut pas être Ricard sur France Inter, c'est tout. De même, quand elle arbore son statut de femme et de maghrébine, elle sert à l'air du temps en multi-culti, au lieu de défendre l'universalisme. Alors, pour son arrivée, ses premiers pas, elle aurait pu affirmer que la culture n'est pas la propriété de la gauche, rappeler que le ministre n'est pas là pour diffuser la propagande progressiste, ni pour distribuer des bons et des mauvais points aux médias, ni d'ailleurs pour promouvoir une culture mondialisée, mais pour permettre aux Français d'accéder à leur héritage commun. Après Réma Abdelmalak, dont les initiatives s'appelaient par exemple la Relève ou le Nouveau Monde, tout un programme en soi, on attendait que Rachida Dati assume une vision conservatrice de la culture, orientée justement vers la préservation de cet héritage. Ce n'est pas en disant ce que le Monde et la presse de gauche veulent entendre qu'elle fera mentir ce qui la voit simplement comme une traîtresse de droite.