Débat sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution
Elisabeth Lévy réagit au débat sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"Alors, la vérité, Patrick, c'est que personne ne remet en cause le droit à l'IVG, à part quelques groupes ultra catholiques."
Patrick Roger : 8h13, oui mon micro était resté ouvert pendant la pub, pas pendant toute la pub, mais évidemment j'ai eu énormément de messages, heureusement rien de dramatique parce que souvent quand on a un micro, évidemment parfois il y a des plaisanteries. Alors surtout quand vous avez autour de vous, Françoise de Goin, Élisabeth Lévy.
Elisabeth Lévy : Et je tiens à dire qu'il nous arrive de parler de choses plus élevées !
Patrick Roger : Bon, non mais c'est vrai, on devrait faire l'inverse. On va vous enregistrer justement aussi pendant ces moments de la pub, et on diffusera à certains moments, tiens-le, le soir par exemple. Bon, Élisabeth Lévy, plus sérieusement bonjour tout de même.
Elisabeth Lévy : Bonjour, bonjour à tous.
Patrick Roger : Lévy sans interdit, alors l'inscription de l'avortement, l'IVG, dont la constitution, va être discutée aujourd'hui à l'Assemblée nationale. On a entendu dans le journal tout à l'heure des féministes qui s'en réjouissaient, mais il y a un débat.
"Oui, ben, rentrons la recette de la blanquette de veau dans la Constitution aussi, parce que la bonne question, c'est plutôt pourquoi le constitutionnaliser ?"
Elisabeth Lévy : Le vote sera reporté tout de même à mardi prochain, il devait avoir lu aujourd'hui après la Déclaration de politique générale du Premier ministre. Et ce texte devrait ensuite passer au Sénat, puis ensuite au Congrès, c'est-à-dire la réunion des deux assemblées où il devrait obtenir 3/5 des voix. Alors en octobre, le sénateur socialiste Patrick Caner était très confiant, "Je serai surpris disait-il. Si le texte ne passait pas, il y aura une pression médiatique et populaire qui rendra une majorité possible". Alors médiatique, c'est certain, populaire. Je suis pas sûr que les Français trouvent ça prioritaire, puis l'argument, si vous voulez, qui a été avancé, c'est que l'IVG est menacé dans plusieurs pays du monde, notamment aux États-Unis. Bah oui, alors à ce compte-là, interdisons le Ku Klux Klan en France, puisqu'il s'est mis encore aux États-Unis. Alors, et enfin, une majorité, nous dit Patrick Caner, bah on pourrait quand même avoir un petit remake du psychodrame loi immigration. Parce que face à l'enthousiasme progressiste du bloc gauche macronier à l'Assemblée nationale, les sénateurs LR semblent avoir des envies de résistance conservatrice. Gérard Larcher, hier, s'est dit, opposé au texte, personnellement, la Constitution, dit-il, n'est pas un catalogue de droit sociétaux. Alors, la vérité, Patrick, c'est que personne ne remet en cause le droit à l'IVG, à part quelques groupes ultra catholiques, on va dire comme ultra-droites, plutôt inoffensifs, ce qui fait une différence avec ce qui se passe aux États-Unis. C'est encore un petit coup d'Emmanuel Macron, une cuillère pour la gauche, et cette gauche, justement, adore se battre contre des ennemis imaginaires. Alors, une extrême droite pro-life, si vous voulez, qui se déploierait, eh bien, ce serait son rêve.
Patrick Roger : Oui, mais alors, si tout le monde, finalement, vous écoutez quand même pour ce droit, pourquoi, en fait, ne pas le rentrer dans la Constitution ?
Elisabeth Lévy : Oui, ben, rentrons la recette de la blanquette de veau dans la Constitution aussi, parce que la bonne question, c'est plutôt pourquoi le constitutionnaliser ? (...)