Fin de vie : Elisabeth Lévy réagit au projet de loi sur l'aide à mourir
Fin de vie : Elisabeth Lévy réagit au projet de loi sur l'aide à mourir. Écoutez sa chronique
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 2 premières minutes de votre émission :
"Il condamne à l'indignité ceux qui ne veulent pas mourir."
Patrick Roger : Il est 8 heures et 12 minutes, Lévy sans interdit, bonjour Elisabeth Lévy.
Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.
Patrick Roger : Alors vous allez revenir sur la fin de vie qui, après la constitutionnalisation de l'IVG, certains disent qu'ils veulent revoir la clause de conscience. Expliquez-nous.
Elisabeth Lévy : Pardon, oui enfin je vais surtout revenir sur le projet lui-même, pardon Patrick. Alors d'abord je voudrais faire deux remarques préalables. La première c'est que je ne connais absolument pas les souffrances qui accompagnent souvent la fin de vie et la nécessité de les apaiser. Cependant je trouve que c'est un sujet qui est trop délicat pour les certitudes et aussi pour le militantisme. Je trouve ça bizarre qu'on milite pour ça. Bon, alors cela dit, ceci étant je trouve ce projet troublant même si on a proscrit le terme mourir dans la dignité, un terme affreux selon moi parce qu'il condamnait ou il condamne à l'indignité ceux qui ne veulent pas mourir. Donc, aide à mourir c'est tout de même mieux. Et cependant il faut quand même préciser que ce projet ne proscrit pas contrairement à ce qu'on a dit le suicide d'assisté puisque celui-ci est tout de même dans certains cas ouvert à ceux qui ne peuvent pas s'administrer le produit eux-mêmes. Donc on ouvre quand même une voie. Et je voudrais, avant de revenir sur ce qui se passe chez nous, parler des expériences étrangères, parce qu'on commence toujours par des lois très restrictives et puis finalement on ouvre au fur et à mesure au Canada depuis 2016. Donc des patients atteints de maladies incurables peuvent demander l'assistance au suicide mais aujourd'hui qu'est-ce qui se passe ? On discute pour l'ouvrir aux mineurs de plus de 12 ans et aux malades mentaux. Et de nombreux cas au Canada révèlent une pression sur les vieux qui sont conduits à se sentir inutiles. Par exemple, on a aussi accordé l'euthanasie à un homme qui ne supportait pas le bruit dans une maison de retraite. Il y a beaucoup de cas comme ça. Et rappelez-vous en Belgique, on avait aidé une adolescente à mourir. Alors c'est pas très encourageant.
Patrick Roger : Mais sous prétexte qu'il y a des excès, on ne fait rien alors ? (...)