Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Elisabeth Lévy réagit à la polémique Aya Nakamura
En France tout ne finit pas en chanson, mais en polémique. Celle-là est partie en flèche alors que personne n’a confirmé que la chanteuse était pressentie pour revisiter Edith Piaf pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.
Ce choix a suscité une salve de critiques, dans les rangs de la droite identitaire. La chanteuse a été huée au meeting de Reconquête, quoique beaucoup moins que François Hollande (je déteste les huées, c'est le signal faible de la barbarie)
Un groupuscule Les Natifs a posté ce commentaire « Ya pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako !» Certes, ils font référence à son origine et ses cultures africaines, et pas à la couleur de sa peau. Mais la différence est trop subtile pour les laver du reproche de racialisation. C'est déplorable, mais c'est passablement insignifiant.
Ça a aussi déclenché un ridicule festival postures antiracistes, faisant de cette chanteuse pour ado la nouvelle Barbara. Culminant avec le consternant numéro Amélie Oudéa-Castéra essayant de se la jouer jeune en chantant DjaDja. C’est un naufrage.
Pourquoi une noire ne pourrait-elle pas représenter la France ?
Mais en dehors des misérables insulteurs anonymes des réseaux sociaux, personne ne dit ça, même si beaucoup le pensent !
Une noire native de Bamako peut parfaitement aimer et représenter la culture française. Mais on peut penser que Aya Nakamura n’est pas le meilleur choix sans être traité de raciste. Comme le dit Marion Maréchal, elle ne chante pas en français, mais dan un sabir qui mélangeant l’argot des cités, le verlan, et dialecte des rues africaines : "suis pas ta catin, Djadja, genre, en catchana baby, tu dead ça..." Vous m’enverrez la traduction !
C'est un choix idéologique. On veut représenter la France à partir des apports extérieurs. Il faut valoriser la nouvelle France. La culture française traditionnelle/majoritaire ne doit avoir aucune préséance.
Après tout, peut-être qu’Aya Nakamura fera taire ses détracteurs en nous offrant une belle interprétation classique d’un standard français. Elle aura du mal à faire aussi tarte que la Marseillaise truffée de niaiseries qu’on nous a infligée le 8 mars.