Au Québec, Gabriel Attal défend la laïcité française
Au Québec, Gabriel Attal défend la laïcité française : écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 2 premières minutes de votre émission :
"Alors est-ce qu'il faut en conclure que la laïcité est dépassée, Elisabeth Lévy ?"
Patrick Roger : Il est 8h15, Elisabeth Lévy sur le regard des jeunes, notamment sur la laïcité, alors que ce week-end au Québec, Gabriel Attal a défendu justement une forme de laïcité à la française. Bonjour Elisabeth.
Elisabeth Lévy : Oui, alors le premier ministre n'a pas crié « Vive le Québec libre » comme le général de Gaulle en 1967, mais il a vanté la laïcité, modèle que, selon lui, la France et le Québec comptent en partage. Alors en réalité, la laïcité québécoise est beaucoup plus soupe pour ne pas dire mal que la nôtre. La loi 21, qui a été votée en 2019, interdit le port de signes religieux aux seuls agents de l'État, et pourtant elle exaspère le reste du Canada, comme nos lois à nous exaspèrent le reste du monde d'ailleurs. Alors en France, la laïcité est indissociable de l'histoire de la République à laïc, c'est le septième mot de la Constitution. On aime penser, du coup, que la laïcité, c'est l'arme fatale contre l'islamisme et le séparatisme. Dès qu'un problème survient, c'est-à-dire à peu près tous les jours, on dégaine le mot magique. Il y a des référents laïcités, des cours de laïcité, des prix laïcités, une journée de la laïcité de la fonction publique, et Carole Delga crée en Occitanie un conseil régional de la laïcité. Bref, Patrick, tout le monde est laïque. Visiblement, ça n'impressionne pas vraiment les frères musulmans et les autres propagandistes de l'islamisme d'atmosphère qui imprègne à des degrés divers une majorité, aujourd'hui tous les sondages le confirment, de jeunes musulmans par exemple, ils sont massivement hostiles à la loi de 2004.
Patrick Roger : Alors est-ce qu'il faut en conclure que la laïcité est dépassée, Elisabeth Lévy ?
Elisabeth Lévy : Bah non, mais en fait il faut faire attention parce qu'il faudrait quand même s'entendre sur ce qu'elle est, que le mot est très galvaudé, ce qu'elle est, c'est un régime juridique, un esprit aussi, qui demande aux religions, aux identités particulières, de s'aider devant la loi commune et l'identité nationale, et d'être donc discrets dans l'espace public. (...)