single-emission.php

Par

"Nous avons la droite la plus bête du monde"


"Nous avons la droite la plus bête du monde" : écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy

Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.

Par Elisabeth Lévy et Patrick Roger

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :

"Le cordon sanitaire existe toujours !"

Patrick Roger : Il est 8h13, Lévy sans interdit, bonjour Elisabeth Lévy.

Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick.

Patrick Roger : Alors vous revenez évidemment sur toutes ces négociations en politique et vous me dites que vous n'avez pas été entendue après votre chronique d'hier. Le cordon sanitaire existe toujours.

Elisabeth Lévy : Eh oui, personne ne m'écoute. Nous avons vécu hier une journée de dupes. La gauche se rassemble malgré ses divergences abyssales et la droite se désunit malgré ses convergences évidentes. Pourquoi ? Parce que depuis le 7 octobre, on le sait bien, l'antisémitisme ou la complaisance même avec le terrorisme parfois, c'est-à-dire l'antisémitisme c'est quand même un marqueur de ce qu'on appelle l'extrême droite, eh bien il n'est plus au Rassemblement National, il est chez LFI, chez certains LFI bien sûr. Mais comme l'a dit hier un de nos auditeurs, pour Olivier Faure, Carole Delga et les autres apparemment, c'est un "point de détail de l'histoire". Même Jérôme Guedj se tait prudemment. Est-ce qu'on le verra soutenir David Guiraud ou Danièle Obono ? D'après Le Monde, dans les réunions de crise, les objections de Raphaël Glucksmann ont été balayées comme des postures morales et la morale. On le sait, c'est bon pour les autres. Et le pire, c'est qu'ils remportent la mise, ils parviennent à mobiliser les plus nigauds de leurs électeurs sur le mode anti-RN parce que tout ce petit monde est heureux de retrouver ses vieux réflexes. Les lycéens Braillard se prennent pour Jean Moulin, des milliers de manifestants, prétendent sauver la démocratie en saccageant, en arrachant un drapeau français comme à Nantes, en cassant évidemment, en brûlant. Et personne ne mouffe, pas très peu, même d'informations à ce sujet. Et enfin, leur stupéfiante quand même, quand on voit ce qui vient de se passer depuis des mois, leur stupéfiante leçon de maintien, intimide encore une grande partie de la droite. Dès qu'Éric Ciotti a donc annoncé vouloir conclure un accord avec le RN, eh bien ils ont ressorti les éléments de langage des années 80, comme si on était encore à l'époque de Jean-Marie Le Pen, comme si rien n'avait changé. "L'accord de la honte", "heure les plus sombres", sans compter l'usage obsessionnel du signifiant extrême droite, qui ne désigne plus vraiment de signifié, pardon, de référent, il ne signifie plus grand-chose, mais ça effarouche le bourgeois.

"Les lycéens Braillard se prennent pour Jean Moulin, des milliers de manifestants, prétendent sauver la démocratie en saccageant..."

Patrick Roger : Bon, on verra aussi avec Françoise de Gaulle ce qu'elle en pense sur ce que vous avez dit. Mais on a entendu aussi exactement les mêmes choses à droite ?

Elisabeth Lévy : Ben oui, Gérald Darmanin qui trouvait Marine Le Pen trop molle lors d'un débat, eh bien il ose parler de Munich, des accords de Munich, ça veut dire quoi ? Ça veut dire, je traduis, ça veut dire "Jordan Bardella, c'est Hitler", c'est quand même vraiment tout en nuances. Et les LR, je l'ai dit, c'est de chantage, c'est droite indécrottable, veut être aimée de la gauche, elle veut être aimée des médias, qui délivrent les brevets de respectabilité. En réalité, il n'y a aucun dérapage à reprocher à Marine Le Pen, on peut évidemment être en désaccord avec eux, ce n'est pas le problème. Je dis juste, ça paraît être à partie normal maintenant, mais tant pis, on continue, puisqu'on aime ça, c'est tellement agréable, l'étalage de Vertu continue. (...)

À voir aussi :

Elisabeth Lévy le 11 juin 2024 : Législatives : Une union de la droite est-elle possible ? 

Elisabeth Lévy le 10 juin 2024 : Dissolution : Que penser du coup de théâtre d’Emmanuel Macron ?

Elisabeth Lévy le 5 juin 2024 : La députée LFI Rachel Kéké brandit un drapeau palestinien à l'Assemblée nationale, la séance suspendue

Elisabeth Lévy le 4 juin 2024 : Européennes : le RN utilise l'image d'un gendarme pour une affiche

Revenir
au direct

À Suivre
/