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Le Conseil de la magistrature s’inquiète des attaques contre l’État de droit et les juges


Le Conseil de la magistrature s’inquiète des attaques contre l’État de droit et les juges : écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy

Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.

Par Elisabeth Lévy et Benjamin Glaise

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :

"Le grand danger, c'est qu'on ose, certains osent, critiquer la justice."

Benjamin Glaise : 8h12 sur Sud Radio, Lévy sans interdit, bonjour Elisabeth Lévy.

Elisabeth Lévy : Bonjour Benjamin, bonjour à tous.

Benjamin Glaise : Je suis désolé, je vous brusque un petit peu parce que voilà, Françoise Degois est là, on commence déjà les débats.

Ça commence le souk déjà !

Benjamin Glaise : Juste après quand même, on va entendre votre chronique Elisabeth. Avec le conseil supérieur de la magistrature qui a publié son rapport annuel.

Elisabeth Lévy : Oui, alors permettez-moi de remercier Jean-Baptiste Roch qui est rédacteur en chef de Causeur et mon deuxième cerveau en quelque sorte, pour cette pépite, c'est lui qui me l'a trouvée. Alors le conseil supérieur de la magistrature qui est notamment l'autorité disciplinaire des magistrats qui se prononce sur les nominations, s'inquiète de l'état de droit. Très bien, mais pourquoi ? Eh bien parce que la justice est abondamment critiquée et ça c'est très grave, je cite, "l'autorité des décisions, même la légitimité des juridictions nationalisées européennes est contestée et ces attaques trouvent un large écho dans l'opinion publique, s'inquiète encore le CSM". Donc, cher Benjamin, ce qui met en péril l'état de droit, ce n'est pas que dans certains quartiers le droit d'aller et venir n'existe pas, ni que des multidélinquants s'en sortent avec une tape sur les doigts, ni que des gens sous OQTF se promènent en liberté, ni que les forces de l'ordre soient quotidiennement adressées, ni les millions de refus d'obtempérer, ni évidemment les prises de positions délirantes du syndicat de la magistrature qui fait que je n'aimerais vraiment pas être jugé par un de ces adhérents. Non, non, non, le grand danger, c'est qu'on ose, certains osent, critiquer la justice.

"Donc, finalement, on peut accuser sans preuve, c'est formidable."

Benjamin Glaise : Et après Elisabeth, si on commence a dénier sa légitimité à la justice, à ce moment-là il n'y a plus de contrat social.

Elisabeth Lévy : Oui, mais seule la légitimité, en termes de légitimité, seule celle des juridictions européennes est contestée, et d'ailleurs à raison, et notamment celle de la CEDH bien sûr. Celle-ci tient sa compétence de traité ratifié par le Parlement français, mais elle a fait évoluer, évidemment, cette compétence en fonction d'une idéologie, et avec une extension permanente du droit des individus contre celui des États. C'est ça sa logique, et je vous donne deux exemples. Elle a sommé la France, qui ne l'a pas fait d'ailleurs, de reprendre un terroriste tchétchène, mais alors parfaitement dangereux, parce que c'est droit de la défense, etc. Elle l'a fait, et dans une décision qui a fait très peu de bruit, sur MeToo, elle dit qu'on ne doit pas demander aux femmes qui accusent de prouver leurs accusations, parce que c'est faire peser trop de choses sur leurs épaules. Donc, finalement, on peut accuser sans preuve, c'est formidable. Alors oui, et en plus si on ajoute qu'il n'existe pas de peuple européen au nom duquel la CEDH pourrait juger, eh bien je trouve légitime de contester sa légitimité. En revanche, s'agissant de la justice française , qu'elle ait rendu au nom de peuple français, personne ne conteste sa légitimité, personne ne dit qu'il faut lui désobéir, parce que ce serait ça, contester sa légitimité. (...)

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