Retranscription des premières minutes du podcast :
- Brigitte Lahaye, Sud Radio. Le sexe au conseil.
- Alors Stéphane Clerget, en quoi le sexe serait sale ? On entend encore ça aujourd'hui, même si on l'entend moins.
- Et c'est vrai que la traduction du mot garde elle-même l'empreinte de cette image.
- Masturber, ça vient de l'association de deux mots latins, manus, main, et stuprares, souiller, salir.
- Donc on voit déjà comment le terme masturbation indique beaucoup de choses.
- Et puis ça donne aussi le mot stupre, qui est quand même un terme assez négatif.
- Alors je m'amuse un peu en disant ça, mais pourquoi serrer la main d'un étranger, ça serait moins sale que de toucher son propre sexe ? On peut quand même se poser la question, surtout après le Covid.
- Donc on pourrait dire juste un peu de bon sens, ça aurait raison de cette croyance.
- Stupide, qui fait le malheur de bien des solitaires s'étant adonnés à cet auto-érotisme stimulant.
- Bref, la masturbation, on le sait aujourd'hui, ça ne rend pas sourd, ça ne rend pas fou, ça ne rend pas épileptique.
- Les jeunes filles ne vont pas perdre leur virginité en se masturbant, ça ne réduit pas la taille du pénis ou du clitoris, comme ça ne diminue pas la sensibilité, parce qu'on entendait ça aussi.
- Alors, quant aux hommes, ils ne vont pas devenir stériles parce qu'ils éjaculent beaucoup, enfin bref.
- Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que quand même, il y a une sorte...
- Alors, est-ce que ça vient, et là je pose la question au pédopsychiatre, est-ce que ça vient du fait que quand un enfant se touche trop souvent, le parent va lui dire d'arrêter, va avoir un terme un peu trop fort ? Je pense que c'est pour le coup vraiment sociologique, c'est-à-dire qu'il y a eu tout un discours, parce que ça allait loin au XIXe siècle, on pensait même, enfin les médecins pensaient sérieusement que la masturbation...
- On attachait même, je crois, les mains des petits garçons...
- Parce qu'on pensait vraiment que ça entraînait des maladies graves, que ça favorisait l'alcoolisme...
- Le fameux docteur Tissot qui a écrit un livre sur...
- Mais oui, sur la dégénérescence mentale, donc tout ça, ça s'est mis en place à la fin du XVIIIe siècle, la médecine hygiénique, alors qu'avant on était paradoxalement un peu plus tolérants.
- Et finalement, c'était coupable, la sexualité était de toute façon coupable, mais tout était coupable, de faire l'amour avec sa femme sans faire le missionnaire, c'était coupable, la sodomie c'était coupable, tout était coupable, donc tout était mis un peu dans le même sac.
- Mais c'est vrai qu'à partir du début du XIXe, la fin du XVIIIe, il y a eu des choses plus coupables que d'autres, et notamment la masturbation, il ne fallait pas que...
- On considérait que c'était une perte d'énergie, et ça, ça vient des Romains aussi, c'est-à-dire qu'il ne fallait pas, perdre l'énergie, et d'ailleurs longtemps, les grands sportifs, jusqu'à il y a 30 ans, on leur interdisait...
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