Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, le supplément média.
- Le supplément média avec Olivier Rosenzweig, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, vous êtes journaliste, réalisateur ce soir sur RMC Découverte.
- Un document incroyable, exceptionnel, crash de la German Wings, disant déjà le scénario du drame et on se disait avec Gilles juste avant l'émission, c'est un polar en fait que vous nous racontez, l'histoire de ce pilote qui a emmené à la mort ses passagers en fonçant dans une montagne et vous vous êtes, vous, intéressé au parcours de ce pilote, de ce qu'il avait mené à ce drame.
- Oui, on ne comprend pas ce crash si on ne s'intéresse pas à la personnalité d'Andreas Lubits.
- C'est extrêmement complexe et en même temps c'est passionnant parce que ça relève finalement d'un caractère humain, d'un homme qui au fil de sa vie avait qu'une seule, une seule envie, une seule passion qui a viré, on l'a appris par la suite, à l'obsession, c'est celle d'être pilote, d'être pilote de ligne, de voler, d'être dans les airs, il se sentait bien dans les airs et percevant que finalement cette passion, ce métier qu'il avait finalement touché du doigt pendant une petite année allait lui être retiré, on allait l'empêcher à terme de piloter au regard notamment de sa pathologie, de sa dépression lancinante, de sa psychose qui le perturbait, il ne voulait sans doute pas le voir, il n'a pas supporté et il a pris d'une certaine façon les devants, les devants et avec cette volonté forcenée au moment d'engager l'Airbus A320 au départ de Barcelone vers Düsseldorf avec cette volonté de cracher l'avion dans un scénario très bien ficelé, particulièrement prémédité.
- C'est effectivement toute cette notion de préméditation qui, je suis d'accord, relève d'une forme de polar, on dépasse le crash aérien purement technique et ça relève de l'humain.
- Parce qu'il y a une préparation, il y a une préméditation, c'est ça qui est fou.
- Oui et puis il a voulu mourir dans sa passion, c'est-à-dire que depuis l'âge de 14-15 ans, il était passionné d'avion parce qu'à un moment, il envisage quand même de se suicider de façon normale, on le voit dans votre doc où il fait des recherches sur se faire écraser, sauter d'un pont, mais il choisit ça parce qu'en fait il veut mourir de sa passion.
- Il y a sans doute de ça, c'est toujours délicat.
- C'est toujours effectivement dans une approche analytique, mais sans avoir le fin mot de l'histoire dans la mesure où Andreas Lobitz n'a jamais laissé de lettres explicatives.
- Personne n'était au courant de sa détresse psychique, psychologique, sa compagne, ses parents.
- Personne ne savait, il avait cadenassé finalement cette vie privée, ses rendez-vous médicaux successifs avec une quarantaine de médecins.
- Il avait fait en sorte effectivement de garder tout ça secret, mais il y avait en lui les ferments d'un mal-être très profond et vous le dites, ça a été relevé par la police allemande lors des perquisitions à Düsseldorf dans son appartement.
- Il avait une tablette et sur cette tablette, il avait fait des recherches sur des moyens relativement conventionnels de mettre fin à ses jours.
- Vous l'avez dit, ingérer des médicaments, se tirer une balle dans la tête ou se jeter sous un train.
- Et il y a eu à un moment donné une bascule, il a reçu son plan de vol avec ses prochaines échéances professionnelles, il est alors copilote pour la Germanwings.
- Il savait qu'il allait voler en direction de Barcelone et revenir ensuite à Düsseldorf.
- Et il a surtout eu à ce moment-là une sorte de déclic et vous le dites, il ne pouvait pas envisager d'arrêter de voler. Donc il s'est dit c'est soit la mort ou le vol et il a d'une certaine façon choisi les deux, il a décidé de mourir en volant.
- Non non, c'est ce qui est très fort effectivement, mais c'est aussi, ça interroge sur la responsabilité des compagnies aériennes, vous avez des témoignages de membres du BEA qui eux-mêmes s'interrogent en disant est-ce qu'on a un protocole aujourd'hui qui permettrait d'éviter ça ? C'est évidemment très intéressant. Alors moi je m'en remets aux instructions, au travail entrepris notamment par la justice...
Transcription générée par IA