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Le procès de Mazan ou le procès des hommes ?


Le procès de Mazan ou le procès des hommes ? Écoutez l'édito d'Elisabeth Lévy

Retranscription des premières minutes du podcast :

- Bonjour, Elisabeth. Bonjour, Jean-Jacques. Bonjour à tous.
- Vous allez bien, Elisabeth, ce matin ? Très bien.
- La semaine commence bien ? Bah oui, avec vous, cher Jean-Jacques.
- Merci, Elisabeth. C'est gentil. Le procès de Mazan. L'accusé n°1 est toujours malade.
- On ne sait pas si le procès ne sera pas reporté. C'est possible. Suspendu et reporté.
- Alors pour vous, ce procès de Mazan, c'est le procès des hommes. Pourquoi ? Bah oui, parce que c'est la petite musique qui monte et elle repose sur un sophisme.
- Ces violeurs présumés sont des hommes ordinaires. Tous les hommes sont ordinaires.
- Ça, c'est un truisme. Donc tous les hommes sont des violeurs en puissance.
- Si on est toutes giselles, comme le clamaient les manifestantes ce samedi, il y avait des manifestations organisées pour la cause des femmes, eh bien tous les hommes sont un peu Dominique Pellicot.
- Alors je vous donne quelques exemples. Anne-Cécile Maïffert, présidente de la Fondation des Femmes, dénonce le silence des hommes.
- Depuis trois semaines ou quinze jours, seules des femmes s'indignaient.
- Ce qui est totalement faux, du sort de Mme Pellicot.
- « Allons-nous voir enfin », écrit-elle, « que la culture du viol bénéficie de la solidarité masculine et de l'impunité de nos institutions ».
- Bah non, on ne va pas le voir parce que c'est faux.
- Camille Kouchner, dans Libération, elle a aussi publié la même tribune dans El País.
- Ça s'appelle ? Ça s'appelle ? Ce sont simplement des hommes.
- Et elle parle dans ce texte d'un monde, je cite, « où les hommes, les hommes, ont le pouvoir de croire qu'un mari peut disposer du corps de sa femme, les hommes, pas des hommes ».
- Et elle s'étonne de l'étonnement des observateurs, je cite encore, « comme si les violences faites aux femmes n'étaient pas la norme ».
- Ah bon ? Eh bien nous y sommes, la norme donc ce seraient les violeurs, les prédateurs et les agresseurs.
- Oui, la plupart des hommes sont des violeurs ? Non, la plupart des violeurs sont des hommes, si vous voulez.
- La plupart des violeurs sont des hommes.
- Oui.
- Et la majorité des empoisonnés.
- Les empoisonneurs sont des empoisonneuses, mais on ne dit pas que toutes les femmes sont des empoisonneuses.
- La plupart des violeurs sont des hommes, ça ne veut évidemment pas dire que la plupart des hommes sont des violeurs.
- Pitié ! Alors vous savez, on invoque beaucoup cette expression, la banalité du mal, expression appliquée par Anna Arendt à Eichmann, où on parle aussi, je l'ai dit, des hommes ordinaires, ça c'est le titre d'un essai sur un bataillon de SS formé de braves types qui étaient devenus évidemment des brutes sans nom.
- Eh bien, ça ne signifie pas...
- Cette question de la banalité du mal, que tous les hommes sont des criminels, mais que tous, les hommes comme les femmes d'ailleurs, peuvent le devenir, personne n'est immunisé.
- Et alors, nous avons pourtant le droit au récit totalement délirant de l'impunité et de...

Transcription générée par IA

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