Retranscription des premières minutes du podcast :
- Un vrai Béarné, quoi ! Vous l'avez entendu, dès qu'il y a un micro, il ne peut pas s'empêcher de parler.
- Non, c'est dès qu'il y a un Béarné, je peux pas m'empêcher de parler.
- Françoise, bonjour tout de même. Bonjour, mon cher Patrick.
- Pour la deuxième fois en quelques jours, Emmanuel Macron désavoue François Bayrou et également Bruno Retailleau.
- Mais c'est surtout quand même François Bayrou qui est le Premier ministre.
- Comme nous l'apprend ce matin le Figaro, il y a une crise au sein de l'exécutif.
- Oui, sur la question de l'Algérie. Et pourquoi il fait ça ? D'abord, il l'a fait deux fois. Au Portugal, c'était vendredi. Et ce matin, dans les colonnes du Figaro.
- Alors on se souvient, Patrick, on rembobine un peu le film, que François Bayrou avait suivi son ministre de l'Intérieur en évoquant lui aussi la menace de suspendre, voire de rompre, le fameux accord de 1968, une forme d'ultimatum.
- Eh bien ce matin, le président de la République nous dit deux choses dans les colonnes du Figaro.
- C'est des propos rapportés, mais il l'a fait parce qu'il...
- Il veut que ça se sache. Petit 1, ces traités internationaux relèvent de la présidence de la République.
- Pas du Premier ministre et pas d'un ministre de l'Intérieur.
- En oubliant quand même au passage Emmanuel Macron de rappeler qu'il ne peut pas décider tout seul quand même dans son bureau sans avoir un accord à minima avec son chef de gouvernement.
- Mais en tout cas, il dit « Restez sur vos plates-bandes. Ça, les traités internationaux, c'est mes plates-bandes. » Et petit 2, eh bien il dit « Il n'est pas question de suspendre ou de rompre cet accord, mais de le renégocier. » Il joue un peu sur les mots, mais il ouvre une crise avec son exécutif et entre peut-être enfin, j'ai envie de dire, en cohabitation.
- Une vraie cohabitation, parce que pour le moment, on avait une cohabitation d'opérettes avec une co-construction Matignon-Élysée, malgré ce que pouvait en dire François Bayrou.
- Cette fois, ça n'est plus le cas. C'est une vraie divergence publique.
- Mais que pense Emmanuel Macron sur la question algérienne ? C'est ça qu'il faut se poser ce matin.
- On a vu le président penduler depuis 7 ans de façon incroyable.
- Quand il était candidat à Yves-Alger, qu'est-ce qu'il dit ? Il dit...
- « C'est un crime contre l'humanité. » Il se rétracte.
- On l'a vu discret, neutre dans la question du Sahara occidental, avant de prendre fret écoche pour le Maroc, ce qui nous vaut d'ailleurs aujourd'hui la crise d'aujourd'hui.
- Alors aujourd'hui, il réaffirme son autorité en voulant revenir au fond, c'est-à-dire à la diplomatie, aux discussions loin des caméras.
- Mais quelles discussions ? C'est ça le sujet.
- On sait parfaitement les entrelacs qu'il y a entre les sentiments passionnels entre nous et l'Algérie, les intérêts économiques, également les 800 000 franco-algériens qui vivent dans ce pays, et puis un pays qui emprisonne Wolem Saint-Saëns, un pays qui est une dictature et qui met en coupe réglé son pays depuis des années.
- Que veut Emmanuel Macron quand il dit « on repart sur les discussions » ? Le symbole le plus fort, ce serait d'obtenir la libération, par exemple, de Wolem Saint-Saëns.
- Mais qu'est-ce qu'il cherche Emmanuel Macron derrière cette crise algérienne ? La même chose que derrière la crise ukrainienne, évidemment.
- Retrouver sa place de leader, de président, qu'il ne tourne plus tout seul en rond dans son bureau, mais se retrouve au centre du jeu.
- Pour le moment, il y est vraiment.
- Et ça lui réussit, parce qu'il faut quand même reconnaître que depuis 15 jours, les différentes vagues de sondages montrent une chose.
- Emmanuel Macron remonte.
- Il est bas à 32, mais plus 4, plus 5.
- C'est-à-dire qu'il est en train d'arriver à se dissocier totalement de cet exécutif, de ce gouvernement où on a un Bayrou qui est vraiment dans les chaussettes en termes de sondage, Retailleau qui est fringant, mais qui ne va pas le rester très longtemps, parce qu'on appelle ça un phénomène de bulle médiatique, surtout s'il n'a pas de résultats au ministère de l'Intérieur.
- Et donc, Emmanuel Macron...
- Emmanuel...
Transcription générée par IA