Retranscription des premières minutes :
- Très intéressant, vraiment très intéressant, nous sommes maintenant pour parler politique, Général Trinquant, parler politique avec Arlette Chabot, Arlette, bonjour, Arlette, réquisitoire très sévère, on en parlait tout à l'heure, contre Nicolas Sarkozy, le procureur donc du Parquet National Financière qui s'étend de prison 300 000 euros d'amende contre Nicolas Sarkozy, qui dénonce l'outrance de la peine réclamée, qui ne vise, dit-il, qu'à masquer la faiblesse des charges alléguées, c'est sévère, on ne va pas porter de jugement sur le fond, parce qu'on n'a pas suivi le procès, on a toujours la même question, Jean-Jacques, à chaque fois qu'il y a un jugement qui vise Nicolas Sarkozy, on se demande s'il y a un acharnement ou non des juges, une vengeance contre celui, on le rappelle aussi, qui les qualifiait de laxistes, d'irresponsables, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, et les comparait à des petits pois.
- Sans saveur qu'ils se ressemblent tous lorsqu'il était président de la République.
- Ou bien a-t-il quand même commis des imprudences, évidemment, Nicolas Sarkozy ? C'est sûr, c'est qu'il y a un cumul des condamnations aujourd'hui.
- Un an de prison, six mois avec sursis dans l'affaire Big Malion.
- Il porte, on le sait, un bracelet électronique, aménagement de sa peine de trois ans de prison, dont une année ferme dans le dossier des écoutes téléphoniques, Bismuth, et puis, et puis, cette affaire.
- Et ce réquisitoire d'hier.
- Alors, le réquisitoire, c'est vrai, est particulièrement sévère, puisque Nicolas Sarkozy est présenté comme le donneur d'ordre, l'instigateur, le bénéficiaire d'un pacte de corruption.
- Ça n'est pas rien.
- C'est le mot, corruption.
- Corruption, évidemment, qui a été prononcé.
- Les magistrats n'ont pas véritablement établi de preuves convaincantes de la présence d'argent libyen dans le financement de la campagne de 2007.
- Ils s'appuient sur un faisceau d'indépendance.
- Ce qui est extraordinaire dans cette histoire, c'est qu'effectivement, il n'y a pas de preuves.
- Et en même temps, la défense n'a pas apporté, n'a pas pu apporter les preuves de ce qui n'était pas, si je puis dire.
- Donc, le réquisitoire, c'est le faisceau, effectivement, d'indice, avec des phrases, c'est vrai, qui interpellent.
- Ce qui concerne Nicolas Sarkozy, c'est ce que dit le procureur.
- « Habité par une ambition dévorante, prêt à sacrifier honnêteté, probité, droiture, les valeurs dont il devait être l'incarnation. » On est plus dans la morale.
- Plus que dans le droit.
- Bien. Et puis, il a dit, autre rendez-vous judiciaire, « Nous connaîtrons la décision du tribunal correctionnel dans l'affaire des assistants parlementaires européens du RN. » Oui, ça, c'est encore...
- Marine Le Pen passe un mauvais week-end.
- Mauvais week-end parce qu'effectivement, au bout du compte, elle pourrait ne pas pouvoir être candidate à l'élection présidentielle.
- Pourquoi ? Parce que si elle est reconnue coupable, elle sera forcément condamnée à une peine d'inéligibilité.
- C'est automatique lorsqu'il s'agit d'une condamnation.
- Pour détournement de fonds publics, en l'occurrence fonds européens.
- Et on se souvient du réquisitoire qui avait demandé l'exécution provisoire immédiate de la peine.
- Alors ça, ça pose un problème.
- Ça veut dire qu'effectivement, la peine s'applique donc immédiatement avant la fin de tous les recours et donc la condamnation définitive.
- Donc, ce provisoire pourrait avoir des conséquences très importantes.
- Alors, aujourd'hui, aux amateurs de droit...
- Alors, au Conseil constitutionnel, je conseille de surveiller ce que va faire justement le Conseil constitutionnel qui est saisi d'un cas un peu comparable, même si c'est un élu municipal de Mayotte, mais soumis lui aussi à une exécution provisoire de peine.
- C'est très compliqué en droit.
- Ce qui est important, c'est d'imaginer que le choix du Conseil constitutionnel de valider ou non cette exécution provisoire de peine pourrait influer d'une certaine manière.
- Alors, laquelle ? C'est toujours un peu un mystère.
- Mais quand même, influer sur ceux qui décideront du sort de Marine Le Pen et en quelque sorte du sort aussi de la vie politique française.
- Merci beaucoup, Arlette Chabot.
- C'était passionnant.
- Guy Carlier sera avec nous tout à l'heure.
- Vous revenez, Arlette, évidemment.
- On a besoin de vous, 7h53.
- .
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