Retranscription des premières minutes :
- Nous y reviendrons avec Elisabeth Lévy et j'y reviendrai tout à l'heure avec Julien Audoul qui sera notre invité de 8h30 à 9h.
- Bien, vous venez d'entendre Patrick Maisonneuve, François Degois. Marine Le Pen est donc condamnée, 4 ans de prison dont 2 avec sursis et 2 avec bracelet électronique, 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire. Alors l'État actuel pourrait ne pas être candidate à la présidentielle. Bon, c'est un choc politique.
- Ah bah oui, c'est même un séisme de magnitude 9, vous voyez, Jean-Jacques, parce qu'on ne connaît pas encore les répliques.
- D'abord parce que c'est jamais arrivé, en réalité. Ça ne s'est jamais produit, sauf peut-être avec François Fillon, mais il était déjà engagé dans la course à la présidentielle.
- Alors la première réplique, ça a été celle de Marine Le Pen hier à 20h sur TF1. Combative, ça, c'est sûr, sur la forme, mais en fait vaincue avec un discours un peu décousu.
- Pourquoi ? Parce que Marine Le Pen, on sent fort intérieur. C'est très bien que ce petit chemin dont elle parle, existe à peine. Il faudrait quoi ? Il faudrait que la cour d'appel examine avant 18 mois, quand on sait, comme nous l'a dit Jean-Yves Le Bon, que les délais, c'est minimum 2 ans. Avant 18 mois, un appel à sursoi à l'exécution provisoire. Comment l'imaginer tant le tribunal a pris soin d'argumenter l'ensemble de ces peines ? Je rappelle que ça fait 152 pages et que ça a duré 2h30 l'explication de texte. Alors on a compris hier la défense de Marine Le Pen. C'est la République des juges.
- C'est le viol de l'état de droit. Tellement fort d'ailleurs qu'on en oublie, Jean-Jacques, et je vous remercie de le préciser, qu'on en oublie la condamnation.
- Parce que c'est une condamnation très lourde pour détournement de fonds. Plus de 4 millions d'euros sans enrichissement personnel.
- Quand bien même la cour d'appel lèverait l'exécution provisoire, vous imaginez une candidate condamnée pour détournement de fonds faire campagne tranquillement ? Ça me paraît tout à fait impossible.
- Oui, parce qu'en appel, elle peut être innocentée comme elle peut être condamnée à nouveau.
- Absolument, plus durement même.
- Et oui, peut-être plus longuement, je ne sais pas. Mais si elle est condamnée à nouveau, ça serait difficile pour elle de se présenter quand même.
- Toute la défense tourne autour de la fameuse exécution provisoire.
- Oui, alors je rappelle, on va être bien sûr, je rappelle que le tribunal n'a fait qu'appliquer une loi.
- Mais sur les parlementaires, ce qui est extraordinaire dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui, je vois des parlementaires critiquer, un jugement qui applique la loi votée par des parlementaires.
- Je veux dire tout ce qu'on veut.
- Et puis cette loi a été très largement votée. Et puis vous parlez d'une personne qui s'appelle Marine Le Pen.
- Vous savez, les réseaux sociaux, c'est terrible parce que remonte une vidéo d'il y a quelques années où Marine Le Pen demandait l'inéligibilité à vie, vous imaginez.
- Voilà, donc cette exécution provisoire, en fait, elle est argumentée sur deux points.
- Le premier, c'est empêcher la récidive. Et ça n'a rien de farfelu, contrairement à ce que j'entends depuis hier, car elle a été reconnue coupable d'avoir mis en place un système, c'est ça, le principe du système de détournement, l'empêcher donc de recommencer. Ça, c'est le point de vue du tribunal.
- Et puis deuxièmement, on ne l'a pas assez dit, mais le tribunal ne veut pas qu'elle puisse faire appel et se présenter à une élection présidentielle avec la possibilité que l'immunité présidentielle suspende l'ensemble de la procédure judiciaire.
- Ça, c'est probablement l'argument le plus fort dans l'exécution provisoire.
- Mais sur l'exécution provisoire, c'est là où il y a débat.
- Vous me disiez que j'arrive le borgne. Il y a là débat. Est-ce que la loi est bien écrite ou pas bien écrite ? Ça va bien. Les conséquences politiques sont déjà visibles.
- Oui, parce qu'hier soir, Marine Le Pen, vous l'avez vu Jean-Jacques Comoy, c'est ce qu'on s'est dit ce matin, elle n'a pas passé le flambeau à Jordan Bardella. Et elle l'a même fait d'une manière assez cavalière.
- Quand on lui dit est-ce que c'est Jordan...
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