Retranscription des premières minutes :
- Bien. Voilà une idée qui fait débat. Jean-François Kély, bonjour. Bonjour, Jean-Jacques.
- Laurent Wauquiez provoque un tollé avec sa proposition, à la une du GD News, d'enfermer les étrangers dangereux sous EQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, hors de l'Hexagone.
- Mais c'est un Guantanamo à la française. Exactement. Guantanamo à la française. Alors c'est pas sous le soleil de Cuba, hein, Jean-Jacques.
- Non, pas du tout, non. C'est dans le grand froid de cette collectivité territoriale française. Tout le monde sait désormais où se trouvent Saint-Pierre-et-Miquelon.
- C'est près du Canada, au large de Terre-Neuve. C'est un peu à la verticale, sous le Groenland. Vous savez, les terres que veut annexer Donald Trump.
- Bon, on dit ça au passage. Alors il aurait pu proposer ça à la Vendée, qui est chère à son rival pour les Républicains, Bruno Retailleau.
- Pourquoi pas les Cévennes, chères à... Non. Jean-Jacques Bourdin. Des centres de rétention. Ou la Corse.
- Vous savez qu'en Corse, il y a un pénitencier. C'est à Casabiande, assez près d'ailleurs. Vous avez 1 500 hectares de rêve. C'est un établissement ouvert.
- Où on y concentre les criminels sexuels. Vous vous rendez compte ? Ça existe déjà, ça. Bon, bref.
- Et pourquoi ne pas réactiver le bagne ? Cayenne, la fameuse île du diable. Alors s'il propose Saint-Pierre-et-Miquelon, c'est parce qu'il y fait froid, parce que c'est loin, c'est parce que c'est hors l'espace Schengen. De quoi vous mettre la pression, selon lui, sur les fameux OQTF.
- Si vous ne rentrez pas chez vous, allez hop, dans le congélateur. Voilà. Ça, c'est l'idée.
- Eh oui. La proposition scandalise à peu près, mais alors là, unanimement, toute la classe politique.
- Toute la classe politique, on va y aller.
- Je vais vous éviter de faire la tournée des... Je vais vous en jeter deux. Manuel Valls, ministre des Outre-mer, il dit « C'est la France, ce n'est pas une zone de relégation ». Marine Le Pen, Marine Le Pen, elle écrit sur X la place des OQTF, c'est dans leur pays.
- Pas sur un territoire français. Les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon ne sont pas des sous-citoyens.
- Mais c'est vrai, elle a raison, là. Elle a raison.
- Mais ce ne sont pas des sous-citoyens.
- Et donc, Laurent Wauquiez a réussi un exploit, Jean-Jacques Bourdin, c'est de faire l'unanimité contre lui.
- Mais cette annonce-choc sert à quoi ? C'est une surenchère.
- Un mois du vote des militants LR.
- Oui, face à Bruno Retailleau, favori dans la course à LR, qui a des soucis avec les OQTF algériens.
- Il a été mis en difficulté. C'est une façon d'appuyer là où ça fait mal.
- La proposition est quelque chose d'irréaliste. Vous regardez les chiffres, rapidement.
- Combien d'OQTF ? 140 000 obligations de quitter le territoire en l'an dernier.
- Donc il faudrait envoyer 140 000 OQTF là-bas, à Saint-Pierre-et-Miquelon.
- Il y a eu 20 000 enregistrés. Lui, il parle des plus dangereux. Il cite un chiffre de 1050 à peu près.
- C'est envoyer un signal. Combien ça coûte, ça peut importe.
- Je vais quand même prendre ce matin sa défense, si vous le permettez.
- Allez-y, allez-y, allez-y.
- Sa proposition, elle a un mérite. Elle est spectaculaire. Elle fait débat. Vous voyez, on en parle.
- C'est de pointer ce débat stérile, cette impasse autour des OQTF.
- Vous pouvez agiter le problème dans tous les sens, Jean-Jacques.
- Il demeure à peu près insoluble tant qu'il se heurtera à ces pays d'origine qui refusent d'accueillir ses ressortissants.
- Et ils sont nombreux.
- Ils sont nombreux. Et tant que la réelle politique... Regardez, c'est le cas avec l'Algérie française...
- L'Algérie et la France.
- Qu'est-ce que vous dites ? Et la France. L'Algérie qui reprend ses droits. Et finalement, plus personne ne parle des OQTF aujourd'hui.
- Ça s'appelle la réelle politique. Et tout le monde finit par regarder ailleurs. Ça a le mérite de pointer ce problème.
- Alors nous avons un Trump français, quoi. Auvergnat. Un Trump auvergnat.
- Il fait de la politique.
- Bien. Merci beaucoup, Jean-François Kelly. Vous régissez évidemment 0826 300 300. Vous êtes sur Sud Radio. À tout de suite.
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Transcription générée par IA