Retranscription des premières minutes :
- Jean-François, je change de sujet. Que se passe-t-il à la tête du Rassemblement national ? Y a-t-il un grand remplacement en cours ? Jordan Bardella est tout à coup sorti du bois. Hier, dans Le Parisien, il affirme « Si elle est empêchée de se présenter » — il parle de Marine Le Pen « à la présidentielle, je serai le candidat de Marine Le Pen ». Il a ouvert la page d'après.
- Alors même si le jeune et ambitieux président du Rassemblement national, vous avez vu, il pèse chacun de ses mots. Les mots sont choisis.
- Il prend mille précautions oratoires, Jean-Jacques. Je cite « Il n'y a pas d'ambiguïté sur le fait qu'elle est ma candidate ».
- Autre citation « Marine est innocente. Nous allons utiliser tous les recours possibles ». Bref, nous ne pouvons qu'entendre cette petite musique qui commence à être jouée, alors à bas bruit, sur l'air de « C'est presque le fait, elle va être condamnée, il faut d'ores et déjà installer le plan B, dans les esprits ». La plupart des cadres du parti, les porte-paroles, certains fidèles même de Marine Le Pen, ont découvert après coup ces éléments de langage sans avoir été prévenus de l'apparition de l'article du Parisien aujourd'hui en France, avec une injonction à la suite, prière désormais de défendre cette ligne.
- Certains étaient, je vous l'avoue, assez dépités. Et c'est comme si Jordan Bardella envoyait des messages en interne, qu'il y avait peut-être des courants d'air au sein du RN1.
- Jordan Bardella a donc fait évoluer son discours. C'était à voir l'aspiration.
- Il rend Premier ministre. Il devient désormais apprenti président. Il le dit même. « Je travaille, je me prépare ». Ce sont ses mots.
- La fonction est différente. Ce sont des qualités au poids assez similaires. Si je peux être Premier ministre, je peux être président, grosso modo.
- Ce sont les mots, donc, du président Jordan Bardella. Et ils vont très loin.
- Oui, il se prépare. Candidat à la présidentielle. Est-ce qu'il a l'étoffe ? Je poserai la question. Est-ce qu'il a les épaules suffisamment solides ? Est-ce que vous voyez discuter avec Donald Trump ou avec...
- Vladimir Poutine ou avec Zelensky, Bardella ? J'ai quelques doutes. Mais vous, j'en parlerai tout à l'heure à mon invité Robert Ménard, parce qu'il connaît bien le RN.
- Il les connaît bien. Marine Le Pen est d'accord. Est-ce que la leader du RN est derrière ces déclarations ? Est-ce qu'elle a inspiré ces déclarations ? Pas exactement. Il n'y a pas eu de réunion stratégique au siège du RN à Paris pour bâtir un discours qui aurait été délivré et ensuite transmis.
- Si je puis dire, à nos confins du Parisien. En revanche, contactée hier soir, Marine Le Pen a expliqué que les propos de son dauphin désigné ne lui posaient pas de problème.
- C'est ce qu'elle dit. C'est même une évidence, a-t-elle ajouté. Cette question ne suscite aucune interrogation. Ne parlons même pas de la décision de justice attendue.
- Si demain, je passe sous un camion, Jordan sera mon successeur. C'est une évidence, explique Marine Le Pen, qui n'a pas du tout renoncé, il faut le savoir, à quoi que ce soit.
- Mais oui. Mais oui.
- En 2027, elle affirme qu'elle n'a renoncé à rien. Tout ce qu'avance en dauphin n'est pas faux. Mais Jean-Jacques, c'est juste, je dirais, prématuré.
- Mais en quoi ? Prématuré, hein.
- Oui, prématuré. Oui, c'est assez intéressant, le mot que vous employez. En quoi, au final, ces confidences de Jordan Bardella affaiblissent ? Parce qu'elles affaiblissent Marine Le Pen.
- Alors, toute la stratégie de celle qui va jouer sa peau l'an prochain, en 2026, en risquant d'être empêchée pour se présenter à travers ce processus, c'est des assistants européens du FN, et de dire que ce n'est pas au juge, elle l'a dit, de rendre inéligible la favorite à l'élection présidentielle, mais que c'est au peuple français, par son vote, de prendre une telle décision, d'accord ? En installant, un an avant la décision de justice, la possible candidature de Jordan Bardella, cela permet de lever, en quelque sorte, le postulat d'une inéligibilité qui serait un déni de démocratie. C'est l'argument...
Transcription générée par IA