Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h53, vous avez la parole, 0826 300 300, Xavier est à Lyon, bonjour Xavier.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous Xavier. Vos parents habitent Beyrouth.
- Oui, tout à fait.
- Vous les avez eus au téléphone, quelle est l'atmosphère là-bas ? Je les ai eus hier au téléphone.
- Alors, ils sont toujours rassurants, parce que l'Ibanais c'est quand même un concept familier.
- Ils sont toujours très rassurants, mais sur Beyrouth, ce qu'ils nous racontent, c'est qu'il y a des ambulances toute la journée, du matin au soir.
- Il y a énormément de blessés, effectivement.
- Alors, il n'y a pas beaucoup de morts, mais ça ne change pas grand-chose, parce que les blessés restent blessés jusqu'au moment où ils vont bien, ou alors ils vont mourir, ça dépend.
- Et puis, les sentiments, alors, ils sont en sécurité, ils vont bien, ça c'était la bonne nouvelle hier.
- Tant mieux, pourvu que ça dure.
- Le problème, c'est...
- Est-ce que ça va durer ? C'est surtout ça la question.
- Oui.
- Ensuite, il y a un sentiment, bizarrement, malsain, mixé, d'admiration face à un acte aussi élaboré, et un sentiment d'horreur face à ce concept qui voudrait que des humains investissent autant d'intelligence dans la conception de mécanismes qui plongent dans l'intelligence, dans l'horreur de massacrer des gens.
- Moi, j'écoutais un peu ce que vous disiez, vos invités, vos collègues, un peu avant, et je suis franc.
- Honnêtement, je suis un peu choqué.
- Allez-y, mais dites-le, Xavier, il faut tout sentir.
- Qu'on fasse dans un média français, qu'on fasse l'apologie de l'État d'Israël aujourd'hui, qu'on soit dans la légitimisation d'un acte de terrorisme aveugle, sous prétexte que peut-être ça va tuer un gars du Hezbollah, ouh, youpi, et ça justifie d'éventuellement blesser 3000 personnes.
- Je ne comprends pas ça.
- Je suis incapable.
- Et c'est là, en fait, que je me rends compte qu'il y a un truc qui cloche, et que je n'arrive même pas à comprendre qu'on puisse trouver ça acceptable.
- Et je pense qu'on entre dans un monde où il y a un fossé en termes de moralité mentale entre les gens qui se creusent, et qui est incompréhensible d'un côté comme de l'autre.
- Les gens de l'autre côté ne comprennent pas comment moi je peux penser, et moi je ne peux pas croire.
- Oui, tout à fait, mais personnellement, très sincèrement, M. Brodin, je suis incapable de comprendre les gens qui justifient qu'on tue ou qu'on blesse 3000 personnes pour en tuer peut-être un.
- Ça ne légitime pas.
- Mettre 3000 personnes en prison pour de fausses raisons ne légitime pas que parmi les 3000, il y en ait un qui soit coupable.
- Ce n'est pas vrai.
- Ça n'a jamais été vrai, sauf dans un état d'indictature autoritaire.
- Enfin, je ne sais pas, mais ça n'a aucune lourdeur.
- Alors, en un bon sens humain, Oui, Xavier, on va prendre Serge.
- Serge, bonjour.
- Oui, bonjour, j'écoute ce que dit Xavier.
- En fait, je trouve...
Transcription générée par IA