Par Jean-Jacques Bourdin
Faut-il vraiment déployer l’armée face au narcotrafic ?
Faut-il vraiment déployer l’armée face au narcotrafic ? Jean-Jacques Bourdin reçoit Mohamed
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- 0826-300-300, vous avez la parole sur l'antenne de Sud Radio le matin, Mohamed est à Montpellier. Bonjour Mohamed.
- Bonjour M. Bourdin.
- Merci d'être avec nous le matin. Vous écoutez Sud Radio, Mohamed, depuis un bon moment ? Oui, oui, oui.
- Bon, je vous en remercie. Vous habitez à Montpellier, dans un quartier gangréné par la drogue.
- Et vous êtes le père de quatre enfants adolescents, Mohamed. Et vous avez peur pour eux.
- Oui, exactement.
- Racontez-nous.
- En fait, on a toujours la porte en vente depuis 18 ans dans ce quartier. On ne peut plus.
- Chaque politicien, chaque politique demande où il y a les élections.
- Tout le monde y parle. On va régler les problèmes. On va régler les problèmes.
- Ça dure depuis presque 25 ans.
- 30 ans. Il n'y a rien qui a été fait. Et toujours, on se plaint. Toujours, on se plaint.
- Et moi, je vois la seule solution que j'attendais. Ils vont mettre l'armée dans les quartiers.
- Moi, je ne suis pas contre. De moment, le problème s'est réglé. L'armée ne va pas être contre la population, quand même.
- Oui. Mais Mohamed, Mohamed, le quotidien. Quel est le quotidien de vos enfants ? Franchement, mes enfants ne sortent pas dans le quartier. La vérité.
- L'école.
- La maison. Le sport. La maison. Ils ne sortent pas. Ils ne jouent jamais dans le quartier.
- Oui. Ils n'ont pas envie de sortir et vous leur demandez, vous leur imposez de ne pas sortir dans le quartier.
- Non, non, non. Faites attention. Mais le problème, c'est qu'ils ne voient pas.
- Toujours, ils me disent qu'est-ce qu'on va faire en bas ? Il y a cause de trafic. Qu'est-ce qu'on va faire dans le quartier en bas ? Il n'y a rien à faire. Nous, on n'a pas. En fait, mes enfants, ils me disent qu'on n'a pas.
- Ils n'ont pas envie d'être dedans.
- Et dites-moi, les parents de ces quartiers qui habitent comme vous, les parents se mobilisent quand même ? Est-ce qu'il y a, je ne sais pas moi, est-ce qu'il y a des parents qui sont complices des trafics ? Comment ça marche ? Franchement, la vérité, c'est possible. Mais moi, je n'ai pas envie jusqu'au jour d'aujourd'hui.
- Mais je vois, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas pillés.
- Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas pillés.
- Ça m'est arrivé. Ça m'est arrivé il y a deux ans. Il y a mon voisin qui décidait, le jour même, la nuit.
- En fait, j'ai ouvert mon appartement pour mon voisin, pour les gens qui viennent.
- Et je vois dans le haut du bâtiment, il y a cinq ou six groupes, cinq personnes qui sortent avec un grand coteau.
- J'ai dit, oh ! Faites quoi dans nos halls ? On a des gens morts. Qu'est-ce que vous cherchez là ? Ouais, mais on est là, on se cache de la police et tout.
- J'ai...
Transcription générée par IA