Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
- Vous avez plaidé en cours d'assises, mais moralement, vous n'avez jamais cessé d'être debout.
- Le défenseur de la liberté que vous êtes signe aujourd'hui son premier roman.
- C'est dire si vous êtes le bienvenu sur Sud Radio ou comme vous, nous parlons vrai.
- Bonjour Jean-Yves Leborgne.
- Bonjour.
- Alors, on vous connaît comme avocat, vous avez mené pas mal d'affaires.
- Vous publiez votre premier roman chez Fayard, Coupable Liberté, on va en parler.
- Mais le principe des clés d'une vie, c'est un interrogatoire, si j'ose dire, à partir de quatre dates clés de votre vie pour évoquer votre parcours.
- Et la première date que j'ai trouvée, c'est le 21 novembre 1973.
- Je crois que c'est le jour de votre prestation de serment.
- Absolument, ça fait donc un peu plus de 50 ans maintenant.
- C'est un moment qu'on n'oublie jamais.
- C'est un moment essentiel, puis c'est aussi presque un rite de passage.
- C'était la première fois que j'assumais une profession.
- J'avais été presque jusqu'alors étudiant.
- Il y avait encore à l'époque le service militaire, quand même, qui faisait la césure entre les deux temps de la vie.
- Et il se trouve que ça marque la fin d'une vie et une nouvelle vie, ce serment.
- Alors, non seulement c'est une fin et c'est l'entrée dans une sorte de responsabilité d'adulte consistant à exercer une profession, plus encore à assumer.
- Les libertés des autres.
- Mais c'était aussi pour moi une rupture.
- Dans la mesure où, à l'origine de mes études et peut-être de mes inclinations, était la matière littéraire et philosophique que j'avais un peu abandonnée au profit du droit, dans la perspective d'entrer dans quelque chose de moins marginal qu'une situation, je dirais, purement intellectuelle, qui fait qu'on regarde le monde.
- Sans vraiment y participer.
- C'est-à-dire qu'au départ, vous avez fait, Jean-Yves Le Morgue, une licence de philosophie.
- Absolument.
- Il y a quelqu'un comme vous qui voulait être dans les lettres et qui ne voulait pas exercer, c'est Robert Malinter, qui n'imaginait jamais exercer un jour le métier d'avocat.
- Je crois qu'il rêvait surtout d'être professeur.
- Exactement.
- Alors, il se trouve que ce serment, je crois qu'il a évolué.
- Je crois que c'est une formule orale, mais je crois qu'elle a évolué au fil des années, qu'elle a changé légèrement.
- Oui, alors, je ne sais plus très bien à quelle date le texte du serment, le serment a changé, mais on a supprimé l'obligation d'être dans une sorte de déférence, de respect des institutions.
- Au fond, l'avocat est un peu un empêcheur de tourner en rond.
- Si on l'enferme dans le respect, c'est une manière de lui intimer un ordre de silence.
- Et il y a une chose qui n'a jamais changé, c'est la robe d'avocat.
- Le jour où on porte la robe pour la première fois, c'est aussi un moment qu'on n'oublie jamais.
- Mais c'est une sorte de rite d'initiation, au fond.
-...
Transcription générée par IA