Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
- Le XXe siècle, c'est un océan d'événements que vous évoquez à travers des faits où il ne s'agit surtout pas d'être vague.
- Avec ce livre entièrement écrit en verre, on ne pourra pas vous accuser d'être contre tous.
- Bonjour Yann Moix.
- Bonjour mon cher Jacques.
- Alors, ce livre c'est Apnée, chez Grasset.
- Et c'est un livre étonnant parce qu'il va être la clé de notre émission puisque vous racontez le XXe siècle en alexandrin.
- Et donc, on va en même temps évoquer à travers vous les événements du XXe siècle.
- Avec plaisir.
- Alors, on va commencer par la date de sortie du livre, puisqu'il faut quand même parler du livre.
- Le 29 janvier 2025, ça s'appelle Apnée.
- Donc, vous racontez la traversée du XXe siècle en partant du fond des océans.
- Comment est venue cette idée ? J'en sais rien du tout.
- J'étais quand même sur l'île de White avec ma petite amie de l'époque.
- On s'est séparés définitivement sur l'île de White parce qu'on s'y disputait.
- Mouvement d'humeur.
- Pour de part et d'autre.
- J'ai quitté l'île de White et j'ai immédiatement regretté cette rupture.
- Je ne la regrette plus depuis.
- Sur le coup, je l'avais regrettée.
- Et donc, je me suis dit, ce serait bien qu'il reste quelque chose de cet événement.
- Donc, j'ai commencé à écrire un petit poème que je voulais lui envoyer parlant de l'île de White.
- Et puis, de fil en aiguille, vous me connaissez, je suis obsessionnel.
- J'ai décidé de créer une aventure sous l'eau.
- Et puis après, je me suis dit, qu'est-ce qui serait intéressant ? De raconter un siècle irrespirable.
- Se mettre en apnée parce que le XXe siècle, finalement, a été un siècle irrespirable.
- D'horreur.
- Et donc, j'ai voulu imaginer que ce siècle se réitérait à l'infini sous les océans.
- L'idée était très étrange, mais comme je nage tous les jours, il y a peut-être aussi un lien avec ma passion pour la natation.
- Il y a 200 pages en alexandrin, ça a pris des années et des années.
- Je pensais faire ça en un mois, parce que je suis quelqu'un de très optimiste.
- Et j'ai mis 5 ans, parce qu'on ne peut pas écrire toute la journée en alexandrin.
- Il faut faire des pauses, sinon on devient fou.
- Alors, les alexandrins, je me suis un peu renseigné.
- Le nom de ce vers provient du poème du roman d'Alexandre, composé par un certain Lambert-Le-Thor, et dont tous les vers sont composés de douze syllabes.
- C'est l'origine.
- Et on dit que c'est une référence à Alexandre-Le-Grand, ou Alexandre de Bernay, qui a continué l'oeuvre de Lambert-Le-Thor.
- C'est l'origine, en tout cas.
- C'est l'origine.
- Alors, vous savez qu'on peut les couper au bout de six pieds, les mystiches.
- Vous pouvez aussi ne pas tenir compte de cette règle de poésie.
- Et c'est ce que j'ai choisi de faire.
- Dans les traces de Raymond Roussel.
- Alors, justement, on parlera de Raymond Roussel tout à l'heure, mais les alexandrins, vous avez appris l'art de l'alexandrin à l'école, ou c'est venu comme ça ? J'aime beaucoup lire des poésies.
- J'aime beaucoup Victor Hugo, notamment.
- Et j'aime beaucoup Raymond Roussel.
- Donc, ça donne une sorte de litanie interne.
- Et au bout d'un moment, quand on lit toute la journée en alexandrin, on finit par rêver en alexandrin, on finit par cauchemarder en alexandrin, on finit aussi un peu par parler, mais surtout par écrire en alexandrin.
- Si vous faites ça toute la journée, mon cher Jacques, vous verrez que votre cerveau, très rapidement, comme quand on apprend une langue étrangère, parle vraiment en douze pieds.
- Ça vous arrive souvent ? Non, plus maintenant, mais quand je faisais ça dix heures par jour, à la fin de la journée, oui.
- Mais ce qui est curieux avec vous, Yann Moix, c'est qu'au départ, vous étiez destiné aux mathématiques et pas du tout à la littérature.
- C'est vrai, mais je suis toujours passionné par les mathématiques.
- C'est quelque chose, si j'avais une vie à refaire, je ferais de la recherche en mathématiques.
- Mais je n'étais pas doué pour ça.
- Alors...
Transcription générée par IA