Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mon invité.
- La passion du théâtre née dans vos jeunes années demeure plus que jamais présente dans votre cœur.
- Vous comparez votre route professionnelle à un chemin de traverse, ce qui ne vous a jamais empêché toutefois d'atteindre des sommets.
- Bonjour Caroline Siolle.
- Bonjour Jacques, vous allez bien ? Très bien, très bien puisqu'on va évoquer votre parcours dans les clés d'une vie.
- Un parcours riche entre théâtre, cinéma et télévision, c'est le principe des clés d'une vie.
- Et puis on va bien sûr évoquer cette conférence de presse de Scarlett O'Hara, Viviane Legge, que vous jouez au théâtre de Poche-Montparnasse.
- Alors on va commencer par une date qui est le 11 décembre 1972, votre première télé.
- Au théâtre ce soir, avec Noix de Coco de Marcel Achard.
- Et vous êtes en tête du générique avec le rôle de Nathalie.
- Si vous le dites.
- Oui, vous vous en souvenez ? Alors, je me souviens d'avoir fait quelques au théâtre ce soir, dont un ou deux avec Madeleine Robinson.
- C'est celui-là.
- Voilà.
- Et Jean-Richard.
- Et Jean-Richard, absolument.
- Et ça a surtout démarré une grande amitié entre Madeleine et moi, qui contrairement à la réputation qu'elle avait, était en tout cas avec moi absolument délicieuse.
- Elle est devenue la marraine de ma fille.
- Et j'avais beaucoup, beaucoup d'admiration.
- En fait, Noix de Coco, c'était l'histoire d'une danseuse de salon que le personnage principal a connu, jadis qu'il revient.
- Et Jean-Richard était à l'époque au sommet de sa gloire, avec maigret.
- Mais oui, j'en ai fait des maigrets après, vous savez.
- Mais comme commissaire.
- Non, je n'ai pas beaucoup de souvenirs de l'histoire elle-même.
- Mais j'ai le souvenir aussi d'une autre histoire au théâtre ce soir.
- C'était que...
- Un jour, on me téléphone et on me dit...
- Je ne sais même plus dans quel théâtre, dans quelle pièce.
- Mais on me dit, écoutez, on a un gros problème.
- Il y a l'actrice principale qui est malade, qui ne peut pas...
- Comme tout était en direct, comme vous le savez.
- Donc, est-ce que vous pouvez apprendre le rôle dans la nuit ? Et comme j'aime bien les défis, j'ai dit oui.
- Mais je me suis payée un immense...
- Mais apparemment, ça a marché.
- Oui.
- Ce qui est étonnant avec le théâtre ce soir, c'est que c'était l'école parfaite, puisqu'il y avait trois semaines pour répéter, je crois.
- Une première semaine dans un coin, une deuxième semaine dans un autre coin.
- Et on passait en direct.
- En direct.
- Ça, c'est une chose qui s'est perdue.
- Parce qu'il y a beaucoup de choses qui se passaient en direct à la télévision.
- Les grandes dramatiques, les choses comme ça.
- Ça ne nous rajeunit pas, mais enfin, c'est comme...
- En même temps, c'était un apprentissage formidable.
- Extraordinaire.
- On ne pouvait pas se tromper.
- Ah oui, oui.
- Alors, Istra, c'est le théâtre.
- Au départ, vous avez été, je crois, élevée par votre mère, Caroline Sciol, et par vos grands-parents paternels, avec des vacances dans les Cévennes.
- C'était une tradition.
- C'était une tradition, oui.
- Qui était un petit peu compliquée, parce que si vous me lancez sur mes problèmes d'enfance, j'ai vécu la guerre des religions.
- C'est-à-dire ? C'est-à-dire que ma famille maternelle était extrêmement catholique.
- Bourgeoisie catholique.
- Et ma famille paternelle était HSP, c'est-à-dire la Haute Société Protestante.
- Donc, à l'époque, c'était un drame.
- Un protestant qui épousait une catholique.
- Mes grands-parents ont refusé de venir au mariage.
- Enfin, le mariage ne pouvait pas se faire dans l'église.
- C'était des choses qu'on n'imagine pas maintenant.
- Mais, effectivement, j'ai vécu cette guerre de religion permanente.
- Parce que dans les Cévennes, j'aime beaucoup ma famille paternelle.
- Maintenant, c'est tout à fait...
- Mais, à l'époque, comme ma mère m'avait fait baptiser catholique, un peu pour enquiquiner mon père.
- De toute façon, je ne sais pas quand est-ce qu'ils se sont vus.
- Et donc, ils bouffaient du papiste à chaque repas.
- Ce qui, moi, évidemment...
- Me posait un problème.
- Parce que, quand on est petit...
- Moi, ça m'a guéri des religions.
- À tout jamais.
- Il faut savoir que dans la seconde moitié du XVIe siècle, déjà, les...
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